Michel Ogier
L’imaginaire créateur
Biographie de Michel Ogier, artiste peintre visionnaire et maniériste
Né sous les bombardements, le 19 décembre 1943 à Saint-Etienne (42)
A n’en pas douter, quelques éclats ont touché son inconscient. Enfant, très vite il se réfugie dans son imaginaire. « Ce que vous me proposez est beau, ce que j’imagine est sublime. » (Sade) Il n’en sortira plus !...
Il passe toute son enfance à Lyon (69)
En 1971, à Lausanne (Suisse), il participe à la réédition de la monographie : Leonor Fini aux éditions Clairefontaine. L’artiste peintre lui donne les clefs qu’il attendait. « A cette époque, je faisais un rêve récurant : au sein d’une maison qui était mienne, je découvrais des pièces ignorées. L’une d’elles était la peinture. Voilà plus de trente ans que je m’y suis installé. »
Autodidacte, il apprend la technique de la peinture à l’huile avec le traité de Xavier de Langlais. Pendant plus de quinze ans il peindra sans montrer, sans exposer quoi que ce soit. « A vrai dire, je n’y pensais même pas. Je voulais simplement poursuivre ma quête dans le silence et l’isolement qui m’étaient nécessaires. Je peignais pour moi, pour survivre ! Je ne voyais là aucun égoïsme, toujours étonné que mon univers puisse susciter intérêt et émotion. » Les chemins qui mènent d’un homme à l’autre ne s’expliquent pas. « La compréhension intellectuelle est un leurre. » (Pirandello)
« Chaque fois que je me place devant une toile vierge, je revis le premier matin du monde. Toujours tout remettre en cause. C’est à ce prix que je peux regarder mes oeuvres sans baisser les yeux ! » « Tout aboutissement est une impasse, dans la vie aussi bien que dans l’art. On ne rejoint l’existence qu’après l’avoir niée jusqu’au bout. » (Cioran)
Quelques dates principales :
1986 Salon des Indépendants (Paris)
1987 Galerie Salammbo (Paris) ; l’Université de Paris 8 tourne une vidéo sur son oeuvre.
1989 Nomination en tant que vice-président de la Société lyonnaise des Beaux-Arts.
1991-1998 Le temps de l’ermitage. Il refuse toute exposition.
1999-2000 Exposition à l’ancien Temple de Barnave (Drôme) ; exposition collective au Château de Gruyères (Suisse) ; exposition collective à Reggio Emilia (Italie) ; exposition à la galerie du Vieux Lyon (69) ; l’association SAFIR (Société des Arts Fantastiques du Rêve et de l’Imaginaire, Paris) l’invite à rejoindre son mouvement ; Opéra Gallery (Paris) l’expose pour l’inauguration de sa galerie à Soho (New York) ; exposition à l’Egérie Véga, Vevey (Suisse)
2001 Exposition collective à la mairie du IXe (SAFIR, Paris) ; Salon des Indépendants (Paris)
2002 Exposition permanente à la Galerie Dunoyer (Saint-Paul-de-Vence). Le musée de Porto Rico acquiert une série d’oeuvres « Voyage de nuit ». Exposition collective organisée par l’association SAFIR au Manège Royal de Saint-Germain-en-Laye.
2003-2004 Recherche d’un nouveau lieu de vie pour ouvrir un espace d’exposition au public.
Depuis septembre 2005, on peut voir ses...
Découvrez les oeuvres d'art contemporain de Michel Ogier, parcourez les oeuvres d'art récentes et achetez en ligne. Catégories: artistes contemporains français. Domaines artistiques: Peinture. Type de compte: Artiste , membre depuis 2006 (Pays d'origine France). Achetez les dernières œuvres de Michel Ogier sur Artmajeur: Découvrez de superbes oeuvres par l'artiste contemporain Michel Ogier. Parcourez ses oeuvres d'art, achetez des oeuvres originales ou des impressions haut de gamme.
