Didier Hamey

Exposition de gravures de Didier Hamey et Muriel Moreau "En Merveille" à l'atelier galerie l'Uttapam à Saou jusqu'au 31 août.

Exposition ouverte du jeudi au dimanche de 17 à 20h et sur rendez-vous: 06 19 32 54 99.
L'Uttapam
40 route Crest
26400 Saou

Chers tous et toutes, Je vous sollicite pour l’édition d’un catalogue de la série «Les Bonshommes», commencée à la Casa Velazquez . Ce projet me tient à cœur car il est à l’aboutissement de plusieurs années de travail. Ce catalogue de 32 pages présentera la série entière, gravures en pointe sèche, imprimées en format 16x23cm, sur un papier Munchen 70 g, façonnée avec une reliure japonaise. La mise en page sera réalisée par Jean Luc Chamroux.
Passer par une plate forme solidaire permet de partager avec vous et de fédérer cette énergie positive en ces temps troubles.
Elle vous donne aussi la possibilité d’acquérir une gravure à un prix spécial souscription.
https://www.gofundme.com/f/edition-de-catalogue
Sinon vous pouvez passer directement par mon mail:
didier.hamey@free.fr
18 euros le catalogue en souscription.
100 euros le catalogue + une gravure 15x18cm au choix parmi une dizaine de gravures.
200 euros le catalogue + une gravure 28x32cm au choix parmi une dizaine de gravures de la série des Amulettes et des Bonhommes.
1400 euros le coffret avec 10 gravures.
Je vous remercie de tout cœur et n'hésitez pas à partager l'info.
 Didier Hamey

Le premier matin du monde pourrait ressembler au ciel ivoire d’un papier de fibre de mûrier ; un vide feutré et végétal, en attente.
Viendrait un souffle, une pulsation.
Des taches et linéaments d’encre noire se tortilleraient sur cette peau de papier, et des flaques de nuit mercurielle se déploieraient en corolles.
Ça doit être comme ça que ça commence.
Des figures surgissantes créent l’espace en même temps qu’elles l’habitent.
Des corps d’ombres se lèvent.
Leur chair d’encre noire aspire toutes lumières et nous sommes aspirés nous aussi, on se perd dans cette matière attirante et veloutée, quitte à nous y perdre.
On l’explore, on s’évanouit dans son épaisseur tiède, on s’y blottit même.
Accroupit, les yeux ouverts dans le noir, on attend de voir ce qu’il se passera, de voir s’envoler quelques lucioles ou phosphènes.
Et bien sûr l’œil s’habitue, des choses bougent et dansent.

Sans un mot, Didier Hamey, nous conte la création du monde, en une image qui contient le Tout.
Les surfaces de ses plaques sont les parois de son antre, là où se déploie son art pariétal.
Il griffe, incise, caresse, effleure ; là où elle passe sa pointe sèche laisse sur ses matrices la trace d’invisibles sillons.
L’art du graveur est de nous révéler ces délicates blessures.
Le trait nous parle. Il raconte les gestes ; la virtuosité de la main, mais aussi ses faiblesses, ses hésitations et tremblements.
L’urgence de capturer les visions évanescentes et fragiles qui passent comme de gros nuages pressés.

Chaque épreuve d’Amulettes et pain d’épices nous présente des êtres ambiguës dont on ne sait rien des intentions.
Une figure énigmatique surgit et nous fait face, une aile de papillon lui prête des yeux, une autre arbore une tête de chauve-souris comme un masque rieur.
Que peut-il naître de tant d’ombre ? Tout ; c’est ici que tout commence, car c’est de cette opacité de poix, de ce noir d’encre chaude, que naissent les mondes, que jaillissent furtivement incarnations végétales et animales.
Elles nous observent comme nous les regardons, avec malice ou sauvagerie. Ses créatures ou ses génies ont la force des miroirs et des reflets ; ils nous renvoient ce que nous avons à leur offrir. Du peu ou de la profusion, des murmures ou le tumulte d’une ménagerie.

