Pour Darius, ce que nous appelons « la réalité » n’est qu’une description apprise. Dès l’enfance, on nous enseigne comment voir le monde, quoi nommer, quoi croire. Et à force de répéter ces interprétations, elles deviennent la seule grille de lecture possible. On finit par confondre ce flot d’habitudes mentales avec le réel.
Mais les tableaux de Darius ne parlent pas ce langage-là. Ils ne s’adressent pas à l’intellect. Ils ne veulent pas être compris, analysés ou expliqués. Ils sont faits pour être ressentis.
Darius disait souvent : « Si tu veux vraiment voir ce qu’il y a dans ces images, arrête de penser. »
Il fallait lâcher le mental, se taire à l’intérieur, et laisser l’image faire son travail. Parce qu’elle sait où frapper. Elle vibre. Elle soigne. Elle ouvre.
Ce n’est pas un art décoratif, c’est un art chamanique. Et comme toute vraie vision, elle n’a besoin ni de mots, ni de justification. Seulement d’un regard vierge, disponible.
Le rôle du chaman est d’emprunter la technologie du temps présent pour transmettre la même sagesse éternelle. Darius n’est pas resté dans une caverne avec des pigments d’ocre ; il a troqué la paroi de pierre pour la toile digitale, le feu vacillant pour le rétro-éclairage de votre écran.