Ajouté le 2 mars 2004
Frédéric Voilley
interview
Votre travail semble explorer des domaines où le fond rencontre la forme - travail sur le rythme et sur le temps ?
Il n'y a pas d'une part le fond, d'autre part, la forme. La toile est comme un rocher ou un arbre. Elle est autonome, elle existe ou elle n'existe pas.
Vous avez publié des recherches sur la couleur, quelle est son rôle dans votre œuvre ?
La couleur doit se donner à voir directement, parler son propre langage, sans passer par un discours esthétique.
Comment votre regard sur le réel traverse-t-il votre peinture, vous m'avez dit un jour "je me place de l'autre côté du hasard "?
Dans le rêve hasard ne veut rien dire, rien n'est aléatoire.
Pourtant dans la rencontre avec la toile, il y a une charge de désir, une direction qui ne sont pas dues qu'au hasard ?
Pour créer réellement, atteindre la parole profonde, il faut s'oublier, s'en remettre aux automatismes et aux intuitions du corps
Que représente Transartcafé ?
Transartcafé se veut interculturel et interdisciplinaire et cherche des formes différentes de circulation des arts. Pour cela il faut créer des espaces propices à la rencontre. En juxtaposant différentes disciplines ( art, idées, sciences, poésie, cinéma), Transartcafé espère créer une dynamique nouvelle.
Comment vous situez-vous dans ce cadre ?
Le transdisciplinaire et le transculturel permettent de changer notre rapport avec l'Autre. C'est ce regard hors des frontières et des catégories que j'espère sur ma peinture.
Quelles actions concrètes vous paraissent adaptées à ce projet ?
Il faut trouver un public différent qui n'est pas forcément celui des musées et des galeries.
Cela serait le public idéal, dans une sorte de société idéale?
Pour moi la société idéale, c'est celle où un maximum de gens parviennent à se trouver, à se réaliser. Transartcafé me semble travailler dans ces directions…