Cote artiste, Biographie, Atelier de l'artiste:
l'âme en mouvement • 10 oeuvres
Voir toutReconnaissance
Biographie
L’imaginaire créateur
Biographie de Michel Ogier, artiste peintre visionnaire et maniériste
Né sous les bombardements, le 19 décembre 1943 à Saint-Etienne (42)
A n’en pas douter, quelques éclats ont touché son inconscient. Enfant, très vite il se réfugie dans son imaginaire. « Ce que vous me proposez est beau, ce que j’imagine est sublime. » (Sade) Il n’en sortira plus !...
Il passe toute son enfance à Lyon (69)
En 1971, à Lausanne (Suisse), il participe à la réédition de la monographie : Leonor Fini aux éditions Clairefontaine. L’artiste peintre lui donne les clefs qu’il attendait. « A cette époque, je faisais un rêve récurant : au sein d’une maison qui était mienne, je découvrais des pièces ignorées. L’une d’elles était la peinture. Voilà plus de trente ans que je m’y suis installé. »
Autodidacte, il apprend la technique de la peinture à l’huile avec le traité de Xavier de Langlais. Pendant plus de quinze ans il peindra sans montrer, sans exposer quoi que ce soit. « A vrai dire, je n’y pensais même pas. Je voulais simplement poursuivre ma quête dans le silence et l’isolement qui m’étaient nécessaires. Je peignais pour moi, pour survivre ! Je ne voyais là aucun égoïsme, toujours étonné que mon univers puisse susciter intérêt et émotion. » Les chemins qui mènent d’un homme à l’autre ne s’expliquent pas. « La compréhension intellectuelle est un leurre. » (Pirandello)
« Chaque fois que je me place devant une toile vierge, je revis le premier matin du monde. Toujours tout remettre en cause. C’est à ce prix que je peux regarder mes oeuvres sans baisser les yeux ! » « Tout aboutissement est une impasse, dans la vie aussi bien que dans l’art. On ne rejoint l’existence qu’après l’avoir niée jusqu’au bout. » (Cioran)
Quelques dates principales :
1986 Salon des Indépendants (Paris)
1987 Galerie Salammbo (Paris) ; l’Université de Paris 8 tourne une vidéo sur son oeuvre.
1989 Nomination en tant que vice-président de la Société lyonnaise des Beaux-Arts.
1991-1998 Le temps de l’ermitage. Il refuse toute exposition.
1999-2000 Exposition à l’ancien Temple de Barnave (Drôme) ; exposition collective au Château de Gruyères (Suisse) ; exposition collective à Reggio Emilia (Italie) ; exposition à la galerie du Vieux Lyon (69) ; l’association SAFIR (Société des Arts Fantastiques du Rêve et de l’Imaginaire, Paris) l’invite à rejoindre son mouvement ; Opéra Gallery (Paris) l’expose pour l’inauguration de sa galerie à Soho (New York) ; exposition à l’Egérie Véga, Vevey (Suisse)
2001 Exposition collective à la mairie du IXe (SAFIR, Paris) ; Salon des Indépendants (Paris)
2002 Exposition permanente à la Galerie Dunoyer (Saint-Paul-de-Vence). Le musée de Porto Rico acquiert une série d’oeuvres « Voyage de nuit ». Exposition collective organisée par l’association SAFIR au Manège Royal de Saint-Germain-en-Laye.
2003-2004 Recherche d’un nouveau lieu de vie pour ouvrir un espace d’exposition au public.
Depuis septembre 2005, on peut voir ses...
- Nationalité: FRANCE
- Date de naissance : 1943
- Domaines artistiques:
- Groupes: Artistes Contemporains Français
Influences
Formation
Cote de l'artiste certifiée
Accomplissements
Activité sur Artmajeur
Dernières Nouvelles
Toutes les dernières nouvelles de l'artiste contemporain Michel Ogier
Exposition permanente des peintures de Michel Ogier
Atelier de la Conque - 1,rue du Fortin - Résidence Le Circé
Michel Ogier expose ses oeuvres en permanence toute l'année dans son atelier ouvert au public tous les jours à partir de 15h00.
