Jean Marc Requien
Jean-Marc Requien est né bien involontairement avec tambours et trompettes le 14 juillet 1942 à Lyon. Il aurait préféré Carpentras, berceau de sa famille. Mais que voulez-vous, à la guerre comme à la guerre. . Après des études qui connurent des hauts et des bas, il abandonne les Belles Lettres pour les Beaux Arts. Il se voit davantage en Modigliani des années 80 qu’en Victor Hugo du 20è siècle. Mythomane léger, il comprend assez rapidement qu’il ne sera ni l’un ni l’autre. Il paye ses deux dernières années d’études en proposant des dessins humoristiques à plusieurs magazines et réalise plusieurs campagnes de publicité comme créatif free lance.
En 1970, il est engagé comme directeur de création chez Promarket, importante agence de publicité installée à Paris et à Lyon. Il y ronge son frein jusqu’en 1977, année où il crée sa propre agence baptisée Campagnes.
En 85, le groupe Eurocom lui propose de récupérer plusieurs agences de la région Rhône-Alpes en difficulté. Un reste de mégalomanie sans doute, mais plus sûrement la nécessité d’assurer le développement de son agence l’incite à franchir le Rubicon. Ainsi dirigera-t-il pendant près de 20 ans, sans vraiment l’avoir souhaité, la plus importante agence de communication installé en province. Pendant toute cette période, il participera à la création ou à la relance de plusieurs médias lyonnais : Ciel FM, Lyon Poche, Direct, Kiosk, Lyon dit que, Lyon Capitale, Lyon People…
En 2003 parce que le monde de la publicité ne l’intéresse vraiment plus, il se retire sur son olympe.
Tout au long de sa carrière de publicitaire il a continué de réaliser ses collages. En 97, il décide de reprendre la peinture et en 2008, grâce à son ami Alain Roche, il revient à la sculpture. Peu désireux d’exposer son travail, il acceptera pourtant, poussé par des amis ou des collectionneurs, d’organiser quelques rares expositions.
Il est l’auteur de plusieurs ouvrages
Le dérisoire et l’éphémère (77) Les aphorismes d’un publicitaire (82)
Dire ce que l’on a sur le cœur ne tombe pas toujours à pic (85)
Bri-collages (86) Les murs peints de Lyon (88) Vos gueules les fourmis (94)**
Just’un dernier pour la route (97)* Lyon belle rebelle (2003)
Sagesse lyonnaise d’hier et d’aujourd’hui (2004)
*sous le pseudonyme de Justin Calixte
** avec Gérard Angel, sous le pseudo de J.Mythe
Découvrez les oeuvres d'art contemporain de Jean Marc Requien, parcourez les oeuvres d'art récentes et achetez en ligne. Catégories: artistes contemporains français. Domaines artistiques: Peinture, Sculpture. Type de compte: Artiste , membre depuis 2011 (Pays d'origine France). Achetez les dernières œuvres de Jean Marc Requien sur Artmajeur: Découvrez de superbes oeuvres par l'artiste contemporain Jean Marc Requien. Parcourez ses oeuvres d'art, achetez des oeuvres originales ou des impressions haut de gamme.
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Biographie
Jean-Marc Requien est né bien involontairement avec tambours et trompettes le 14 juillet 1942 à Lyon. Il aurait préféré Carpentras, berceau de sa famille. Mais que voulez-vous, à la guerre comme à la guerre. . Après des études qui connurent des hauts et des bas, il abandonne les Belles Lettres pour les Beaux Arts. Il se voit davantage en Modigliani des années 80 qu’en Victor Hugo du 20è siècle. Mythomane léger, il comprend assez rapidement qu’il ne sera ni l’un ni l’autre. Il paye ses deux dernières années d’études en proposant des dessins humoristiques à plusieurs magazines et réalise plusieurs campagnes de publicité comme créatif free lance.
En 1970, il est engagé comme directeur de création chez Promarket, importante agence de publicité installée à Paris et à Lyon. Il y ronge son frein jusqu’en 1977, année où il crée sa propre agence baptisée Campagnes.
