Prospettive d'invenzione II (2025) Prenten & gravures door Lionel Morateur

Edition originale limitée à 30 exemplaires numérotés et signés. Estampe numérique sur Arches 640g - grain satiné, format 56x76, blanc tournant, papier bord frangé . Marge blanche tournante de 4cm . Neuf / jamais encadré

L'œuvre présentée dépeint une scène empreinte de mystère, invitant à une exploration lente et réfléchie de son espace complexe et de ses détails minutieux. À première vue, l'image évoque des motifs gothiques et baroques, soulignant une architecture monumentale et déchue qui transcende sa fonction purement structurelle pour devenir un théâtre d'émotions et de récits multiples.

L'utilisation du noir et blanc, avec des nuances subtiles de gris, confère une qualité intemporelle à l'œuvre. Cela renforce une atmosphère de mélancolie et d'historicité, semblable aux gravures de Giovanni Battista Piranesi, célèbre pour ses représentations de prisons imaginaires et ses vues romantiques des ruines de Rome. L'ombre omniprésente semble envelopper l'ensemble de la scène, créant des reflets angoissants sur le sol marbré, semblables à des souvenirs éphémères figés dans le temps.

L'aspect déstructuré du plafond, avec ses éléments s'effritant qui laissent filtrer une lumière diffuse et éthérée, rappelle fortement le style du peintre italien Canaletto, connu pour son souci du détail et sa capacité à capturer les jeux de lumière au travers de l'architecture vénitienne. Cependant, contrairement aux œuvres de Canaletto, cette image ne se contente pas de documenter la réalité: elle la transcende, transformant une ruine en une cathédrale imaginaire et introspective.

Au centre de cette composition, un personnage solitaire et méditatif semble absorbé par l’écho silencieux de l’endroit. Il rappelle les figures errantes des tableaux du peintre allemand Caspar David Friedrich, qui explorent des paysages vastes et sublimes, invitant le spectateur à une contemplation philosophique. Dans cette œuvre, le personnage pourrait symboliser la quête de sens au sein d’un monde en transformation, soulignant la tension entre humanité et immortalité architecturale.

Le style détaillé et minutieux de l'illustration rappelle les croquis architecturaux de Giovanni Battista Piranesi. Chaque ligne semble vouloir dévoiler l'âme de cette structure monumentale, comme une ruine majestueuse suspendue dans le temps. Cependant l'artiste ancre son œuvre dans une modernité où l’ombre et la lumière cohabitent dans un entrelacs subtil.

On ne peut s’empêcher aussi de sentir une certaine influence de Gustave Doré, dont les gravures regorgeaient de bâtiments imaginairement colossaux, lieux de théâtre pour des drames humains silencieux. Ici, l'espace devient le protagoniste principal, invitant l'observateur à se perdre dans ses détails comme on se perd dans une forêt enchantée.

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