Ajouté le 25 avr. 2021
Il suffirait de s’évader dans les environs de Cavaillon ou des localités de la région, pour être frappé par les transformations subies par le paysage rural. Les vergers aux coloris changeant au cours des saisons se sont peu à peu recouverts de filets de protection uniformisant une campagne de plus en plus industrialisée.
De ces espaces, Michèle Vannier nous propose un autre point de vue. Là où nous pourrions déplorer un appauvrissement, une perte, elle nous entraîne à la découverte d’une nouvelle vision.
En effet, à partir de cet enchevêtrement d’éléments naturels et artificiels, les images photographiques à la limite de l’abstraction révèlent par la magie du recadrage et de l’agrandissement, une représentation sensible et picturale des matériaux, une écriture élégante : sorte de calligraphie aérienne et dépouillée.
Retenant l’essence de la forme dans un geste poétique, Michèle Vannier, nous incite à apprivoiser la beauté là où on ne l’attend pas, et, ainsi dévoiler à partir de ces surprenants voiles de nouvelles figures.
Renouvelant ses thèmes de recherches, Michèle Vannier enrichit par cette série un corpus déjà conséquent, confirmant une posture artistique pour laquelle le sentiment esthétique naît de la confrontation des contraires : naturel et artificiel, rugosité et délicatesse, exubérance et retenue, permanent et éphémère… pour que jaillisse l’inattendu de l’œuvre.