Ajouté le 17 août 2012
Née au Havre (Normandie, 76, Seine-Maritime) en 1959, je réside à MANNEVILLE LA GOUPIL, dans cette belle et verdoyante campagne cauchoise, depuis 1991.
Passionnée d'Histoire de France, amoureuse de la nature et des animaux, je suis depuis de nombreuses années romancière, nouvelliste en presse féminine et scénariste.
La passion de la peinture m'est venue comme une révélation. Depuis, je peins presque comme j'écris, en oubliant le temps qui passe. Je déverse ma fièvre sur mes toiles au couteau, au pinceau, au chiffon, parfois même tout simplement avec mes mains.
Depuis quelques semaines, je suis obsédée par l'idée d'inventer des couleurs, d'expérimenter de nouvelles matières.
Que ce soit sur l'écran de mon ordinateur ou sur une toile, je raconte des histoires. Les unes composées de mots, les autres de formes et de couleurs. Que je pousse une porte ou l'autre, j'entre dans l'imaginaire, souvent dans le mystère ou l'au-delà, par quelque porte dérobée qui se révèle soudain.
Il y a deux pièces que j'affectionne tout particulièrement dans ma maison : le bureau où j'écris mes nouvelles et mes romans, et l'atelier où je peins et sculpte.
Au fil du temps, l'atelier a sans doute pris le pas sur le bureau dans l'ordre de mes préférences.
Quand j'ai commencé à peindre, mon chevalet était installé dans mon bureau. Mon matériel ne prenait pas encore beaucoup de place. J'ignorais en ce temps là que la peinture allait me dévorer. Qu'elle allait prendre tant de place, tellement d'importance dans ma vie.
Assez rapidement, j'ai décidé de transporter mon chevalet dans une autre pièce que je n'utilisais que rarement. Tout ce qu'elle contenait en est sorti pour être remplacé par LA PEINTURE et tout ce qui va avec.
Et tout ce qui va avec, c'est beaucoup de choses, et c'est surtout moi !
Finalement, je crois que je suis entrée en peinture comme on entre en religion.
Autour de moi, étrangement, tout ce que je regarde se transforme en une palette de formes et de couleurs. On n'imagine pas, avant de peindre, ce que sont les choses qui nous entourent au quotidien. Elles prennent leur véritable dimension dès que je les projette sur une toile. Dès que je les envisage de quelques traits de crayon. Peindre, c'est apprendre à regarder différemment tout ce qui se trouve à portée de regard, mais surtout tout ce qui se trouve au delà du regard. Ce que l'on ne voit pas, ou plutôt, ce que l'on n'avait jamais vu avant.
Il m'arrive souvent d'aborder des peintures très structurées. Des toiles qui nécessitent beaucoup de rigueur dans la perspective, les proportions et les volumes. C'est le cas des monuments par exemple. C'est un travail de longue haleine qui demande énormément de concentration.
J'éprouve alors le besoin de me détendre un peu en peignant parallèlement une autre toile. Une toile abstraite, qui va permettre à mon esprit de s'évader. Ainsi, j'ai la plupart du temps plusieurs réalisations en cours.
Le fait d'avoir installé mon atelier dans une pièce dédiée m'a donné envie d'aller encore plus loin.
J'ai commencé à explorer d'autres techniques. De l'huile qui est mon premier amour et que je pratique toujours plus que les autres médiums, je suis passée à l'acrylique, puis à l'aquarelle.
Enfin, j'ai eu envie de confectionner ma peinture. Je me suis alors intéressée à la tempéra à l'oeuf. J'avais besoin d'inventer mes couleurs. Et puis mes poules pondent de beaux oeufs au jaune très orangé (elles vivent en liberté, meurent de vieillesse et mangent du bon maïs) que j'imaginais plus mélangés aux pigments dans mon mortier que frits dans ma poêle. La plupart des peintres, sculpteurs et autres créateurs vous le diront. La matière peut vous envoûter. J'ai un besoin impérieux de la toucher. Plonger mes mains dans la peinture, pétrir l'argile, tout cela est tactilement délicieux. Au point d'en être sensuel et de mener à l'extase.
Et puis il y a les odeurs de l'atelier. Elles se mélangent et me transportent.
Quand j'entre dans mon atelier, je prends une grande inspiration. Je m'imprégne du parfum de l'huile de lin et de la térébenthine.
Je peins à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Je peins, c'est tout. L'heure, je m'en fiche. Je m'arrête quand mes yeux me brûlent, quand le coq chante dans le jardin.J'attache beaucoup d'importance à l'entretien de mes pinceaux. Je ne quitte jamais l'atelier sans les avoir soigneusement nettoyés. Surtout ceux qui sont dédiés à l'aquarelle. Il est plus difficile de garder leur fraîcheur aux pinceaux utilisés pour la peinture à l'huile. L'aquarelle se travaille à l'eau, la peinture à l'huile, quant à elle, méne la vie dure aux pinceaux. A la longue, ils n'apprécient pas spécialement le nettoyage au white spirit. Mais je trouve qu'ils se portent mieux et plus longtemps depuis que je les chouchoute avec un savon spécial.
Si j'ai réussi à vous faire entrevoir, par ces quelques lignes, la passion qui n'anime, alors, j'en suis heureuse.
Ce petit morceau de mon univers que je viens de partager avec vous est aussi un morceau de mon âme.
Je vous invite à revenir de temps en temps.
Artiste-peintre déclarée autorisée à établir des factures. Siret 349-989-749 00040 Numéro d'ordre à la Maison des Artistes D108316