Follette endormie (2009) Schilderij door Diane Medus

Illustration. Encres et aquarelle sur papier.
Inks an watercolour on paper.
La planète dorée, Conte de M. C. GUERRIN illustré par D. MEDUS
« Il était une fois, une jolie jeune fille qui s'appelait Follette. Si elle était renommée pour sa grande beauté, elle l'était également pour la légèreté de son comportement et son étourderie, qui était légendaire. Un jour, alors que sa mère, une extraordinaire sorcière, s'était absentée du palais, elle pénétra en cachette dans son bureau secret et, tremblant de tous ses membres tant sa curiosité était grande, s'empara d'un grand livre reposant sur une table. Ce dernier n'était point achevé et contenait le passé, le présent ainsi que l'avenir du Petit Monde Secret et Merveilleux de la Magie. Tout heureuse de pouvoir consulter à loisir ce fabuleux grimoire que sa mère, prudente, refusait de lui prêter, et persuadée qu'elle reviendrait, sous peu, le remettre à sa place, elle s'en fut en vitesse hors des murs du palais sans refermer la porte du bureau secret.
Mais le coquin de sort changea du tout au tout, tous ces beaux projets là ! Voyons un peu ce qui lui arriva.
*
Le livre sous le bras, Follette courut se réfugier auprès du plus beau chêne du domaine de son père, Arsène, son confident et son meilleur ami. A l'ombre de ses branches, douces et caressantes, il faisait bon lire, dormir ou bien se reposer.
Elle aimait également rêvasser assise auprès du puits magique qui rendait cet endroit encore plus romantique, mille fois plus attrayant. Par ailleurs, tout autour, l'herbe y était tendre, plus douce que de la soie.
Au bout d'un long moment, sans doute fatiguée par sa lecture, Follette posa le livre sur la margelle du puits et s'endormit bien vite. Mal lui en prit ! Le puits, qui détestait Follette, saisit cette occasion pour punir la fillette. Ainsi, poussé par notre puits, sournois, emporté par son poids et glissant en son sein, le très précieux bouquin s'envola dans l'espace, se dirigeant tout droit vers l'endroit où les dix planètes étaient retenues prisonnières.
Pendant que le livre voguait, atteignant les planètes, allongée près du puits, ignorant sa bévue, Follette dormait toujours.
Il est vrai que le texte était un peu ardu pour une gamine de cet âge qui connaissait à peine les premiers rudiments de son métier de fée. pour lequel, il fallait l'avouer, elle ne se montrait guère douée !
En effet, au lieu d'étudier et de se consacrer à son futur métier, Follette préférait courir dans la campagne, se promener dans le parc du beau domaine de ses parents, ou bien, encore, bavarder longuement avec les jeunes gens du voisinage qui, galants, s'extasiaient sur la beauté de son visage, la finesse de sa taille et la complimentait sur la fraîcheur de son teint !
Maud, sa maman, une sorcière de grande renommée et de très grand talent que tout le monde aimait et respectait, était désespérée d'avoir une fille si peu douée pour l'art de la magie et si peu encline à réaliser, à son tour, des prodiges féeriques et magiques. Avec un brin d'amertume, inquiète, elle se disait qu'entre les mains de sa Follette une baguette, aussi magique fut-elle, ne risquait pas de faire des étincelles !
Ce en quoi elle se trompait lourdement ! Car l'avenir lui prouva le contraire....

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