Audrey (2021) Картина - Leadaart

Cette œuvre fait parti de la collection: « Visages d’ailleurs croisés à Brest »
Dans le cadre de cette collection, j'accompagne mes portraits de récits. Mon souhait premier est de partager de belles rencontres humaines qui ont eu lieu au sein de la population brestoise (issue de la ville de Brest )
Mon désir est également de montrer le beau chez l’humain. Chaque être humain renferme en lui de belles qualités, des rêves et des idéaux. Il mène souvent d’âpres combats ainsi que des luttes personnelles. C’est à travers tous les portraits de cette collection, que je souhaite rendre un vibrant hommage à l’humain.

Découvrez le portrait d'Audrey : mon modèle.

Audrey

"La première fois que j’ai rencontré Audrey, c’était pour l’aider à réaliser son site internet dédié à son activité artisanale. Au fil de la conversation, son parcours de vie m’a tout de suite intéressé. En effet, celui-ci est des plus atypiques. Voici son histoire :

Son père est Arabe et sa mère est Française, enracinée en Bretagne. Dès son plus jeune âge, Audrey a vécu difficilement cette double appartenance. Comme souvent chez les enfants de couples séparés ou divorcés, elle s’est sentie un peu écartelée entre ses deux parents. De plus, leurs différences de culture la tiraillaient également. Elle avait, pour la citer : « l’impression d’avoir les fesses entre deux chaises ». Cette situation n’a pas tardé à engendrer une crise identitaire qui l’a poursuivi longtemps. En outre, Audrey a vécu une enfance placée sous le signe de la maltraitance, car certains membres de sa famille lui reprochaient implicitement ses origines arabes. Pour couronner le tout, Audrey a souffert depuis son jeune âge de plusieurs handicaps : une sévère dyslexie, aggravée de dyspraxie, ainsi que de dyscalculie. Ces difficultés ont été accentuées encore par un grave accident de voiture qui a provoqué chez elle du stress et des problèmes de mémorisation… etc.

Vous l’aurez compris, l’enfance et la scolarité d’Audrey se sont révélées très difficiles. Elle a redoublé plusieurs fois et a subi le mépris des autres élèves ainsi que l’incompréhension et le manque de soutien du corps enseignant. À cause de tout cela, Audrey intégra malgré elle une SEGPA (classe accueillant les jeunes de la 6e à la 3e présentant de grandes difficultés scolaires). Jusque là, Audrey avait toujours été le souffre-douleur au sein de son école et dans sa famille. Révoltée par cette situation, Audrey décide alors de ne plus être une victime et de répliquer quand on l’attaque. Vers l’âge de 14 ans, elle trouve enfin ce qui deviendra le refuge de sa vie : les livres. Elle se découvre un intérêt pour la littérature, la poésie, l’histoire et les arts. Dès lors, son temps libre est entièrement consacré à la lecture et la découverte. Parallèlement, elle obtient un CAP Vente puis décroche ensuite quelques emplois. Elle comprend cependant qu’elle doit encore affiner sa formation si elle veut vraiment s’en sortir. En attendant, elle réussit à obtenir un premier CDI dans un magasin de bonbons.

Entretemps, son intérêt pour l’étude et les lettres n’a pas diminué. Au contraire, il n’a fait que croître. C’est pourquoi la fermeture du magasin de sucrerie provoque en elle l’envie de reprendre ses études sérieusement. Changer d’orientation quand on traîne des handicaps ainsi qu’une absence de diplômes généraux s’avère souvent une entreprise irréalisable. De plus, personne ne l’encourage dans ce sens. Mais c’est sans compter sur Audrey, qui à ce stade de son histoire, est devenue une battante ! Paradoxalement, c’est justement ce manque de soutien qui va lui donner la volonté de prouver à tous ceux qui n’ont pas cru en elle, qu’elle peut réussir. Elle franchit la porte du GRETA afin d’entreprendre une remise à niveau dans différentes matières et suit des cours en parallèle pour passer le DAEU (Le Diplôme d’accès aux Études Universitaires ). Elle entame alors une licence d’histoire, qu’elle obtient avec succès, malgré son handicap et les harcèlements qu’elle continue d’endurer. Puis elle poursuit avec un master de recherche en histoire médiévale du papier. En plus de ses réussites à la faculté, il faut noter que pendant ses études supérieures, Audrey n’a jamais cessé de travailler. Elle cumulait plusieurs emplois, pour réussir à « joindre les deux bouts » comme agent d’entretien, tuteur pédagogique, surveillant lors des examens, vendeuse, tutrice d’accompagnements, monitrice à la Bibliothèque universitaire. En plus de ses différents emplois qu’elle a eus successivement ou en même temps, Audrey est aussi très impliquée dans la vie associative de la faculté. Elle sera pendant quatre ans, la présidente en titre de l’association « handicapable », qui vise à sensibiliser les personnes sur le handicap et à soutenir dans ce cadre, beaucoup d’autres étudiants en difficulté. En plus de cette association, elle fait partie d’autres associations comme les amis de St-Mathieu et bien d’autres…

Elle cherche son inspiration chez les femmes fortes telles que Frida Kahlo, George Eliot, Louise Michel, Virginia Woolf, George Sand, Jane Austen, et les sœurs Brontë. Leurs combats pour exister, et être reconnue trouvent un écho particulier dans celui d’Audrey, qui ne cesse de lutter pour atteindre ses propres objectifs. Tout comme ces femmes, elle veut acquérir son indépendance et dessiner le futur qu’elle espère. Elle ne rêve pas d’une vie monotone et voudrait plutôt marquer sa vie du sceau de l’exceptionnel. Certaines personnes dans son entourage lui ont pourtant suggéré de se simplifier la vie en se reposant sur le système d’entraide français. En effet, pourquoi ne pas faire des enfants et bénéficier des aides au lieu de travailler si dur ? Mais Audrey ne veut pas de cette vie. Ayant goûté au plaisir de l’esprit, Audrey projette de faire une carrière dans la recherche. À ce propos, elle entame cette année une thèse en trois ans qui portera sur les filigranes bretons."

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