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Sonia Gargouri

Retour à la liste Ajouté le 22 sept. 2009

J’entends que tout au long de ce chemin de peintre qui me mène, à savoir une vingtaine d’années, il en a fallu des efforts et du travail pour éviter la séduction du décor, du paraître, de ce qui plaît d’emblée, et qui se vend pour telle. Je ne fais pas une peinture de joliesse, comme on dirait « une poésie de compagnie » ; le Beau ne vient qu’après. Je cherche dans la matière ce qui peut mériter d’un accomplissement intérieur plus profond - même si ce dernier doit rester humble, en tant qu’essentiellement imparfait. Et cela passe par un retour régulier aux sources, hors dogme.

Entre mes débuts, où l’encre, l’aquarelle, la peinture à l’huile, tendaient à ce que l’on a appelé « l’abstraction lyrique » (dans la lignée d’un Zao Wou Ki), et cette exposition-ci (ma première au Maroc), j’ai traversé nombre de remises en questions, retournant parfois à une figuration plus manifeste, mais toujours poussée par le désir de suggérer ce qui vient au visible, plutôt que les formes extérieures de ce que l’on dit « voir ». C’est pourquoi en de nombreuses toiles notre regard est laissé libre de déceler ce qu’il veut bien voir, des corps, des végétaux, du minéral, des nuages… Le plus important est la danse des traits et des taches, là où mystérieusement s’agrègent, se désagrègent tout ensemble les éléments. Ce que je veux montrer est avant tout la dynamique, l’énergie, le pousser de l’Etre, par ce qui est un peu de moi et beaucoup du monde.
La toile doit se ressentir de cette douleur d’enfanter, tout en gardant trace de la Joie qu’il y a à faire depuis plus haut que soi. Un tableau qui ne s’arrêterait qu’à l’image présentée en son cadre ne serait que l’ombre de la passion du peintre, de ce qui justifie son œuvre.

Artmajeur

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