Michel Ogier peintures
Espace Molière - 1, place Molière
Exposition temporaire des peintures de Michel Ogier, l'Espace Molière est ouvert tous les jours de 10h00 à 12h00 et de 15h00 à 19h00 (sauf dimanche et jours fériés)
Communiqué de presse
Communiqué de presse
Article
L’imaginaire créateur
Biographie de Michel Ogier, artiste peintre visionnaire et maniériste
Né sous les bombardements, le 19 décembre 1943 à Saint-Etienne (42)
A n’en pas douter, quelques éclats ont touché son inconscient. Enfant, très vite il se réfugie dans son imaginaire. « Ce que vous me proposez est beau, ce que j’imagine est sublime. » (Sade) Il n’en sortira plus !...
Il passe toute son enfance à Lyon (69)
En 1971, à Lausanne (Suisse), il participe à la réédition de la monographie : Leonor Fini aux éditions Clairefontaine. L’artiste peintre lui donne les clefs qu’il attendait. « A cette époque, je faisais un rêve récurant : au sein d’une maison qui était mienne, je découvrais des pièces ignorées. L’une d’elles était la peinture. Voilà plus de trente ans que je m’y suis installé. »
Autodidacte, il apprend la technique de la peinture à l’huile avec le traité de Xavier de Langlais. Pendant plus de quinze ans il peindra sans montrer, sans exposer quoi que ce soit. « A vrai dire, je n’y pensais même pas. Je voulais simplement poursuivre ma quête dans le silence et l’isolement qui m’étaient nécessaires. Je peignais pour moi, pour survivre ! Je ne voyais là aucun égoïsme, toujours étonné que mon univers puisse susciter intérêt et émotion. » Les chemins qui mènent d’un homme à l’autre ne s’expliquent pas. « La compréhension intellectuelle est un leurre. » (Pirandello)
« Chaque fois que je me place devant une toile vierge, je revis le premier matin du monde. Toujours tout remettre en cause. C’est à ce prix que je peux regarder mes oeuvres sans baisser les yeux ! » « Tout aboutissement est une impasse, dans la vie aussi bien que dans l’art. On ne rejoint l’existence qu’après l’avoir niée jusqu’au bout. » (Cioran)
Quelques dates principales :
1986 Salon des Indépendants (Paris)
1987 Galerie Salammbo (Paris) ; l’Université de Paris 8 tourne une vidéo sur son oeuvre.
1989 Nomination en tant que vice-président de la Société lyonnaise des Beaux-Arts.
1991-1998 Le temps de l’ermitage. Il refuse toute exposition.
1999-2000 Exposition à l’ancien Temple de Barnave (Drôme) ; exposition collective au Château de Gruyères (Suisse) ; exposition collective à Reggio Emilia (Italie) ; exposition à la galerie du Vieux Lyon (69) ; l’association SAFIR (Société des Arts Fantastiques du Rêve et de l’Imaginaire, Paris) l’invite à rejoindre son mouvement ; Opéra Gallery (Paris) l’expose pour l’inauguration de sa galerie à Soho (New York) ; exposition à l’Egérie Véga, Vevey (Suisse)
2001 Exposition collective à la mairie du IXe (SAFIR, Paris) ; Salon des Indépendants (Paris)
2002 Exposition permanente à la Galerie Dunoyer (Saint-Paul-de-Vence). Le musée de Porto Rico acquiert une série d’oeuvres « Voyage de nuit ». Exposition collective organisée par l’association SAFIR au Manège Royal de Saint-Germain-en-Laye.
2003-2004 Recherche d’un nouveau lieu de vie pour ouvrir un espace d’exposition au public.
Depuis septembre 2005, on peut voir ses oeuvres dans son propre atelier, Atelier de la Conque, Résidence Le Circé, 1 rue du Fortin, 34300 Cap d’Agde.
