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’Alliance familiale »
Critique d’art plastique /
jeudi, 22 novembre 2012 / webmaster
« Carrefour des[...]
’Alliance familiale »
Critique d’art plastique /
jeudi, 22 novembre 2012 / webmaster
« Carrefour des arts plastiques » organisé du 19 octobre au 11 novembre 2012 à Ouagadougou. Une rencontre du donner et du recevoir. D’un côté, le public, plus ou moins connaisseur et essentiellement ouagalais, de l’autre une plate-forme commune de promoteurs d’arts plastiques (Goethe-Institut/Bdl, Institut français, Hangar 11, Villa Yiri Suma, espace Napam Beogo et Fondation Bras ouverts). La magie des couleurs accroche le regard comme l’arc-en-ciel. Le professeur Yacouba Konaté, critique d’art averti venu des bords de la Lagune Ebrié initie un groupe de journalistes à la critique d’art.
A la Fondation « Bras ouverts », le tableau « L’Alliance familiale » de Da Costa, un jeune peintre togolais retient l’attention. Il est accroché, comme s’il l’était de façon définitive dans un jardin. C’est une belle pièce d’art mural réalisée avec de la peinture acrylique sur un support de bois qui se lit aisément sur un pan de mur dont la couleur semble avoir pris, exprès, de l’âge. Le mur, teinté de l’humus de la terre nourricière intègre cet élément étranger surgit de l’imagination créatrice d’un peintre enraciné dans les traditions picturales et culturelles de l’Afrique. Le matériau choisi comme support, du bois composite, fait de planches usitées, de chutes d’atelier de menuiserie, donne à l’ensemble un relief différencié à l’exemple des portes en planches de bois des cases de ces villages africains où cette matière abonde. L’ensemble est bien rendu dans un style semi figuratif, plaisant à regarder, proportionné, presque symétrique par l’occupation spatiale des personnages -sept au total- dont un enfant au milieu de six figures adultes.
Son auteur, la trentaine révolue s’appelle Kwami Paul Da Costa à l’état civil. Lui-même, fruit d’un métissage, le jeune Da Costa dont le nom rappelle étrangement la présence des navigateurs portugais sur les côtes du Golf de Guinée depuis le XVe siècle est issu d’une famille chrétienne au cœur d’une cité majoritairement haoussa et musulmane : Agoè Digo, à la lisière de la frontière bénino-togolaise. Le peintre use de son histoire personnelle comme d’une muse. « Nous sommes différents, certes, mais unis dans la vie de chaque jour aux autres dont nous dépendons et qui dépendent de nous », d’où l’idée de famille, ici représentée par des personnages dont on identifie aisément les silhouettes longilignes et figées dans le temps, bouche bée, comme des fétiches culturels dans nos concessions ancestrales.
L’œuvre de Da Costa se présente également comme le fruit d’une méditation sur le présent et le devenir de cette famille africaine traditionnelle. « C’est au bout de l’ancienne corde qu’il faut tresser la nouvelle » dit la sagesse des anciens. Mais aujourd’hui, les cordes qui symbolisent les liens familiaux et qui enserrent les planchettes de bois entre elles fait de l’ensemble un tout, dans un état de solidité peu rassurant. À l’exemple de la co
Critique d’art plastique /
jeudi, 22 novembre 2012 / webmaster
« Carrefour des arts plastiques » organisé du 19 octobre au 11 novembre 2012 à Ouagadougou. Une rencontre du donner et du recevoir. D’un côté, le public, plus ou moins connaisseur et essentiellement ouagalais, de l’autre une plate-forme commune de promoteurs d’arts plastiques (Goethe-Institut/Bdl, Institut français, Hangar 11, Villa Yiri Suma, espace Napam Beogo et Fondation Bras ouverts). La magie des couleurs accroche le regard comme l’arc-en-ciel. Le professeur Yacouba Konaté, critique d’art averti venu des bords de la Lagune Ebrié initie un groupe de journalistes à la critique d’art.
A la Fondation « Bras ouverts », le tableau « L’Alliance familiale » de Da Costa, un jeune peintre togolais retient l’attention. Il est accroché, comme s’il l’était de façon définitive dans un jardin. C’est une belle pièce d’art mural réalisée avec de la peinture acrylique sur un support de bois qui se lit aisément sur un pan de mur dont la couleur semble avoir pris, exprès, de l’âge. Le mur, teinté de l’humus de la terre nourricière intègre cet élément étranger surgit de l’imagination créatrice d’un peintre enraciné dans les traditions picturales et culturelles de l’Afrique. Le matériau choisi comme support, du bois composite, fait de planches usitées, de chutes d’atelier de menuiserie, donne à l’ensemble un relief différencié à l’exemple des portes en planches de bois des cases de ces villages africains où cette matière abonde. L’ensemble est bien rendu dans un style semi figuratif, plaisant à regarder, proportionné, presque symétrique par l’occupation spatiale des personnages -sept au total- dont un enfant au milieu de six figures adultes.
Son auteur, la trentaine révolue s’appelle Kwami Paul Da Costa à l’état civil. Lui-même, fruit d’un métissage, le jeune Da Costa dont le nom rappelle étrangement la présence des navigateurs portugais sur les côtes du Golf de Guinée depuis le XVe siècle est issu d’une famille chrétienne au cœur d’une cité majoritairement haoussa et musulmane : Agoè Digo, à la lisière de la frontière bénino-togolaise. Le peintre use de son histoire personnelle comme d’une muse. « Nous sommes différents, certes, mais unis dans la vie de chaque jour aux autres dont nous dépendons et qui dépendent de nous », d’où l’idée de famille, ici représentée par des personnages dont on identifie aisément les silhouettes longilignes et figées dans le temps, bouche bée, comme des fétiches culturels dans nos concessions ancestrales.
L’œuvre de Da Costa se présente également comme le fruit d’une méditation sur le présent et le devenir de cette famille africaine traditionnelle. « C’est au bout de l’ancienne corde qu’il faut tresser la nouvelle » dit la sagesse des anciens. Mais aujourd’hui, les cordes qui symbolisent les liens familiaux et qui enserrent les planchettes de bois entre elles fait de l’ensemble un tout, dans un état de solidité peu rassurant. À l’exemple de la co
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