En 85, le groupe Eurocom lui propose de récupérer plusieurs agences de la région Rhône-Alpes en difficulté. Un reste de mégalomanie sans doute, mais plus sûrement la nécessité d’assurer le développement de son agence l’incite à franchir le Rubicon. Ainsi dirigera-t-il pendant près de 20 ans, sans vraiment l’avoir souhaité, la plus importante agence de communication installé en province. Pendant toute cette période, il participera à la création ou à la relance de plusieurs médias lyonnais : Ciel FM, Lyon Poche, Direct, Kiosk, Lyon dit que, Lyon Capitale, Lyon People…
En 2003 parce que le monde de la publicité ne l’intéresse vraiment plus, il se retire sur son olympe.
Tout au long de sa carrière de publicitaire il a continué de réaliser ses collages. En 97, il décide de reprendre la peinture et en 2008, grâce à son ami Alain Roche, il revient à la sculpture. Peu désireux d’exposer son travail, il acceptera pourtant, poussé par des amis ou des collectionneurs, d’organiser quelques rares expositions.
Il est l’auteur de plusieurs ouvrages
Le dérisoire et l’éphémère (77) Les aphorismes d’un publicitaire (82)
Dire ce que l’on a sur le cœur ne tombe pas toujours à pic (85)
Bri-collages (86) Les murs peints de Lyon (88) Vos gueules les fourmis (94)**
Just’un dernier pour la route (97)* Lyon belle rebelle (2003)
Sagesse lyonnaise d’hier et d’aujourd’hui (2004)
*sous le pseudonyme de Justin Calixte
** avec Gérard Angel, sous le pseudo de J.Mythe
- Nationalité: FRANCE
- Date de naissance : 1942
- Domaines artistiques:
- Groupes: Artistes Contemporains Français
Influences
Formation
Cote de l'artiste certifiée
Accomplissements
Activité sur Artmajeur
Dernières Nouvelles
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Commentaires et critiques
Souvenez-vous, vous étiez allongé sur l’herbe à regarder le ciel lorsqu’un nuage malicieux s’est imposé à vous. Vous avez chuchoté à votre père : « on dirait un ogre !»
Ou encore au détour d’un chemin, un énorme rocher vous a fait penser à un gros chien de garde. Bien sûr que cela vous est arrivé. A vous comme à moi. Lorsque nous étions enfants. Puis nos yeux se sont usés et nos regards n’ont plus vu que des rochers gris ou de lourds nuages annonciateurs de gros temps.
Jean-Marc Requien a semble-t-il conservé son regard d’enfant. Voyant dans un hélicoptère lointain un œil plissé de gendarme ou transformant de longues jambes en extravagantes bacchantes de grand-père…
Emmanuel Stern
Pour cette exposition intitulée « Pubis repetita » véritable exercice de style, Jean Marc Requien nous invite à deviner dans chaque triangle entrevu un objet de désir imprévu ou un sujet de plaisir éphémère. Ici, un coucher de soleil devient temple solaire, une flèche directionnelle vous indique le bon chemin pour rencontrer la fille de l’autoroute ; là un miroir brisé raconte les désenchantements de celle qui en a trop vu ou de cette môme aux boutons (hommage à Philibert-Charrin) qui donnera du fil à retordre à plus d’un…. Jean-Marc Requien nous invite à jouer, à rêver devant ses collages qui cachent toujours derrière l’image réelle une figure inconnue, dissimulant parfois un signe évident qui, insensiblement s’impose à vous au point de vous faire oublier l’image originelle.
Le spectateur devient acteur. Devient créatif, exerçant son œil à voir autre chose que la banalité du réel. Il se perd dans ce monde étrange où les images ne sont plus sages comme des images puisqu’elles dissimulent tant bien que mal ce que chacun peut découvrir.
S’il prend le temps de regarder autrement. De rêver.