2008 Exposition personnelle à l'Espace Molière organisée par la ville d'Agde (34300)
« Le plaisir sous l’angoisse ? L’angoisse dans le plaisir... Une parfaite maîtrise des lumières et des matières. Tordre la réalité pour mieux la révéler ? Un rêve dont il est difficile de se détacher, sans doute parce qu’il nous habitait, et nous ne le savions pas ! Merci Michel Ogier ! Vous osez, et nous y prenons plaisir. » Michel FAURE, ancien maire de Nyons et ancien vice-président du conseil général de la Drôme.
Article
Petites réflexions sur le mouvement créatif
Ils n’ont pas froid aux yeux ceux qui, bravant les courants actuels, osent montrer une part de leur vérité.
Je ne fais pas allusion, ici, au peintre Michel Ogier qui, lui, n’a guère le choix des armes. Il est condamné (heureuse sanction du "très haut" à son égard) à parcourir les steppes de l’âme humaine à cheval sur son pinceau, le cœur plein, les poches vides, la tête dans les étoiles, c’est pour lui une question de survie.
Non ! Je veux parler, entre autres, de ceux qui décident d’acquérir une de ses toiles. De ceux qui, n’écoutant que leur désir intérieur, font fi, déjà, de toutes les objections futures des adeptes du non-dit.
Voilà pas mal de temps que l’art pictural n’ose plus dire. Il hurle du bout des lèvres, il brame les dents serrées. Il veut surprendre sans rien bouleverser. Il laisse au cinéma et à la littérature le soin de combler ses espaces désertés.
Il est vrai qu’ils sont rares ceux qui de nos jours oseraient exposer chez eux Les aveugles de Bruegel, fierté du musée de Naples.
J’entends les commentaires :
"Mon Dieu, mais comment pouvez-vous quotidiennement supporter le regard de ces yeux vides, de ces êtres misérables promis aux abysses qui s’ouvrent sous leurs pieds ? Ce ne sont là, que fantasmes morbides d’êtres exilés de l’espèce !", disent-ils en regardant le dernier défilé de mannequins sur un écran qui leur distille la beauté comme un goutte à goutte distille des restes d’espérance au pavillon des cancéreux.
Ces trappistes qui, chaque jour un peu plus, creusent leur tombe future, aiment-ils moins la vie que celui qui, déguisé en Mickey, distribue des pop-corns ou des gadgets à des enfants émerveillés qui n’en sont plus à un mensonge près ?
Faut-il ne regarder de nous que le masque flamboyant ?
Faut-il abandonner Baudelaire à l’analyse, Aragon à l’anecdote politique, et cantonner Lorca à l’héroïsme ?
Faut-il les laisser dormir au musée des souvenirs, drapés d’une reconnaissance stérile avec tous ceux qui comme eux, ne pouvant plus déglutirent, ont abandonné la langue de bois ?
Si ce n’est par charité chrétienne, qui perdure encore quelque peu au fond de nos cerveaux conditionnés, n’avons-nous donc plus besoin d’eux ? Des autres ! De leur vérité pourtant si liée à la nôtre !
Il est vrai que tous ceux qui se sont penchés objectivement sur le mécanisme cosmique, ont fait le constat que cette vie si miraculeuse dont nous bénéficions, cette vie dépend de la mort des autres !
C’est ça que je veux peindre ! Tout ça !
Que mon désir n’occulte rien !
L’odeur des fleurs mais aussi leur racine gonflée de fange nourricière. Les yeux grands ouverts sur le soleil levant, mais aussi les yeux fermés comme les ombres du couchant. Je veux peindre les bombes incandescentes du volcan sans oublier les mouvements telluriques qui les ont provoquées. Et je peindrai, et je peindrai…
Ce n’est que lorsque j’aurai bien compris pourquoi ceux qui ont tout méprisent ceux qui n’ont rien, et pourquoi ceux qui n’ont rien n’ont qu’une seule idée, devenir ceux qui ont tout pour avoir enfin le droit, à leur tour, de mépriser ceux qui n’ont rien !
