Ajouté le 18 févr. 2003
René Girot est né en France, dans le département du Var. D'abord attiré par
la campagne provençale, il va sur le motif, fait des aquarelles et réalise
d'autres travaux qu'il a maintenant détruits.
A partir de 1973, il peint des fragments de corps féminins.
De 1976 à 1978, des tissus vont à la rencontre des corps, puis les
recouvrent et se substituent à eux. Ce sont des drapés à forme humaine.
Puis le ciel et la mer apparaissent à l'arrière plan et bientôt occupent
tout l'espace.
De1979 à 1981 : ciels, mers et racines.
Parallèlement à cela, séries de dessins : les tissus, la femme au masque,
plis de peau, le canapé.
A partir de 1982, le sujet de ses tableaux est un paysage de cailloux, un
sol à l'échelle non déterminée, dans une composition le plus souvent non
centrée où les éléments s'articulent comme les pièces d'un puzzle.
"Girot s'aiguise l'oeil (...) Sa touche est une lance vive, les tons font
mouche : masse refroidie de bleus vifs dans leur principe, cyan, cyanures et
ceruleum. Ils n'apaisent pas l'élan rougeoyant d'une braise qui circule :
sang, feu, vie. Rouges et bleus en tension jusqu'à
la déchirure de l'espace plastique qui s'ouvre.
Et le regard se libère des limites topologiques du sol,
il pénètre ses fibres, traverse son écran.
La peinture alors agit et nous agite."
(Alin Avila, 1985)
En 1986, petits formats où sont en diptyque, un ciel et un sol.
A partir de 1985, il voyage dans des villes où l'art et la vie
se mêlent : Amsterdam et La Haye, Madrid et Tolède, Athènes
et le Péloponèse, Venise Florence et la Toscane, Bruxelles
Bruges et Gand, Séville Cordoue et Grenade, Istanbul, Marrakech, Londres,
Rome et Gênes...
En 1987, la matière picturale s'enrichit, il revient à de grands formats,
fait apparaître le paysage à partir d'un fond obtenu par drippings
successifs.
"J'interroge le paysage. Quelquefois il me répond.
Alors on s'anime, on s'éclabousse, on se frotte,
on se barbouille de couleurs.
Puis on se regarde.
Il arrive qu'on se plaise. On a un rapport un peu difficile,
en alternance tendre et conflictuel.
On fait ensemble notre bonhomme de chemin."
En novembre 1988, l'espace s'ouvre, le geste devient plus libre;
le sujet est un jardin méditerranéen luxuriant. Il réalise aussi
deux séries de trente nus à l'huile sur papier : l'absorption rapide
de la couleur par le support permet de garder la trace du geste
et certaines empreintes de l'atelier.
En août 1989, c'est la série "Agdal" : des personnages-totems
surgissent du végétal (12 toiles, une quarantaine de dessins
et 4 eaux-fortes). Ces personnages sont mis en scène sur
de grandes toiles de 2 mètres sur 3 mètres 40.
1990 : le jaillissement végétal laisse place au jaillissement de l'eau
(série de jets d'eau)
"René Girot fait vibrer les éléments comme les couleurs. Il plonge au coeur
de la nature, en étudie avec passion la structure interne et
en écoute les moindres battements.
Il scrute la garrigue avec la patience du géologue,
l'écume de la vague avec l'inquiétude du marin et les nuages
avec l'incertitude d'un météorologiste.
(Sa peinture) est en perpétuelle gestation et gronde
comme les entrailles de la terre. Les nuages épousent les vagues
et les racines bizarres renvoient à la psychologie des profondeurs.
Sous le pinceau de Girot, les forces vitales s'enchevêtrent
et finissent par exploser en une véritable fête des yeux.
(Girot) n'ouvrirait-il pas à la peinture de paysage des horizons nouveaux?"
(Martine Bernard, in "Le Serment des Horaces", Paris, 1989)
En 1991, l'idée de voyage à travers un paysage est exprimée dans les
"Jardins articulés". Plusieurs paysages s'imbriquent sur la même toile par
"étages" successifs.
De 1992 à 1998, la même idée est concrétisée sur des toiles carrées de 33 cm
de côté, chaque toile étant considérée comme un fragment de paysage (le
corps humain étant lui aussi un paysage) que l'on peut faire pivoter et
présenter avec d'autres toiles de façons diverses.
Ces soixante peintures sont réunies sous le titre "Concept CPPE".
A partir de 1996, c'est le "Programme CVS" (Ciel Végétal Sol) où ces trois
espaces sont amenés au plan vertical sur des châssis dont la hauteur est le
double de la largeur.
Puis ce sont les "Visages d'Afrique", portraits de femmes africaines(Afrique
noire et Maroc Tunisie)
sur papier de 65 sur 50 centimètres(1998 à ce jour)