E. S
Jean Marc Requien a fait du franc parler volontiers provocateur et parfois drôlatique son cheval de bataille. Autant de traits de caractère que l’on retrouve dans ses œuvres. D’abord, il y a les collages rapides, fulgurants, aux titres pleins d’humour…Dans un univers plus inquiétant, ses peintures traduisent un grand désenchantement en dénonçant une génération passive…il peint de drôles d’humains effarés, interrogatifs mais impuissants…des tronches de vie comme déjà effacées par le temps…
A.M.
Requien maîtrise l’emploi des valeurs, comme Vieilly, comme Carlotti, comme Pelloux. Il peut poser deux roses, deux bleus, côte à côte, et partager avec nous un bonheur véritable. Malgré la déferlante révolutionnaire des années soixante, l’art de peindre réside encore dans de semblables nuances, dans ce plaisir pur. Cette aptitude n’est pas acquise à tous. Il faut être initié ...
Attention ! Ne sombrons pas dans la facilité d'interprétation, évitons toute confusion. Si nous regardons les toiles de Jean-Marc Requien un peu hâtivement, nous pourrions penser à une œuvre abstraite ou inspirée par la Figuration Narrative. Mais ce qui soutient le dessin, la composition, c’est l'intense souvenir de l’enseignement d’Henri Vieilly.
. Que font ces poissons et ces oiseaux ? Sommes-nous dans les cieux, ou en milieu aquatique ? Les sujets et les personnages sont-ils en attente ou à l'écoute ? Certains êtres qui inquièteront un public sans imaginaire sont comme chez Vieilly des funambules, des équilibristes en difficulté. Méfions-nous des apparences. Ces visages, pourquoi viennent-ils prendre vie ici ? S'agit-il de « cherchants » à l'écoute d'un message divin ? Manifestent-ils, comme ceux de soixante-huit ? Cette fois non pas pour contester, mais pour traduire un profond désarroi devant un échec aussi immense. Ces portraits sont-ils ceux d'une génération perdue ? Dans une période de l'évolution de notre société, où de nombreux doutes nous assaillent, ces âmes craintives, aux yeux béants semblent témoigner d'une lamentable faillite.
Alain Vollerin
Jean-Marc Requien sait aussi, depuis ses débuts, et avec beaucoup d’humour au service d’un regard lavé de tout à priori, traduire les instantanés, parfois paradoxaux de notre univers dans des collages sensibles et singuliers. La couleur joue, dans ses constructions aléatoires, le même rôle que dans ses toiles. Je veux dire que nous ne sommes presque plus dans le collage, et plutôt, complètement dans le langage propre à la peinture...
Requien, sous la menace du temps, essaie de traduire ses émotions, ses convictions en usant de deux médiums réclamant, pour atteindre leur intensité, le même don de soi.
A.V.
Jean Marc Requien n’a pas le sourire de loup de la plupart de ses confrères en pub, mais ses yeux jaunes éclairent un visage lisse dont il est difficile de percer le vernis…
Ses matériaux ne sont pas ruineux ; il travaille à l’aide de journaux, de sopalin, et parfois d’objets divers récupérés ça et là…
Il joue avec les images comme avec les mots. Il détourne subtilement les messages des images comme ceux des textes de leur sens originel. L’humour est toujours présent même si certains collages sont moins innocents que l’artiste voudrait nous le faire croire. Il faut s’attarder pour découvrir les intentions cachées et les ponctuations ironiques de l’auteur. L’humour, ici, est roi et la poésie, enfin reine l’a épousé…
Brigitte Guardi
Publicitaire le jour, artiste la nuit, pamphlétaire redoutable quand l’envie lui en prend, JMR est un gaillard plus sympathique qu’on ne le dit, au sourire tendre et aux cheveux blancs qui surprenaient lorsque je l’ai connu alors qu’il ne devait pas avoir plus d’une vingtaine d’années. Est-ce sa date de naissance qui coïncide avec la fête nationale ? En tout cas, il donne l’impression que sa vie est une fête et il multiplie les clins d’œil comme les activités.
Il vient d’exposer ses collages à Chicago. On ne lui connaissait pas ce talent. Il en fait depuis toujours ou presque. Depuis la découverte des « Equivaucluses » de Philibert Charrin en 1961.