Pourquoi la communication humaine ressemble-t-elle à un combat de gnous mâles convoitant une hypothétique femelle sous l’œil attendri du léopard ? J’imagine toujours très naïvement qu’elle peut être un simple échange d’informations dans un cadre de compassion chaleureuse.
Pourquoi l’homme qui a bien du mal à vivre debout, se gausse-t-il des bossus qu’il désigne avec le doigt du juge aux ongles sales ?
Pourquoi l’érection d’un canon de fusil, qui donne la mort est-elle moins obscène que celle de l’ustensile qui donne la vie ?
Pourquoi celui qui doute d’avoir entièrement raison n’est-il pas sûr non plus que l’autre a complètement tort ?
Et pourquoi à l’heure de notre ultime soupir, ne pouvons-nous pas reprendre la porte par laquelle nous sommes venus ? Vous savez cette charmante petite porte cachée au fond du jardin secret !
Ce n’est que lorsque j’aurai bien compris tout cela que peut-être cesserai-je alors de peindre ? Autant dire que ce n’est pas demain la veille car, de toutes ces questions qui sont du domaine de l’enfance, je ne me soucie guère des réponses qui sont, elles, du domaine de l’adulte.
Décembre 2000
J’aimerais mourir sans espoir ! Si c’est possible !
Lavé de toutes superstitions, de toutes croyances.
Avoir oublié tous les dogmes le long des chemins buissonniers. Les préjugés, les jugements de valeur accrochés aux églantiers comme des oripeaux. Abandonnés, les bannières, les cocardes, les drapeaux.
Détaché des laisses que l’on nomme amour, liberté ; assis sur le siège d’aisance des hiérarchies, l’imaginaire rejoignant l’éternité, je n’aurais plus alors la fallacieuse impression de choisir ; je serais choisi. Etonné d’être encore là à cet instant, juste pour le bonheur d’y être.
En attendant, je suis ce peintre qui souligne les ombres pour que la lumière jaillisse, qui considère la mort pour que la vie fulgure.
Sur la création, j’ai mes petites idées ; un peu ringardes au jour d’aujourd’hui.
Pour moi, l’artiste n’est pas là pour chercher le beau pour le beau. Dans ce domaine, la nature est imbattable. Il n’est pas là davantage pour faire plaisir, il laisse aux filles de joie, qu’il respecte, le soin de s’acquitter de cette tâche délicate...
Et pourquoi serait-il complice des autres activités humaines qui s’efforcent de construire chapelles et ghettos ?
Il n’a nul besoin, pour sa satisfaction narcissique, de s’émerger socialement en immergeant les autres.
Si de quelque utilité il dispose, c’est peut-être de nous rappeler à l’essentiel. C’est un chercheur d’âme et non un fabriquant de guimauves ou un exposant de comédons. A mon sens, il doit être le témoin sans concession de la condition humaine dans ce qu’elle a de magnificence mais aussi de tragique. Il véhicule un message dont la sémantique lui est totalement obscure. Il est peut-être la confluence du mystère où tous, nous nous rejoignons.
"Même s’il n’y avait rien à comprendre, je chercherais encore à savoir pourquoi !", dit le petit enfant inconsolable, car il est entêté ! Il sait que la seule erreur serait de refuser le risque de sa vérité. Mais la netteté de sa vision est parfois si cruelle qu’il pleure. Il voudrait s’arrêter un instant, se blottir, mais sur l’avenue des Etoiles, aucune aire de repos, rien que du temps qui fuit !
Il est une planète sombre, bombardée de photons en furie.
Un trou noir assoiffé de lumière.
Des météores incandescents composés de matière lourde comme le mensonge le frappent et le bouleversent ; lui, petite graine sèche qui rêve l’humidité comme le désir l’envisage.
