Véronique Gerard

Inspirée par la terre, et particulièrement par les arbres — ces poumons de la vie — je parcours le Massif des Maures, mon lieu de vie, à la recherche de lumière et de contrastes. J’observe les troncs, les branchages, les feuillages, et je cherche à en capter la force et la fragilité, leur élan presque aérien.

Mon travail consiste à transformer ces éléments familiers en visions inattendues grâce au jeu du miroir, un procédé qui évoque les tests de Rorschach en psychologie. Cette symétrie fait naître des formes nouvelles, presque extra-terrestres, des images surréalistes où apparaissent parfois des animaux ou des symboles appliqués volontairement.

J’utilise la peinture, les encres acryliques, la dorure, les feuilles d’or pour accentuer cette dimension onirique et donner à ces arbres une présence quasi sacrée. Le ciel change de couleur, le fond s’efface en un monochrome qui met en valeur la vibration colorée des branches.

Je m’inspire de l’esprit du surréalisme tel qu’André Breton l’a défini : capter l’image venue de l’inconscient, saisir la première vision avant qu’elle ne s’explique. Ces œuvres sont pour moi comme des fragments de rêve, des explorations de notre imaginaire commun.

En sortant ces arbres de leur contexte terrestre, je veux leur rendre leur dimension universelle et solitaire : ils deviennent des acteurs du grand équilibre, des symboles de la vie qui s’élève et respire, un hommage au sacré silencieux de nos forêts.

Ce travail est avant tout une invitation au voyage intérieur, un appel à ralentir le regard et à redécouvrir la beauté et la puissance de la nature, même transformée par notre imagination.
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