Depuis il colle et il colle. Pour lui. Jusqu’à ce jour. Il vient de fêter ses 43 ans. Il n’avait jamais exposé. A la différence de ses confrères publicitaires, il n’apprécie pas l’esbroufe et fait preuve d’une humilité réconfortante. Exposera-t-il à nouveau ? (son expo a formidablement marché) Pas sûr….Peut-être…Sûrement…, il hésite. Plus tard sûrement.
Espérons, car ses compositions poétiques qui obligent le spectateur à s’impliquer méritent qu’on s’y intéresse
André Mure
L’invention qu’il affiche lui permet de s’inscrire –sans l’avoir recherché- dans la lignée du Maître du genre, Philibert Charrin. Héritier des dadaïstes et des surréalistes des années 20, époque où l’Art bourgeois était contesté et où le collage participait de la déstabilisation de l’art établi. JM Requien a su trouver sa propre identité. C’est bien sûr un inventeur d’images pleines de sensibilité et d’humour mais aussi un véritable peintre qui, avec ou sans pinceau, sait affirmer les valeurs de la vraie peinture.
Bernard Gouttenoire
Sa production est envoutante, innovante, créative. Ses collages ne ressemblent en rien à ceux d’un Picasso ou d’un Matisse, ou encore d’un Max Ernst et encore moins d’un Prévert. Non il a su inventer un univers plein d’humour et de poésie réunissant quelques assemblages qui montrent combien il est resté fidèle à son maitre Henri Vieilly et à la tradition de l’Ecole Lyonnaise…
Henri Nigeay
Certains de ses peintures-collages que n’auraient pas reniés Schwitters ou Philibert Charrin traduisent l’air de rien une immense inquiétude. Ses dernières sculptures dans la lignée de ses « bri-collages » montrent qu’il n’a rien perdu de son sens de l’humour et de son goût pour la beauté des choses même s’il en connait l’inanité comme il ne cesse de la proclame
PM
Ses collages sont souvent de véritables peintures. Ici les lambeaux de papier –il déchire plus qu’il ne coupe ou cisaille- remplacent les pinceaux, tubes d’huile ou d’acrylique, et la térébenthine. Dans sa peinture, plus grave, plus inquiète, on retrouve ce goût pour l’image non définie qui offre plusieurs lectures. Ce qui permet à chacun de s’inventer son propre tableau. Magique
JL J
JM Requien fait parti de ces privilégiés qui ont gardé un regard d’enfant capable de rêver devant un objet banal en y voyant d’autres choses plus poétiques.
Lorsqu’on lui demande si c est-ce vraiment de l’Art , il répond « je m’en moque. Croyez-vous qu’un artiste se pose ce genre de question lorsqu’il travaille ou plutôt lorsqu’il joue… ? »
Ch.C
Convictions
A côté de l’Art avec un grand A, de l’Art majuscule, il existe un art plus ludique, plus amusant, peut-être plus frivole (encore que), une espèce d’art minuscule qui fleurit à l’ombre de l’Art officiel. Un art dont certains sourient. Mais n’est ce pas le destin de cet art dit « mineur » que de faire sourire. Un sourire complice. Un sourire amical. Le sourire de celui qui apprécie nos irrévérences à la Vérité officialisée, à la Vérité qui, pourtant –on le sait- n’est vraie qu’un instant. C’est dans cette forme d’art que je m’ébroue lorsque je réalise mes collages. En jouant avec les mots comme avec les images.
Toutes les images – chacun le sait bien - ont déjà été vues. Décodées. Démystifiées. Photographiées. Racontées avant nous. Par d’autres que nous. Toutes aujourd’hui ont acquis une signification acceptée par chacun de nous, même si pourtant toutes (ou presque) possèdent un ou plusieurs sens cachés, même s’il arrive qu’une pénombre propice créant quelque confusion, nous laisse entrevoir autre chose que ce qu’il est convenu (ou convenable) de voir.
