Ajouté le 20 mai 2017
L’apparition de ce nouveau genre pictural a engendré des débats sur la fabrication des images, leur sens, leur fonction et leur légitimité.
La relation se fait à travers le lien entre la composition musicale et la composition picturale, et l’écoute en parallèle du regard.
En effet, on écoute en général de la musique en fonction de son humeur et de ses sentiments. Ce sont ces humeurs et ces sentiments qui ressortent sur la toile. La peinture, comme la musique, peut-être une forme de thérapie. Ces deux disciplines permettent d’exprimer ce que les mots ne parviennent pas à expliquer, comme la confusion des sentiments, les peines profondes, la dépression, la solitude, les joies immenses, etc.
Kandinsky disait que la musique permet seulement des œuvres abstraites car la peinture est libérée de son but pratique et des servitudes de son application. Il s’agirait donc de « rendre une forme visuelle pure qui rendrait compte du sensible de la musique dans une translation des perceptions. » La musique offre à la peinture une organisation rythmique des éléments.
On parle également d’analogie sensorielle : on retrouve les mêmes sensations dans les deux disciplines. Il est question de lyrisme, de drame, de résonnance, d’harmonie et de profondeur en peinture comme en musique. C’est pour cela que l’on retrouve le même champ lexical : ton, tonalités, accords, nuances, gammes, etc.
Les correspondances entre sons et couleurs ont fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques au cours des siècles. Il n’est cependant pas possible de faire correspondre des musicaux à des couleurs. Même si certaines personnes ont des sensations colorées en entendant des sons.
Cette relation établie entre la musique et l’abstraction ne tend pas à confondre ou fusionner les deux disciplines mais à « l’établissement d’une grammaire de l’abstraction picturale qui se pose la question d’une extension de la figuration plus que celle de son abandon. » La musique est un modèle de l’abstraction.