Quête — au dessein peut-être à jamais inconnu, au but incertain, mobile, toujours reculé — que tu es belle !
Chaque fois que je me place devant une toile vierge, je revis le premier matin du monde.
Janvier 2000
Appliquant à la lettre l’adage : pour vivre heureux, vivons caché ; voilà dix ans que je vis dans mon ermitage au cœur du Pays de Die. Aussi, jusqu’à présent, je n’ai guère eu à faire d’efforts pour éviter la gloire !
Comment peut-on peindre pendant vingt ans sans vouloir montrer sa peinture ?
Sachant que je ne peins ni pour plaire ni pour choquer et pas davantage pour innover ; que je ne cherche ni la beauté ni la laideur et que mon plaisir est ailleurs ; de quelle nature est-elle donc cette démarche ?
Je peins comme le gardien de phare regarde la mer.
Seul à bord de son navire de pierres, attentif aux mouvements qui l’entoure, toujours surpris, ne maîtrisant rien ; ni les vents ni les courants marins ni la forme des nuages ni les traces de vie qui perdurent longtemps encore sur l’écume évanouie.
Je scrute l’horizon, attendant et redoutant la découverte ; je peins les hommes avec des lambeaux de ciel et des restants d’océan. Venant de nulle part, un visage apparaît, un bras se tend, un objet oublié surgit des brumes de l’enfance et mon pinceau se plie à cette mystérieuse exigence. La couleur recouvre la toile comme le sable rouge du désert que le sirocco dépose sur la neige de printemps. Au loin la mer s’est retirée. Les coquelicots cherchent déjà les blés et les souris attendent la venue du grain, bien au chaud dans nos greniers.
Ne comptez pas sur moi pour décortiquer ma propre récolte.
J’ai toujours fait en sorte que mon intellect ne touche pas à ma création, ou le moins possible. J’estime que ce n’est pas son domaine.
On dit que la guerre est une chose trop grave pour la confier aux militaires ; je dis que les bribes de vérité et les particules de pureté qui se cachent dans l’œuvre de l’artiste sont d’une nature si étrangère au mental qu’il serait folie de les lui livrer. Il ne ferait que brouiller ce qui cherche à devenir clair. Ne viens point, Gros Loup, manger l’agneau se désaltérant dans le courant d’une onde pure !
Mon regard reste accroché à ma dernière toile. Est-elle finie ? Voilà déjà des semaines que nous allons l’amble, elle et moi. Je n’ai pas d’avis sur sa beauté. Je regarde encore s’il ne manque rien. J’obéis à une ordonnance parfaitement énigmatique.
Ne rien vouloir ! Aucun modèle auquel se raccrocher ; juste laisser venir ce qui jour par jour s’est imprimé en moi.
Comme disait J. GIONO : Tout n’est pas gai dans la plus paisible des joies !
Les titres des toiles ne sont pas là pour donner une clé afin de comprendre l’œuvre. C’est la part de l’artiste qui regarde et se rassure en nommant. Ramenant un peu l’inconnu dans une sphère plus sociale et plus humaine.
Au travers des personnages qui peuplent mes tableaux, d’aucuns voient des monstres où d’autres voient des divinités !
Je pense qu’il n’est pas raisonnable de les renvoyer dos à dos ; comme il serait vain de vouloir chasser la nuit pour n’avoir que le jour. L’un disparu, l’autre cesserait d’exister !
Je ne suis ni pessimiste ni optimiste. Ces deux tendances opposées sont à mon avis les deux faces d’une même pièce.
Je préfère rester sur la tranche, ce qui me paraît être la seule possibilité pour rester en mouvement.
Réconcilions les forces antagonistes. Puisqu’elles existent, elles doivent bien servir à quelque chose, non !
Pour accepter la vie, pour la trouver magnifiquement belle, n’est-il pas nécessaire de reconnaître la beauté monstrueuse de la mort ? Telles les plumes immaculées du pélican, ornant la mâchoire d’acier du crocodile.
