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Les Soeurs Khamlichi Hiba Et Ghita

Retour à la liste Ajouté le 12 mars 2010

Energie créatrice et passion réelle

Ghita et Hiba


Comment parler avec justesse de la peinture des sœurs Khamlichi, considérées comme des surdouées par la plupart des observateurs, sans tomber dans l’admiration béate devant le talent certain qu’elles ont en partage depuis leur plus jeune âge et sans brider, non plus le plaisir que l’on éprouve à contempler leurs créations picturales et à en dire tout le bien qui s’impose.

Commençons par un constat d’évidence. C’est un cas rare d’enfants qui ont réussi à se faire un nom rapidement dans un domaine où c’est loin d’être facile. J’imagine qu’elles ont travaillé à cela avec beaucoup de constance et de conviction, encouragées par des parents aimants et présents. C’était loin d’être évident quand elles ont entrepris de s’adonner à la peinture à l’âge de trois ans pour Hiba et de quatre pour Ghita. Comment, en effet, faire reconnaître la qualité de leurs créations artistiques alors qu’il y a tant de peintres expérimentés qui travaillent depuis longtemps pour se faire une place au soleil ? Comment éviter que les jugements des uns ou des autres ne soient que des coups de chapeaux sympathiques à un talent juvénile naissant qui peut s’affirmer au fil du temps ou se tarir ? Comment réussir à durer là où tant sont tombés dans l’oubli et alors que l’on a commencé très tôt ? Comment réussir à percer à deux et en tant que filles ? Ces questions et tant d’autres se bousculent dans ma tête à leur propos en entamant cette présentation des deux jeunes filles et de leur art. Regardons donc leur travail, sans parti pris et avec la candeur nécessaire avec laquelle on se doit de regarder un tableau et de voir s’il éveille en vous des émotions, s’il vous parle et s’il vous invite à une exploration plus fouillée.

J’ai découvert leur talent à l’occasion d’une exposition à Rabat à laquelle je m’étais rendu fortuitement. Je ne l’ai pas regretté. J’ai été, en particulier, frappé par la fraicheur qui se dégage de leurs créations, fraicheur qui n’exclue ni profondeur, ni précision dans le maniement du pinceau. De même, la maitrise innée de la composition et de la couleur autant que l’harmonie et la créativité qui caractérisent leurs œuvres m’ont invité à poursuivre la découverte. J’ai contemplé attentivement plusieurs tableaux qui m’ont à chaque fois interpellé de manière frappante, qu’il s’agisse du travail de l’une ou de l’autre. Il y a de la sensibilité à profusion, il y a de l’émotion et il y a du talent, autant d’ingrédients qui augurent d’un destin singulier dans un domaine où il n’est pas simple de percer. Comme elles exposent à deux, on a tendance à ne pas les distinguer. Pourtant chacune à sa touche particulière et, sans doute, tôt ou tard, chacune creusera son sillon et suivra son chemin qui la conduira vers des horizons insoupçonnés.

Il demeure que les deux me semblent porteuses d’aspirations et de promesses immenses. C’est là un point d’importance, car elles sont, l’une et l’autre, animées par ce qui fait la marque des vrais artistes : une sensibilité vive, une passion réelle pour la peinture et une énergie créatrice que leur imagination fertile nourrit à souhait.

Driss ALAOUI MDAGHRI
Ancien Ministre
Président de la Fondation des Cultures du Monde.

Artmajeur

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