Sirène (2014) Malerei von Léonie Sommer

Texte initial de ce tableau presenté en 2014 à St Aubin de Luigné, magnifique région riche de vignobles, dans le Maine et Loire (France) Le voici dans son intégralité:
"Bien sûr, comme beaucoup de monde, j'ai mal à l'humain, et j'ai aussi mal à son impact sur la nature.
Si par hasard, ce jour là, je suis dans mon atelier, je pose certainement sur la toile ce mal être sous la
forme d'une esquisse ou par une mise en couleur directe.
Mais cela fait trop longtemps que je peins. Je ne me contente plus de cette sensibilité de mon être, car j'ai
pleinement conscience que je ne peins plus uniquement pour moi-même.
Je sais que la toile sera observée par quelqu'un d'autre, qu'elle ne m'appartiendra plus dès l'instant où elle
sera signée et exposée. On signe pour se faire reconnaître de l'autre et se distinguer de lui, mais aussi pour
entrer en contact avec lui. S'il est vrai qu'on se doit d'être absolument sincère en peinture et que le
processus de création relève de l'émotion et de quelque chose de plus fort et de grand que soi, on se doit
aussi de faire attention à ce que l'on va renvoyer. En tout cas, pour moi, c'est important.

Alors commence la mise en œuvre de la toile: les couleurs vont se mettre à tourner et à retourner, comme
si elles prenaient dans leurs rouleau le sujet qui s'y débat.
Je cherche...
Je cherche à l'infini notre place dans l'univers. Et je la trouve toujours, dans sa forme la plus simple, qui
est souvent une femme, une mère qui glisse à l'oreille de son enfant: « n'ai pas peur, avance, la vie est
belle, elle offre à ses enfants du courage de multiples ressources. Va les chercher et partage les, comme
autant de fleurs et de cadeaux. En tout cas, ne fais aucune concession au noir qui te guète, mais sert toi de
son énergie pour aller vers le monde de la couleur et de la création, car sans le sombre, la lumière ne sous
serait pas perceptible »
C'est pourquoi le sujet se déplace, disparaît, revient, confronté au couleurs du fond. Car nul ne peut-être
considéré s'il ne l'est pas face aux circonstances qui font ce qu'il est ou qui il est à cet instant présent.
Ce n'est pas moi qui décide, c'est la cohérence du tableau, « son âme » qui se délivre à moi après que je
lui ai donné la mienne.
Il ne me reste plus qu'à finir de mettre tous les équilibres en place, à rehausser quelques traits pour que le
tableau devienne cohérent et que sa singularité s'impose.
C'est à cet instant précis que je sais qu'il est fini et que je le signe."

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