Qu’elle nous effraye ou que nous l’attendions sereinement ne change rien ; elle est !
Laissez la fascination ou la répulsion vous envahir !
Laissez monter vos interrogations d’enfant !
Laissez voler les linceuls comme des cerfs-volants !
Faites une petite place au barbare qui est en vous, pour un instant ! Pour un instant seulement, le temps qu’il s’enivre de l’ivraie et s’endorme paisiblement sur votre flanc.
Rien n’est grave tout est aigu !
Tout est beauté et rien n’est superflu !
Probablement qu’il y a dans toi quelque chose du sauvage
Peut-être confusément crains-tu d’être réduit au servage
Peut-être étais-tu fait pour guetter seul au travers des roseaux
Le flamant rose et lent qu’on voit posément sur les eaux
Dans le soir avancer du fond des âges
Peut-être étais-tu fait pour lutter contre les autres éléments
Non pas contre l’homme et la femme avec qui l’on ruse et l’on ment
Mais les volcans pour leur voler le feu premier qu’ils allumèrent
Et nager comme on dort les yeux au ciel sur le dos de la mer
Lourde de sel et de chuchotements. L. ARAGON.
Février 99
Je ne propose ni allégorie ni symbole !
Mes toiles ne sont pas des rébus.
Je me borne à écouter, à surprendre le ruissellement créatif qui coule en mes veines. Je perçois des formes, des couleurs qui à mon insu s’ordonnent, s’acheminent, non point comme des chimères, hors de la réalité, mais qui, tout en empruntant les chemins du rêve, répondent à une compréhension essentielle.
Là, hors des servitudes et des préjugés, rien de bas ou de haut. Pas d’avant pas d’après. L’espoir n’est ici que superstition. Il n’y a que l’être dans l’instant et dans toute sa puissance. Le mystère y est contenu tout entier. Maintenant. Nul besoin pour moi de le maquiller, de le travestir. Mon pinceau parcourt avec précision ses contours, bien humblement, mais sans retenue.
Les éléments antagonistes et ambigus qui composent mes toiles, ne paraissent pas être là pour livrer bataille. C’est comme si le sang avait déjà été versé. Ils semblent avoir payé leur tribut à l’ignorance et scellé un pacte secret et mystérieux qui les fige dans une attente. Un face à face, non pour se détruire mais pour se reconnaître.
Il n’y a rien, je pense, d’éthéré chez les femmes que je conçois.
Elles ne sont pas au-dessus des contingences humaines, mais à l’intérieur. Leurs corps s’engrossent de fange et d’azur mais nulle révélation n’est attendue.
Rien ne sera rejeté, expulsé.
Tout participera à la jonction, à l’osmose.
Je pense que l’édification de ma peinture repose sur un oui !
Un oui, qui serait la prise en considération, la reconnaissance envers ce qui est.
On ne peut rien nier de l’existence sans se mutiler.
Peindre est pour moi la chance phénoménale de la conscience.
Ne peindre que ce que je suis, mais tout ce que je suis.
Voilà mon ambition et ma recherche, qui quelque part rejoint la vôtre.
Janvier 1987
l'atelier de Michel Ogier, artiste peintre maniériste et visionnaire
Son univers est peuplé de personnages imaginaires qui dévoilent une réalité au-delà des apparences. Ses créatures sont mystérieuses et essentielles. Elles mettent en scène les mouvements de notre âme, elles dénoncent nos doutes, elles nous fascinent par la connaissance d'une révélation possible et imminente, elles semblent en effet attendre un événement qui n'arrive pas par la volonté mais par une enquête profonde sur soi. La peinture de Michel Ogier représente une oeuvre de patience (une seule toile peut lui réclamer deux cents heures de travail). Michel Ogier est un grand coloriste qui emploie la méthode des glacis. Il maîtrise également parfaitement la lumière en pratiquant l'art délicat du clair-obscur.