Halloween - C215 - Christian GUÉMY (1973) (2017) Estampas & grabados por Christian Guemy

C215 – Christian GUEMY (1973)
” Halloween “
2017
Lithographie rehaussée

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Sans cadre : 71 x 58 cm

Avec cadre : 86 x 73 cm

Caisse américaine en bois

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Dessins Clandestins, Dessins Urbains

Le graffiti naît à la fin des années 60’ à Philadelphie grâce à des artistes « pionniers » comme Cornbread (1) et Cool Earl, pour atteindre sa notoriété à New York, où Taki183 (2) et Stan153 fondent une véritable « école de New York ». Il s’agit à l’origine de « tagger » son pseudonyme sur un lieu public. Très vite, ces « tags » réalisés à la bombe se transforment en chefs-d’œuvre visuels rivalisant de créativité et d’originalité. De larges images à la composition complexe et aux couleurs éclatantes apparaissent, en particulier sur les rames du métro de New York.

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Si les autorités de New York entament une lutte contre ses dessins clandestins dès le début des années 80’, les galeries et les institutions artistiques commencent à s’y intéresser.

Les graffitis de Futura 2000 (3) et de Dondi White (4) attirent l’attention des cercles artistiques et lancent une véritable vogue. Jean-Michel Basquiat (1960-1988) et Keith Haring (1958-1990) font partie de cette communauté alternative qui occupe les rues et les métros de New York, avant de susciter l’intérêt du monde de l’art.

Si les graffitis s’inspirent à l’origine de la culture populaire et des dessins animés, ils créent une esthétique totalement neuve, porteuse de revendications sociales.

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L’art de Keith Haring – célèbre pour sa fresque Crack is Wack – est caractérisé par des lignes marquées, des personnages en mouvement et un langage graphique minimaliste. Très souvent, ses œuvres portent un message fort.

Crack is Wack (5) est une fresque que l’on aperçoit le long de la FDR Highway à New York. Haring peint la fresque originale sur le mur d’un terrain de handball abandonné pour dénoncer la lenteur de la réaction gouvernementale face à l’épidémie de drogue qui touche la ville. L’image acquiert une popularité exacerbée lorsque l’artiste est arrêté puis condamné pour cette « infraction ». La fresque est recouverte de peinture, mais à la suite des protestations de la communauté locale, les autorités de la ville permettent à Haring de la repeindre ; ce qu’il fait, couvrant cette fois les deux côtés du mur. Le service des parcs de New York est aujourd’hui responsable de la préservation du site, devenu l’un des lieux de rassemblement le plus populaire des fans de Haring.

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Comme tous les phénomènes portés par la nouveauté, le graffiti perd de son intérêt même s’il continue de se développer au sein d’une communauté artistique « underground » (6). A la fin des années 90’, une nouvelle esthétique post-graffiti émerge, aussi rebelle que le graffiti, mais caractérisée par des techniques innovantes. Dès 1980, les précurseurs Blek le Rat (7) et John Fekner (8) ouvrent la voie à ce nouvel art en acquérant une réelle visibilité.

L’art urbain utilise un grand nombre de médias – autocollants, posters, pochoirs – sans avoir nécessairement recours à la lettre, contrairement à la plupart des graffitis. Les « tags » consistent à représenter des images et des personnages, inspirés du Obey Giant (9) de Shepard Fairey (10).

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La plupart des artistes post-graffiti allient un goût profond de leurs techniques à une connaissance pointue de la tradition artistique. Ils mêlent aisément le graffiti à la calligraphie, à l’art folklorique ou à d’autres traditions. Parmi eux, l’artiste prénommé Twist (11) tente de réconcilier le monde des galeries et celui de la rue ; pour cela, il diffuse la philosophie colorée, vivante et exubérante de la rue au sein des espaces blancs, fermés et aseptisés des musées.

D’autres comme Banksy (12) continuent de produire un art engagé marqué par l’actualité.

En 2016, lorsqu’il réalise la fresque interactive représentant Cosette, la petite fille des Misérables de Victor Hugo, il la dessine sur une structure temporaire située en face de l’ambassade de France à Londres ; le message s’adresse aux autorités françaises responsables des gaz lacrymogènes propagés dans la « jungle » de Calais. La peinture comporte un QR code qui permet aux passants d’accéder à une vidéo en ligne via leurs smartphones, pour suivre le sort des réfugiés du camp…



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Qu’ils soient graffeurs, muralistes, graphistes, designers ou illustrateurs, ces artistes conquièrent une nouvelle scène pour leur art, celle de la rue qu’ils prennent pour toile.



C215 sur la Scène Urbaine

C215, nom d’artiste de Christian Guémy, est un pochoiriste français né en 1973.

Il vit actuellement à Vitry-sur-Seine en Ile-de-France.

