Pascale Rodriguez
4 œuvres par Pascale Rodriguez (Sélection)
Encres • 4 œuvres
Cela peut faire peur, de se livrer ainsi, tout nu, sous les yeux des autres et repousser les plus timides d'entre nous.
C'est un travail d'écoute et de maîtrise de soi ; de longue haleine donc où seule l'expérience compte.
Il ne faut pas avoir peur de jetter : je jette, je jettais, j'ai jetté et je jetterai...on conjugue à tous les temps.
Ah ! c'est qu'avant d'en arriver au "trait Unique" (cf le Moine Citrouille amère)...le chemin est long !
Mais, la joie accordée pendant ce travail n'en est que plus intense et immédiate.
De chine ou en couleur, c'est notre âme que l'Encre imprime...
Avant le trait, il n'y avait rien n'est-ce-pas ? que le vide de la feuille blanche.
Les chinois, à l'expérience millénaire en ce domaine, estiment à juste tître, que l'encre est le premier des trésors ; viennent ensuite le papier et le pinceau.
Je n'ai donc de cesse de poursuivre mes investigations et essaye toujours de nouveaux papiers français, espagnols (les Guarro) ou italiens (Fabriano) ainsi que tous les pinceaux qui me passe entre les doigts ou que j'ai la fantaisie d'acheter. Biensûr de même pour les encres de couleur françaises (Sennelier), de Chine, du Japon ou d'Inde pour les noirs plus ou moins satinées ou brillantes.
Rien qu'avec ça, j'en ai pour toute la vie, c'est sûr !
Mais à force de chercher, j'ai réussi à fabriquer une encre merveilleuse et unique, dont les chatoiements et les nuances diluées avec l'eau ne cesseront jamais de me séduire ; je l'appelle modestement "Mon Encre". Née d'un accident, il m'a fallu des années pour parvenir à la reproduire.
A la fois bleu profonde ou bleu ciel, grise mais aussi ocre ou brune ; elle est, pour moi, exceptionnelle par sa beauté et surprenante par ses effets.
A son propos, j'ai pu dire plusieurs fois déjà que : "c'est elle qui peint toute seule !", comme vous pouvez le voir vous-même dans ces quelques œuvres.
Il va de soi que la recette est un secret maison, vieux de plus de 18 ans maintenant...