Christiane Edmond n’est pas venue à la sculpture du jour au lendemain. Elle débuta à l’école des beaux arts par le dessin, qui ne l’oublions pas est la discipline incontournable de la sculpture, car il est bien connu que les bons sculpteurs sont souvent d’excellents dessinateurs.
Christiane Edmond aborda aussi la peinture sous toutes ses facettes, éléments humains, paysages, natures mortes etc.etc. Mais elle porte une prédisposition pour l’abstraction, dont j’ai eu le plaisir de découvrir certaines œuvres du plus grand intérêt.
Mais sa destinée de sculpteur était déjà tracée, car un de ses professeurs remarque dans ses dessins que Christiane Edmond avait la notion et le sens des volumes, il lui suggéra de s’orienter vers la sculpture. Bien lui en a pris ! La proposition fût excellent car c’est tout à fait l’univers et l’espace d’expression qui convient à Christiane Edmond.
Les débuts seront liés au modelage. Notre amie est parfaitement consciente que nous n’inventons rien, tout existe déjà, tout est dit, tout à déjà été fait, simplement sous influence et avec un peu d’imaginaire nous transformons. Oui tout n’est que succession d’influences.
Si nous demandons à Christiane Edmond ses sculpteurs de cœur elle citera rapidement Auguste Rodin, Camille Claudel, Aristide Maillol pour ces volumes tout en rondeur et Alberto Giacometti pour son épris d’épuration.
Puis peu à peu Christiane Edmond sera attiré par la sculpture en taille directe, ce que je situe comme étant le noble art, car ici nulle question de repentir, le droit à l’erreur est proscrit.
Observons que notre amie a divers cordes à son arc, car elle réalise de magnifiques sculptures en raku, technique délicate venue de l’antique Corée et portée à son zénith par les japonais. Mais également en bronze et plus ludique en fil de fer.
Christiane Edmond est tout de douceur, elle a besoin de rondeurs, de lignes amples et souples, elle épure la forme et la polit. Ame poétique elle imagine que le vent caresse et sculpte sa pierre et la métamorphose.
Elle joue aussi sur la fusion, l’osmose de l’amour et de l’harmonie, il suffit simplement de voir la tendresse passionnelle des ses couples enlacés pour comprendre le sens essentiel de son œuvre. Le plus souvent elle s’exprime sous les formes d’une certaine abstraction, que nous évoquerons comme une abstraction réfléchie qui soulève souvent ces questions :
« Qui suis-je ? Que suis-je ? Ou encore que sais-je ? »
Aucune matière n’échappe au ciseau de Christiane Edmond qui soumet le marbre, la stéatite, l’albâtre, la serpentine, le gré, le granit etc.
Vous remarquerez également cette dualité que nous retrouvons dans ses œuvres entre la matière brute, piquée, martelée et le poli parfait révélant toute la délicatesse caractérisant le savoir faire de Christiane Edmond dont l’œuvre est un hymne à la sensualité.