Certains refusent les images toutes faites, ils créent leurs propres signes, leur propre univers visuel, leurs propres images. On les appelle les artistes…
Mes bri-collages me permettent de jouer avec les images sans les réfuter, en les détournant, en les bricolant…On connait les dessins que l’on utilise chez les psys ; on appelle ça des paradigmes : le lapin oiseau, les oiseaux antilopes, la jeune fille sorcière…selon le regard que l’on porte, selon l’humeur du moment, selon l’environnement, selon la référence utilisée pour le décodage, ces dessins peuvent avoir différentes lectures. Cette théorie de la représentation cognitive m’a passionné et sans doute servi pour mes collages mais aussi pour ma peinture.
J’aime découvrir derrière chaque image une autre image cachée. J’aime que celui ou celle qui regarde mes images en imagine d’autres, joue avec elles. Lorsque ça marche, une complicité s’installe annonçant une nouvelle amitié. Et me voilà rassuré
Il est vrai que la peinture est plus exigeante, plus contraignante, plus prenante, qu’elle demande un investissement personnel beaucoup plus grand que pour les collages, mais je n’ai pas l’impression que la démarche soit très différente. Même si mes bri-collages ont quelque chose de plus spontané, même si les périodes peinture occupent totalement mon esprit, mon souci est le même. Entrainer la participation du spectateur. Lui faire voir autre chose que ce que je donne à voir. Si tu vois ce que je veux dire. Je te l’ai déjà dit, j’aime faire surgir derrière chaque image présentée, des images cachées, des images enfouies. Il faut refuser les images toutes faites.
Suis-je un artiste contemporain ? Sans doute oui, au sens étymologique du mot, puisque je suis un artiste encore vivant. Donc de notre temps. Donc contemporain.
En réalité, sans doute pas, puisque je me considère comme un héritier des artistes d’hier.
Sans doute pas, puisque je me méfie des escroqueries picturales à la mode.
Sans doute pas, puisque je refuse de me soumettre à la vogue de l’Art spectacle qu’est devenu l’Art dit contemporain. Un art qui privilégie les performances et autres installations plutôt que les Arts plastiques rejetés ou laissés pour compte.
Je pense qu’un artiste s’inscrit dans une très longue histoire faite de ruptures prenant toujours en considération (soit en rebondissant, soit en sublimant, soit en bousculant) l’éblouissante et longue histoire de l’Art.
L’Art nihiliste d’aujourd’hui dit contemporain a voulu nier et même faire table rase de cette histoire. Les gardes rouges de la révolution soixante huitarde, puis leurs enfants talibans sans mémoire, après avoir plus ou moins bien digéré le manifeste dadaïste, ont pris les commandes de l’Art officiel du moment, baptisé abusivement Art contemporain. Bref pour répondre à ta question, je préfèrerais sûrement être considéré comme un artiste « intemporain » plutôt que contemporain.
S’il fut longtemps facile de définir ce qu’est une « œuvre d’art », c’est beaucoup plus difficile depuis que Marcel Duchamp, histoire d’en finir avec l’art bourgeois de l’époque, décréta qu’un urinoir pouvait être considéré comme une œuvre d’art parce qu’un artiste en avait décidé ainsi. Ce qui n’était qu’un mouvement provocateur nécessaire est devenu parole d’évangile entrainant une production de myriades « d’œuvres d’art » réalisées par de faux artistes impuissants, soutenus par une intelligentsia inculte bêtement avant-gardiste qui regroupe nos « meveilleux » et « incoyables » du moment, épatés par des audaces désuètes et parfaitement bécassones.
On m'a souvent posé la question: une œuvre d’art doit-elle obligatoirement être soutenue par une démarche intellectuelle ? Cela me semble extrêmement réducteur. Disons plutôt qu’une œuvre d’art doit s’appuyer sur une démarche artistique. Ce n’est pas tout à fait pareil.Longtemps l’Art consistait à maitriser avec talent certaines règles. La règle des trois unités par exemple au théâtre, le respect de codes, de critères pour la peinture ou la sculpture. Idem pour la musique ou la poésie. Aujourd’hui, et c’est tant mieux beaucoup de verrous ont sauté. Ce n’est pas une raison pour faire n’importe quoi. « C’est toujours de la contrainte que naît la création » dixit Picasso. Même lui, s’imposait des contraintes.