Patiemment, Didier Hamey nous envoie des messages dont l’écho semble avoir traversé le temps et l’espace, reliques de pays étranges, d’époques reculées ou à venir.
Ces estampes sont des artefacts habités. D’étranges inscriptions en sont la clé et les gardiens facétieux, des formules magiques certainement. Amulettes et pain d’épices, Amulettes et pain d’épices répétez ces mots plusieurs fois, lentement pour laisser éclore leur pouvoir, vous commencerez à ressentir le vertige de ce mantra, l’abîme qui vous tend les bras.


Bertrand Secret

Didier Hamey est né en 1962 à Dunkerque où il a grandi. Il aime citer ses origines et on ne peut s’empêcher de penser, en voyant son œuvre , au moment de folie qui s’empare de cette ville de marins pendant « Carnaval », qu’il ne manque jamais.

Des longs moments passés dans le jardin de sa grand-mère à regarder les insectes et les plantes, il garde le goût des promenades et des observations dans la nature : il ramasse depuis toujours des « objets végétaux » en forêt , des escargots et des « choses » de bord de mer, qui sont aussi pour lui une source importante d’inspiration.

Très tôt, ses parents lui ont fait confiance et l’ont inscrit à seize ans dans une école d’art en Belgique où quelques enseignants, personnages passionnés, l’initient à l’art. Après une expérience dans le milieu de la pub, il entre au Beaux Arts de Paris. C’est là , en 1988, dans un atelier de dessins grands formats que lui prend cette envie frénétique d’entailler tout ce qu’il trouve et d’y laisser sa trace. Pour son trait incisif, les outils les plus simples sont les meilleurs.

Son travail apparaît dans de nombreuses collections privées et publiques : le Fond National d’Art Contemporain, la Bibliothèque Nationale, le Musée de la Gravure de Gravelines. Il a aussi exposé à l’étranger : Allemagne , Hongkong, Espagne et Hongrie. Par ailleurs la Banque de France lui a commandé l’illustration de son rapport annuel, et les éditions des Milles et Une Nuits, l’illustration des « Chimères » de Nerval.

DIDIER HAMEY: A FEW OF THE WORLD'S LITTLE SECRETS

Is it possible to give form to the invisible? One would think otherwise. Only a poet who has imagined a new form of sculpture could ineffably rise to the challenge. In his sculptures and engravings, Didier Hamey strives to capture the unseen connections that secretly animate the world. He claims to "engrave all that is not grave", and such modesty is part of his charm. Subtle and ethereal, he has no predecessors; he feels his way through a singular space as if to brush against that which, at the same time, escapes him– what cannot be seen and what cannot be grasped.

This he achieves with energy, force and finesse, controlling as such the uncontrollable. He arrives at a sort of arborescence, a continuous branching that extends into space. This natural phenomenon, of the vegetal realm, belongs also to nature's other kingdoms. From a distance, his sculptures remind one of Japanese bonsai trees. His engravings likewise emerge from the enigmatic traces of the seemingly unknown. This is a craft that unites the hand and the mind. He achieves in a manner ever so patient another form of beauty, an unusual beauty for the most part, of balance and poise.

At times, his work evokes marine flora swaying in the depths of the sea. Another world breaks through the surface revitalized and renewed. At times, it evokes more fanciful figures like gangly puppets or the improvised flight of bees among the flowers. (NOTE FROM TRANSLATOR: VIRUSES AND UNEXPECTED ANTIVIRUSES ARE INCONGRUOUS IN ENGLISH WITH THE NOTION OF MOTION) Didier Hamey refers to his collection of sculptures as an "old curiosity shop," as if he were the collector of these infinitely fragile objects, which inhabit his presence and haunt him, fascinating him and breathing into him new life.

A small sculpture on wheels, Hercules, which resembles a bird, is perhaps a symbolic self-portrait of the artist: it can move forward or backward, it can lean back or reach forward. But foremost, it can move, in contrast to all the other statues. This Hercules, however, makes no pretence of being able to clean the Augean stables or collapse the columns of the Temple. In reference to himself, Didier Hamey says with humor that the person who is an artist, by virtue of a seeming feebleness, can symbolize something that is independent compared to all systems of dependence.

