Michel Barthélemy

J'expose actuellement et jusqu'au 30 septembre 2018 à la 17e Biennale de Saint-Léonard de Noblat (Haute Vienne). Bientôt ce sera Chiméria à Sedan, du 6 au 21 octobre 2018 et à Lunéville, du 6 au 29 octobre 2018. Prévoir aussi Safadore 2019, le 14e salon des arts de l'imaginaire, du 8 février au 8 mars 2019...

Mon ateiier couvre la partie nuit de ma maison. Il me sert aussi de bureau avec mon Mac pour la gestion de mon site Internet, les documents visuels en lien avec ma peinture, mon courrier... C'est aussi une bibliothèque de livres d'art qui a permis de délester la bibliothèque du salon. J'y passe une grande partie de la journée et de la nuit.

Une dizaine d'expositions par an, en France, en Allemagne, en Autriche et en Belgique.

Qu'on me pardonne ma franchise, selon moi les médailles et les diplômes ne signifient rien. Il suffit de changer de jury pour qu'on change de lauréat. Si j'exposais à Fays-les-Oies ou à Villers-la-Tuile, il est vraisemblable que je me verrais honoré de l'une ou l'autre breloque pondue et fondue par le ferronnier du coin, ce qui risquerait de gonfler cet ego que je m'efforce de réduire au bénéfice de la lucidité.

Ci-contre, votre serviteur en grande discussion avec Kazimierz Dzyga devant mon "Choeur des Anges" au Mont-Dore, une photo remaniée par Christian Lepère.

Biographie - Oeuvre

Je suis né en 1943 en Lorraine belge, dans une sorte de village de « hobbits » où chacun connaît chacun, ce qui crée un équilibre précaire entre avantages et inconvénients.
J’habite maintenant à Arlon, le chef-lieu de la province de Luxembourg, cité romaine et la plus ancienne ville de Belgique.

Comme tous les enfants, j’ai commencé à dessiner dès que j’ai pu tenir un crayon, contrairement à la plupart, je ne l’ai jamais abandonné comme un jouet devenu dérisoire pour le remplacer par des jouets considérés comme sérieux et adaptés à l’âge qu’on appelle adulte.

Après de ternes études en gréco-latine chez les pères, j’ai suivi la voie marginale des arts plastiques, passion que j’ai essayé de transmettre par la suite en accompagnant des jeunes qui se sentaient appelés vers le même chemin de vie.
Ma carrière de professeur s’est terminée en 2004. Depuis, je prends le temps de me consacrer presque exclusivement à la peinture, ce qui me permet d’honorer mon imaginaire et ma liberté avec plus de fidélité et de liberté que pendant ma carrière d’enseignant.

J’expose régulièrement dans différentes régions de France : Mont-Dore dans le Puy-de-Dôme, Pau, Saint-Léonard-de-Noblat près de Limoges, Lamballe en Bretagne, Grand Palais à Paris (Art en Capital), Nancy, Sedan… mais aussi en Autriche et en Allemagne.

Mes premières peintures se situaient déjà dans cette mouvance qu’on peut qualifier de réalisme fantastique, une nécessité intérieure dont quelques expériences abstraites et expressionnistes ne sont pas parvenues à me détourner.

Cette tendance revêt dans mon travail deux aspects complémentaires qui se manifestent l’un par le paysage, l’autre par le portrait.
Par le paysage je traduis mon émerveillement devant le pouvoir de création incessante que détient la nature. Les lieux ne sont pas décrits de manière extérieure ainsi que le ferait mieux que moi l’objectif d’un appareil photographique, mais avec le regard intérieur, celui qui grâce à la distance du souvenir et s’insinuant à travers le filtre de la sensibilité ne retient que l’essentiel. Je me sens surtout attiré vers des lieux qui ouvrent à l’immensité comme autant de tremplins vers le cosmos, vastes étendues, océans, montagnes… ceux qui « rappellent à l’homme sa verticalité ».
Les portraits sont sarcastiques quand ils mettent en scène des personnages gonflés d’orgueil et de vanité, il se font tendres devant des êtres habités par la passion de leur œuvre, la plupart du temps amoureux du travail bien fait. C’était il y a bien longtemps avant le temps du travail vite fait.

Michel Barthélemy

Mon manifeste.

1 – L’imagination est une composante fondamentale de notre psyché. L’imaginaire a l’âge de l’humanité, il est né avec elle et mourra avec elle.

2 – Les premières manifestations artistiques de l’humanité découlent de l’imaginaire et révèlent l’inquiétude ou le pouvoir d’émerveillement de l’homme face aux puissances mystérieuses de la nature et du cosmos dont il a conscience de faire partie et qui font partie de lui.

3 – Depuis lors, les arts de l’imaginaire n’ont cessé de rythmer l’histoire de l’humanité, adoptant des voies d’expression multiples et spécifiques selon les lieux et les époques : voies mythiques, religieuses, magiques, symboliques, visionnaires, surréalistes, métaphoriques… Mouvances que l’on peut aussi qualifier de fantastiques.

4 – Le mot fantastique porte aujourd’hui à confusion car beaucoup, sous l’influence de films généralement conventionnels, le confondent avec le terme « horreur », ce qui ne constitue qu’une tendance du fantastique parmi quantité d’autres.

5 – L’art fantastique peut s’épanouir dans les voies de la figuration ou de l’abstraction. Dans ce dernier cas, c’est souvent le climat mystérieux ou suggestif d’un monde étrange mais familier qui permet d’intégrer l’oeuvre dans cette mouvance.

6 – La voie du réalisme fantastique ne constitue pas un univers fantasmagorique étranger à notre monde considéré comme réel, elle en est au contraire un prolongement et une expression très engagée, mais elle le fait de manière poétique, métaphorique ou symbolique. Ce dernier mot est à prendre dans son acception freudienne et à rapprocher des images que nous produisons chaque nuit dans nos rêves. Ce n’est pas parce que le sens de ces créations nous échappe parfois qu’elles n’en possèdent pas un.

7 – Les artistes du réalisme fantastique entretiennent l’héritage et le savoir-faire acquis par leurs prédécesseurs, ils possèdent généralement un solide métier, celui qui sert au mieux leur expression. Grâce à lui, les univers décrits, réalistes ou abstraits acquièrent une dimension de vérité et se présentent comme tels au regard du spectateur.

8 - Le but premier des artistes du fantastique n’est pas d’apporter du neuf au langage pictural, mais de proposer une vision nouvelle et pertinente de ce que sont l’homme et le monde dans leur dimension profondément humaine et spirituelle, de révéler le lien qui unit le mythe au passé, au présent et au devenir de l’humanité.

9 – Si le savoir-faire des artistes du fantastique est traditionnel, le contenu de leurs œuvres est contemporain. Les thèmes abordés dépassent souvent un moment historique pour se tourner vers ce qui est durable si ce n’est éternel en l’homme. Ce qui est éternel est en permanence contemporain et ce qui n’est que contemporain n’est aussi qu’éphémère.

Michel Barthélemy