Julie Verhague
📚 extrait de « l’empathie pour manager demain » d’Isabelle Vandenbussche
Le mot « empathie » est, Ă l’origine, la traduction d’une Ă©nergie humaine. Il vient de l’allemand einfĂĽhlung, crĂ©ation du philosophe Robert Vischer, en 1873, pour qualifier l’émotion qu’il a ressentie devant une Ĺ“uvre d’art. « Empathie », du grec empathia, signifie dans son sens premier « sentir Ă l’intĂ©rieur ». C’est un peu plus tard qu’il traduira la capacitĂ© Ă ressentir en soi ce qu’un autre Ă©prouve, sans pour autant se mĂ©langer avec lui.Â
En français, « intropathie », utilisé par les psychothérapeutes, est devenu « empathie ». En anglais, le mot sympathy a précédé empathy. Quant à einfühlung (« sentir de l’intérieur »), son histoire est, elle aussi, riche en péripéties et traduit bien l’énergie évolutive du phénomène. Ainsi, au fil du temps, le terme originel a été remplacé par le mot-valise einfühlungsvermögen (être capable d’einfühlung) pour traduire la capacité à ressentir l’émotion, le sentiment d’un autre. L’expression est alors empreinte d’une forme d’intelligence sociale positive, proche de la compassion.
L’empathie porte, dans sa genèse, le caractère ancien d’un phénomène naturel qui interroge les philosophes depuis la nuit des temps : celui du lien.