Marc Majoullier, sculpteur et photographe, est un artiste qui s'est dédié à l'art de la forge et de la sculpture depuis 1993. Son parcours artistique l'a conduit à explorer une variété de techniques traditionnelles et contemporaines, faisant de lui un artisan polyvalent et un créateur passionné.
Dès 1997, Marc s'est spécialisé dans la coutellerie d'art, se consacrant principalement à la création de couteaux personnalisés. Il a rapidement compris que la coutellerie offrait une palette infinie d'expressions artistiques grâce à la diversité des matériaux et des techniques. Cette période lui a permis de maîtriser des techniques de forge complexes, telles que l'acier damassé et l'acier feuilleté, ainsi que la sculpture à chaud, où il travaille le fer pur, le cuivre et l'acier à des températures allant de 800 à 1200 degrés Celsius.
Au fil des années, Marc a perfectionné ses compétences en travaillant sur des matériaux aussi divers que l'ivoire de mammouth pour la sculpture et la gravure (scrimshaw), ainsi que le moulage à la cire perdue de métaux tels que le bronze, le laiton et l'aluminium. Ses créations sont devenues de véritables œuvres d'art, exposées dans des événements renommés tels que le SICAC (Salon International du Couteau d'Art Custom) à Paris et le Salon International du Couteau de Thiers.
Cependant, la passion de Marc pour la sculpture l'a finalement conduit à se défaire des contraintes liées aux lames de couteau et à explorer un champ d'expression artistique beaucoup plus vaste. Sa technique de prédilection consiste à travailler le fer brut sur l'enclume, le modelant sans souder d'autres éléments ni enlever de matière. Cette approche unique lui permet de conserver une homogénéité et un équilibre visuel tout en repoussant les limites de la créativité.
L'art de Marc est un défi perpétuel où la matière résiste et se plie à sa vision artistique. Il sculpte des émotions, des sentiments et des souvenirs fugaces ou profonds, cherchant à capturer l'éternité d'une émotion figée dans la matière. Cette quête d'éternité l'a guidé vers une démarche artistique particulière axée sur la préservation de la mémoire collective à travers des œuvres figuratives et abstraites. Il transforme la mémoire numérique en art tangible, créant des gravures, des moulages et des pièces de forge qui captent et préservent notre histoire collective sous forme de fossiles artistiques. Le travail de Marc Majoullier transcende la temporalité pour créer des œuvres qui résonnent dans l'éternité de l'art.
Je suis forgeron sculpteur depuis 1993, spécialisé dans les techniques de forge ancienne, la coutellerie d'art et la fonderie. Coutelier d'art depuis 1997, je me suis orienté dès le début vers le couteau custom. Ce domaine de la coutellerie permet une infinie possibilité d'expression artistique à travers les matériaux les plus divers. Cela m'a permis de découvrir des techniques de forge complexes comme l'acier damassé, l'acier feuilleté, la sculpture à chaud (entre 800° et 1200°) au burin du fer pur, du cuivre, et de l'acier. Ajouté à cela la sculpture et gravure sur ivoire de mammouth (scrimshaw), le moulage à la cire perdue de bronze, laiton et aluminium, Le couteau devenait alors oeuvre d'art. J'ai pu ainsi m'exposer au SICAC (salon international du couteau d'art custom) à Paris, au salon international du couteau de Thiers, au Country Show d'Auteuil et participer en tant que démonstrateur de forge au F.I.L.M, festival international de l'image des métiers à Pézénas, organisé par Patrice Drevet. Les techniques acquises, il ne me restait qu'un pas à faire pour m'orienter vers la sculpture et me débarrasser des contraintes liées à la lame et à l'objet couteau. Depuis, je fais évoluer mes techniques, le champ d'action étant beaucoup plus vaste que le couteau, je peux laisser libre cours à mon imagination et trouver LA méthode pour LA sculpture. C'est une recherche permanente pour rendre le matériau fer, d'ordinaire froid et dur, doux et malléable comme le serait de l'argile. La technique consiste à démarrer d'une pièce de fer brut et de la modeler sans y souder d'autres éléments et sans enlever de matière. Le fer est travaillé sur l'enclume, et déformé grâce à différents burins qui vont déplacer la matière. Le fait de ne pas rajouter d'éléments par soudure, c'est à dire en développant la matière dans les trois dimensions me permet de garder une homogénéité et un équilibre visuel. C'est à chaque fois le même défis qui m'anime, comme si je pouvais modeler à main nues ce fer chauffé à 1000°. L'outil devient la main. Mes émotions en sculptant sont proportionnelles à la dureté du matériau. J'aime que la matière résiste, suive mes ressentis et se fige à tout jamais. C'est la quête d'éternité d'une émotion, d'un sentiment fugace ou profond.
Cette quête d'éternité m'a guidée vers ma démarche artistique, la préservation de la mémoire sous forme de cartes mémoires, des bas reliefs, des tableaux représentant notre memoire collective sous forme fossilisées, figées dans la matière. Le numérique rejoint la matière brute sous forme de gravures, moulage, forge...
De l'asile à la prison, de la mort à la naissance, j'ai accumulé nombre d'émotions, joies ou peines, elles m'ont forgé et par résilience, je vous les forges aujourd'hui.
