Plusieurs années d'humanitaire m'ont permis de rencontrer de nombreux artistes engagés et de développer des partenariats extraordinaires avec des comédiens, des dessinateurs, des graphistes, des poètes, des créateurs de bijoux... Ainsi, j'ai pu dynamiser des projets à visée humanitaire par l'art. Je me suis lancée dans la peinture à Haïti en 2002, formée par des peintres locaux à différentes techniques. J'ai été ébahie par la richesse de leur travail et leur créativité inaltérable ! J'y ai aussi appris le papier mâché, technique qu'ils pratiquent pour réaliser des œuvres gigantesques dans le cadre du carnaval notamment. Mais j'ai surtout été sensibilisée à l'inventivité car à Haïti, il faut faire avec peu.
A Madagascar, ma pratique s'est affinée, ma sensibilité s'est libérée. J'ai pu exposer en solo. J'ai aussi initié le projet "un autre regard" avec le soutien de l'Alliance Française de Tananarive. Une créatrice de bijoux et moi-même avons exposé avec des jeunes filles mineures impliquées dans la prostitution et vendu nos créations au bénéfice de leurs projets de réinsertion. Les slameurs ont réalisé avec ces jeunes-filles un recueil de poèmes qui a aussi été vendu lors de la soirée slam. A l'issu de ce projet, les jeunes-filles ont pu démarrer une petite activité.
A mon retour en France, il m'a fallu quelques années pour reprendre mes activités artistiques. Des cours à l'école d'art de Pau où je réside actuellement, des nouvelles rencontres, une envie pressante de peindre, de sculpter, de graver et un atelier... Tout était réuni pour un nouveau départ en 2017, période à laquelle j'ai aussi décidé de faire des études d'art-thérapie afin de mettre les pouvoirs de l'art au service de l'humain.