Violence removed from the most gentle of gentleness: in a murderous world, a world of Terror, the celebration of fragility implies a struggle against all forms of brutality, every crime committed by humanity on the earth, on the seas, in the air and beyond.

He may not say so. I, however, cannot help but think as much, in terms of all that is being done today in the name of "art."

Yet to dwell on all that would be to betray his need for reticence and removal, to betray the distance that he willingly takes with respect to the world of facts and events. That is something I cannot do.

On the other hand, I can allow myself to say that what he has accomplished could not have been done except in that realm of silence where he abides. It’s about strategy, where cunning is involved, and voluntary exile far from the world's clamor and bombast.

It is a work realized under the magnifying glass where the microscopic mirrors the macroscopic. It is the work of a researcher as humble as he is attentive and vigilant. It is the work of a poet patiently waiting for all that is possible. It is the work of a miner diligently tunneling away. And it is the work of a sage hidden among the madding crowd.

Didier Hamey's cabinet of curiosities will be dispersed one day or another, sadly so. It is already time to think about a catalog in a book that might be entitled: A Few Little Secrets about the World. But before such an undertaking, let us leave him, in grateful silence, with time to collect even more treasures.

Alain Jouffroy
March 2004

2015 Paper NY, Galerie ArtVitam
Art Fair, Singapore, Galerie ArtVitam.
Art Up, Lille, Galerie Be & Art .
Art Fair Hong-Kong, Galerie ArtVitam.
Galerie K1L, Jodoigne, Belgique.
2014 Galerie Balthazar, Clermont-Ferrand.
Arthamptons, Galerie Art Vitam, New York.
MIA 2014, Galerie Be& Art, Miami.
Palm Spring Fine Art Fair, Galerie Art Vitam, Californie.
Estampa, Casa de Velasquez, Madrid.
Galerie 55 limited Gallery, Berlin.
2013 Salon Pulsart, Le Mans.
Art Fair, Galerie Art Vitam, Bruxelles.
2012 Fondation Taylor, « Dessin et Gravure», Paris.
Galerie du Carré, Lille.
Lille 3000 «Fantastic», Lasécu, Lille
2011 6 Mandel, Galerie N. Bereau, Paris.
Salon Pulsart, Le Mans.
La Halle st-Pierre, éditions Carnets Livres
2010 Pulsart, Le Mans
2009 Galerie Au delà des apparences, Annecy
Galerie Corvo-Gabourg, Lille
2008 Galerie Christian Collin, Paris
2007 Nuit Blanche à l’église St Séverin, Paris
2006 Galerie Jacques Lévy, Paris
Biennale de Gravure d’Ile de France, Versailles
Galerie Fantaisie, Amsterdam
2005 Mac 2005
«Arts en Cambrésis», Cambrai
Biennale de l’estampe de St Maur
2003 Artificialia , Hôtel Salomon de Rothschild, Paris
2002 Alliance Française, Campinas, Brésil
Musée d’Art Moderne de Sao Paolo, Brésil
2001 Art Exhibitions Gallery, Namur, Belgique
2000 Biennale de Gravure de Campobasso, Italie
EstamPages, Salon de l’Estampe, Paris
Maison des Artistes, Charenton
1999 Musée du Dessin et de l’Estampe, Gravelines
Pages, Salon de bibliophilie contemporaine, Paris
1997 «Graveurs d’aujourd’hui», Le Trait, Paris
1995 17e Biennale de Gravure, Cadaqués, Espagne
1994 La Fenêtre, Salon de l’Edition SAGA, Paris
Triennale de Gravure de Chamallières
En Estampa, Salon de l’Estampe, Madrid
1993 Salon de Montrouge
1991 Cloître Desailly, Amiens
«Les histoires d’amour», Galerie Le Tunnel, Paris
1989 Salon de Mai, Grand-Palais, Paris