Mort d'un clown dans un couloir (2019) Photography by Lionel Morateur

Edition originale limitée à 30 exemplaires numérotés et signés. Estampe numérique sur Arches 640g - grain satiné, format 56x76, blanc tournant, papier bord frangé.

"Mort d'un clown dans un couloir" de Lionel Morateur est une œuvre singulière aux connotations à la fois absurdes et inquiétantes, se jouant des codes traditionnels de l'art pour engendrer une ambiance surréaliste et déstabilisante. A travers une combinaison d'éléments de détresse tragique et de pittoresque excentrique, cette composition cherche non seulement à captiver l'attention du spectateur, mais également à l'entraîner dans une réflexion profonde sur la trivialité et la bizarrerie de certaines facettes de la vie.

Premièrement, l'œil est immédiatement attiré par la figure du clown allongé dans le miroir, ses habits flamboyants devenant la seule touche de couleur vive dans une scène par ailleurs sombre et morne. Ici, la mort du clown symbolise peut-être la fin d'une innocence enfantine, ou d'une joie factice souvent cachée sous des apparences trompeuses. Le miroir au tain abimé symboloise le passage du temps et la dégradation, témoin silencieux d'événements mystérieux et sombres.

Les murs du couloir, tapissés d’un motif floral suranné et usé, renforcent un sentiment d'abandon. Ils semblent se refermer sur les personnages, créant une atmosphère claustrophobe et oppressante. De plus, avec l'ajout de divers objets hétéroclites comme la tête de sanglier empaillée, le crâne près du chien, et la table encombrée, toute la scène prend des allures de cabinet de curiosités, accumulant les artefacts pour former un décor aussi étrange que fascinant.

Le ruban croisé sur la porte, barré de rouge et de blanc, suggère une intervention d’urgence, une scène de crime ou une enquête en cours, renforçant le mystère. La femme appuyée contre la porte semble engagée dans un geste désespéré, potentiellement symbolique d'un obstacle insurmontable ou d'un événement perturbateur. Par terre, un petit chien blanc tacheté se tient à l'affût, incarnant l'animal de compagnie fidèle mais peut-être également un spectateur impuissant de cette situation.

Ce mélange d'éléments — le clown, les objets décalés, l’atmosphère chargée de tension — fonctionne ensemble pour créer une œuvre qui est autant une déclaration sur la dissonance de l’existence humaine qu’un puzzle visuel invitant à l’interprétation personnelle. "Mort d'un clown dans un couloir", par son absurdité calculée et ses symboles intrigants, pousse le spectateur à s'interroger sur la nature de la réalité et l'absurdité de certains moments de vie. C'est un tableau qui, au-delà de sa surface troublante, propose une méditation sur l'éphémère et l'inconnu.