Une œuvre d’art est une production de l’esprit sublimée par un souci ou une volonté de beauté, d’esthétique, d’intemporalité, d’universalité que sais-je encore ? Prisonnière de contraintes librement consenties : format de la toile, choix d’un matériau, d’une technique, nombre de notes, rimes, rythme… l’œuvre d’art réussit à s’exposer et à s’imposer. Elle possède une sorte de force intérieure, d’âme, oserais-je dire.
Une œuvre d’art c’est un mystère voilé, une intériorité cachée, un moment de grâce livré au regard de l’autre. On est davantage dans l’intuitif, dans le sensible que dans l’intellectualisme. Voilà qui est loin des faux semblants de notre époque où l’on exprime avant tout une apparence formelle, une absence de sens, un vide sidéral comblé tant bien que mal par les discours pédants des Trissotin de l’art qui sanctifient le néant.
Jadis lorsque Dieu existait, une œuvre d’art était un moyen de le faire approcher. Aujourd’hui, une œuvre d’art devrait rester l’expression d’un élan irrépressible vers l’Absolu, une manifestation d’exaltation divine qui est en nous. En effet, que reste-t-il après que les dieux sont morts si ce ne sont les œuvres d’art qui leur étaient dédiées. Une œuvre d’art, disait je ne sais plus qui, c’est la part de Dieu qui est en nous. Je ne saurais mieux dire.
Histoire d'une vie en marge
Jean-Marc Requien est né bien involontairement avec tambours et trompettes le 14 juillet 1942 à Lyon. Il aurait préféré Carpentras, berceau de sa famille. Mais que voulez-vous, à la guerre comme à la guerre. . Après des études qui connurent des hauts et des bas, il abandonne les Belles Lettres pour les Beaux Arts. Il se voit davantage en Modigliani des années 80 qu’en Victor Hugo du 20è siècle. Mythomane léger, il comprend assez rapidement qu’il ne sera ni l’un ni l’autre. Il paye ses deux dernières années d’études en proposant des dessins humoristiques à plusieurs magazines et réalise plusieurs campagnes de publicité comme créatif free lance.
En 1970, il est engagé comme directeur de création chez Promarket, importante agence de publicité installée à Paris et à Lyon. Il y ronge son frein jusqu’en 1977, année où il crée sa propre agence baptisée Campagnes.
En 85, le groupe Eurocom lui propose de récupérer plusieurs agences de la région Rhône-Alpes en difficulté. Un reste de mégalomanie sans doute, mais plus sûrement la nécessité d’assurer le développement de son agence l’incite à franchir le Rubicon. Ainsi dirigera-t-il pendant près de 20 ans, sans vraiment l’avoir souhaité, la plus importante agence de communication installé en province. Pendant toute cette période, il participera à la création ou à la relance de plusieurs médias lyonnais : Ciel FM, Lyon Poche, Direct, Kiosk, Lyon dit que, Lyon Capitale, Lyon People…
En 2003 parce que le monde de la publicité ne l’intéresse vraiment plus, il se retire sur son olympe.
Tout au long de sa carrière de publicitaire il a continué de réaliser ses collages. En 97, il décide de reprendre la peinture et en 2008, grâce à son ami Alain Roche, il revient à la sculpture. Peu désireux d’exposer son travail, il acceptera pourtant, poussé par des amis ou des collectionneurs, d’organiser quelques rares expositions.
Il est l’auteur de plusieurs ouvrages
Le dérisoire et l’éphémère (77) Les aphorismes d’un publicitaire (82)
Dire ce que l’on a sur le cœur ne tombe pas toujours à pic (85)
Bri-collages (86) Les murs peints de Lyon (88) Vos gueules les fourmis (94)**
Just’un dernier pour la route (97)* Lyon belle rebelle (2003)
Sagesse lyonnaise d’hier et d’aujourd’hui (2004)
*sous le pseudonyme de Justin Calixte
** avec Gérard Angel, sous le pseudo de J.Mythe