Ajouté le 7 mars 2017
J’ai arpenté les rues des villes
Les chemins boueux de l’existence
J’ai pleuré seul les nuits d’automne
Ces petits matins des brumes amères
Autour des lits défaits
Des draps souillés par la transpiration subtile
De mes luttes précoces restaient sans avenir
Il est temps d’en finir
Alentour de cette lumière du silence
L’œuvre s’enkyste et s’ennuie
Je suis las de chercher les mots qui portent une consolation précaire
J’ai souillé dégradé annulé sans talent tant et tant de surfaces blanches et immaculées.
Précarité des songes et de la nuit
Aubes timides et humides où l’attente se fait mensonge
Mensonges de la toile……. de la couleur……..
Mensonges autour de l’idée de Beauté… tout est mensonge
Je ne veux plus faire Beau
Ma timidité s’est déconstruite au fil de mes expériences.
Mes mains ne retiennent plus le pinceau ou la plume qui distille subtilement ou grossièrement la couleur
Elle file de mes doigts… l’énergie créatrice s’éternise autour de ces yeux qui se vident peu à peu du stock d’images…………
Je ne sais plus la densité du bleu la religiosité du blanc la chaleur et la passion des ocres et des rouges
Je ne sais plus si demain le pinceau que laisse tomber mes doigts maculés de boue terrestre pourra encore me retenir sur cette Terre ou continuait d’engranger mes mensonges futurs ?
Seul dans ce désert que je me suis inventé… je ne retrouve plus
L’instant de la création
Dans ce monde englué autour de lui-même et qui me fait peur.
L’Ecriture permet encore pour un temps dans sa retenue une sorte d’expression
Expressionisme du geste… sur-realisme de la matière… de l’attitude non réfléchie meurtrière automatisme de la pensée mangeuse d’angoisse et du silence profane.
Comme toujours demain je serai loin
Pas encore aux confins de mon être
Mais dans la plénitude de l’Etre…
Sans joie sans souffrance
Plus jamais de modèle barométrique ou hypertrophique
Qui me donnerait une direction à prendre ou à laisser…
Bientôt je plierais bagage
Je ne sais comment faire ou déposer cette absurdité que l’on
Nomme une Œuvre…..mon Œuvre de surcroit
Comme j’ai déposé des enfants sur cette Terre…………..
Il eut mieux valu être un de ces étranges sculpteurs de légende Africaines sur le pas de sa case occupé à retenir dans sa nasse ce temps de civilisation qui ne s’arrête jamais….
Je ne sais s’il me sera possible de me remettre à espérer ces nuits de grande errance d’une créativité intense ……………………
Roger Ernest JANKOW