Diplômé d’histoire de l’art et d’architecture, il peint ses premières œuvres en 2006. Enfant, il réalise des bandes dessinées et des caricatures pour le journal de son école, puis à l’âge de 15 ans, il graffe sans vraiment se sentir en adéquation avec le mouvement hip-hop. (13)

« Adolescent, j’avais un peu taggé, mais ça n’avait rien de sérieux. » (14)



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Attaché à sa ville Vitry-sur-Seine depuis ses débuts, Christian Guémy y convie des centaines d’artistes venant d’univers très différents pour la transformer. Elle est devenue aujourd’hui la capitale européenne du street art.

Artiste engagé, C215 utilise ses pochoirs pour parler d’actualité.

Lorsqu’il peint le visage de la ministre de la Justice Christiane Taubira, il dénonce les attaques racistes dirigées à son égard.

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Lorsqu’il réalise le portrait du policier Ahmed Merabet tué lors de l’attentat terroriste contre Charlie Hebdo en 2015, il peint les couleurs républicaines pour le symbole qu’elles représentent.

Lorsqu’il réalise le portrait de Jean-Luc Mélenchon, il prend part à la campagne présidentielle de 2017.

Enfin, lorsqu’il peint le visage de Simone Veil (1927-2017) sur des boîtes aux lettres, à l’occasion de sa panthéonisation, Christian Guémy rend hommage à la femme d’Etat, mais surtout à la jeune femme juive déportée durant la Seconde Guerre Mondiale.

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L’art de Christian Guémy est un acte de communication fondé sur une image aussi symbolique qu’immédiate. L’artiste crée son propre langage visuel au cœur de la réalité.

Il ne s’agit plus de dessiner mais bien de créer un dialogue avec une communauté soutenue – Juifs, Gilets Jaunes, Migrants – transmettant un message fort grâce à la version moderne et actuelle qu’il donne à l’histoire ou à l’actualité.

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Le portrait du docteur Jean-Jacques Razafindranazy (15) compte parmi les dernières œuvres réalisées par C215 en 2020, évoquant la crise du Covid-19.



Halloween Art

Lorsque C215 ne peint pas l’actualité, il parle folklore. Il faut dire que le street art s’y prête volontiers et que le thème est largement repris chez les artistes de la rue.

Halloween est une fête païenne traditionnelle originaire des îles Anglo-Celtes célébrée durant la soirée du 31 octobre – veille de la fête catholique de la Toussaint.

Son nom est une contraction de l’anglais All Hallows-Even qui signifie The Eve of All Hallows’ Day – « la veille de tous les Saints » ou « la veillée de la Toussaint ».

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Lorsque nous nous dirigeons vers le domaine du design artistique, les formes sont examinées chaque jour. Avec ou sans idée définie d’avance, l’artiste explore continuellement ; il décadre avec habileté, il rend beau le « laid » ou laid le « beau », il colore une réalité improbable de manière raffinée. L’artiste fait des ravages…

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En privilégiant le portrait, C215 développe un goût sophistiqué où les couleurs « conflictuelles » et les tâches fantaisistes de peinture se faufilent à travers la toile. Le résultat donne une œuvre visuellement riche, laquelle fusionne le photoréalisme, l’abstraction et la sensibilité du graffiti avec l’énergie brute du médium. A mi-chemin entre l’illustration et le graphisme, C215 s’approprie le dessin pour donner vie au visage sublime d’une hybride.



Essence Colorée, Inspiration David Walker (16)

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« Il est l’un des plus grands portraitistes contemporains. »

C215, à propos de David Walker.

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La puissance surréaliste des traits est devenue sa marque de fabrique. David Walker use de la bombe à main levée, sans aucun autre artifice.

Inspiré par les vieilles photographies, les femmes de magazines ou celles rencontrées au coin d’une rue, l’artiste saisit un instant leur beauté.

« Je ne les connais pas et elles ne savent même pas que je les peins. Si je peins des visages anonymes, c’est pour laisser le spectateur se créer sa propre histoire. »

David Walker.

D’une féminité sensuelle, les inconnues de David Walker s’accrochent aux murs des villes et aux rideaux de fer des boutiques telles de véritables « Bride of Fire – Fiancées de Feu » – comme il aime à les appeler.


Notes :

1- Darryl McCray, né en 1953.

2- Demetrius, né en 1969.

3- Lenny McGurr, né en 1955.

4- Dondi White (1961-1998).

5- « Crack est Farfelu ».

6- Underground est un mot anglais signifiant « sous terre » ou « souterrain ».

7- Xavier Prou, né en 1952.

8- John Fekner, né en 1950.

9- Obey Giant est un mouvement street art créé par Shepard Fairey en 1989.

10- Shepard Fairey, né en 1970.

11- Barry McGee, né en 1966.

12- Banksy, né en 1974.

13- Le hip-hop est un genre musical créé à New York dans le South Bronx au début des années 70’.
La culture hip-hop connaît 5 expressions artistiques : le Rap, le DJing, le Break dancing, le Graffiti, le Beatboxing.

14- Sophie Pujas, C215 : « Ce que je fais est un art contextuel », 31 juillet 2016.

15- Jean-Jacques Razafindranazy (1952-2020) est l’un des premiers médecins décédés du Covid-19 en France.

16- Street artiste londonien né en 1976. David Walker vit et travaille à Berlin.

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