Genevieve Carlier
Formation artistique :
1991-1993 : PEINTURE Ecole des arts plastiques et visuels Bruxelles
1997-1998 : DESSIN Académie des Beaux Art Bruxelles
1996-2003 : HISTOIRE DE L’ART ET PEINTURE MONUMENTALE Ecole Des Arts
Atelier de Philippe CRIKELER Bruxelles
Expositions personnelles :
1999 : PARCOURS D’ARTISTE de Saint Gilles Bruxelles
2000 : ESPACE M.IM Bruxelles
2002 : PARCOURS D’ARTISTE de Saint Gilles Bruxelles
2004 : ROSSEL Bruxelles
2005 : HANKA HUMA GALLERY Bruxelles
Expositions collectives :
2001 : ART CREATIVE MARKET Bruxelles
2001 : 51ème PRIX LOUIS SCHMID Bruxelles
2002 : Galerie ONE OFF Turin ITALIE
2004: Galerie AU FIL DE L’EAU Fumal BELGIQUE
Autres prestations :
2003 : ART ON COWS Vache à mille feuilles Bruxelles
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Cote artiste, Biographie, Atelier de l'artiste:
Parrallèles et pastels • 14 oeuvres
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Biographie
Formation artistique :
1991-1993 : PEINTURE Ecole des arts plastiques et visuels Bruxelles
1997-1998 : DESSIN Académie des Beaux Art Bruxelles
1996-2003 : HISTOIRE DE L’ART ET PEINTURE MONUMENTALE Ecole Des Arts
Atelier de Philippe CRIKELER Bruxelles
Expositions personnelles :
1999 : PARCOURS D’ARTISTE de Saint Gilles Bruxelles
2000 : ESPACE M.IM Bruxelles
2002 : PARCOURS D’ARTISTE de Saint Gilles Bruxelles
2004 : ROSSEL Bruxelles
2005 : HANKA HUMA GALLERY Bruxelles
Expositions collectives :
2001 : ART CREATIVE MARKET Bruxelles
2001 : 51ème PRIX LOUIS SCHMID Bruxelles
2002 : Galerie ONE OFF Turin ITALIE
2004: Galerie AU FIL DE L’EAU Fumal BELGIQUE
Autres prestations :
2003 : ART ON COWS Vache à mille feuilles Bruxelles
- Nationalité: BELGIQUE
- Date de naissance : 1967
- Domaines artistiques:
- Groupes: Artistes Contemporains Belges
Influences
Formation
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Article
Formation artistique :
1991-1993 : PEINTURE Ecole des arts plastiques et visuels Bruxelles
1997-1998 : DESSIN Académie des Beaux Art Bruxelles
1996-2003 : HISTOIRE DE L’ART ET PEINTURE MONUMENTALE Ecole Des Arts
Atelier de Philippe CRIKELER Bruxelles
Expositions personnelles :
1999 : PARCOURS D’ARTISTE de Saint Gilles Bruxelles
2000 : ESPACE M.IM Bruxelles
2002 : PARCOURS D’ARTISTE de Saint Gilles Bruxelles
2004 : ROSSEL Bruxelles
2005 : HANKA HUMA GALLERY Bruxelles
Expositions collectives :
2001 : ART CREATIVE MARKET Bruxelles
2001 : 51ème PRIX LOUIS SCHMID Bruxelles
2002 : Galerie ONE OFF Turin ITALIE
2004: Galerie AU FIL DE L’EAU Fumal BELGIQUE
Autres prestations :
2003 : ART ON COWS Vache à mille feuilles Bruxelles
Article
Quand parallèles et pastels se déploient pour nommer le vent des couleurs
LUC HONOREZ
En peinture, chaque forme, chaque couleur sont aussi sensibles qu’un nuage de fumée dans une cité qui signale le feu secret d’un individu ou celui, encore plus souterrain, de toute une société.
Cette « fumée » est le visible d’un des grands mots chimériques des temps contemporains : communiquer… Comment communiquer ce qui est trouble et indicible, ce qui ne peut se dire avec des mots, à l’endroit effrayant où la science arrive au point où la nature vraie des choses se dérobe à ses expériences. Là, commence le travail de l’artiste. Qui doit faire émerger des eaux invisibles de son inconscient, enchâssé dans le grand inconscient universel, son corps, son intellect, sa sensibilité, son opinion, ses amours, ses haines, son âme.
On oublie trop que, dans le travail pictural, au commencement il y a le corps. A condition qu’avant le corps il y ait du corps, c’est-à-dire un fond de pensées et d’émotions. Ces deux corps géniteurs, portés par le don mystérieux de la vie aux autres, par le détour à soi-même où la vie emprunte un désir collectif, nécessairement confondu avec le sien propre, de rencontres avec le monde. Le corps visible et le corps-mémoire du peintre : à ne jamais oublier quand on pénètre dans un tableau ! Car ces deux corps se frôlent sans cesse, chaque geste est la suite de l’autre, dont on ne sait pas à quelle catégorie, charnelle ou spirituelle, il appartient. La suite de l’autre, puis la source du geste qui va suivre, avant d’être, après coup, la conséquence de ce qui suit.
Souvenance du ballet brutal de Pollock autour de la toile qu’il avait posée sur le sol de son atelier, comme si les couleurs tombaient de ses pores en un mélange d’enduits et de sueur, de larmes et autres liquides intimes : peinture ou chorégraphie ? Avec, grâce à cette confusion créative, la création de deux tableaux. L’un visible, éternel, donné aux yeux. L’autre éphémère, hasardeux, fugitif, constitué de la chorégraphie du corps de Pollock en travail de créativité ; une danse avec les loups pour révéler les crocs d’un monde dont la morsure, si cruelle soit-elle, fait que, malgré tout, s’il résiste, l’humain peut vaincre la mort et l’oubli.
Souvenir de Spilliaert dont les doigts étaient des danseurs lents plongeant dans sa palette avec la grâce mélancolique d’un nageur dandy qui, à la tombée du jour, va affronter la mer du Nord en automne. Spilliaert qu’on ne cite pas, ici, par hasard. Le peintre belge mourut rue Alphonse Renard où il finit sa vie après un chagrin d’amour qui mit en péril la dernière partie de son œuvre. Rue Alphonse Renard, à Ixelles, une commune de Bruxelles, où habite, aujourd’hui, l’artiste pictural Geneviève Carlier. Coïncidence ? Il n‘y a pas de coïncidence en art. Le créateur, quelque détour qu’il prenne, se perche toujours sur un fil électrique qu’il reconnaît intuitivement, tels ces oiseaux de même race avant la migration. Fil entre hier et demain où il sent les vibrations et la compagnie de ceux qui, avant lui ou avec lui, ont une sensibilité commune avant le grand voyage qu’est le passage de la vie quotidienne vers l’ailleurs d’un tableau à peindre.
Où il lui faut nécessairement aller pour nommer une émotion qui l’assaille, le hante, le rend sauvage, hors de la communauté, et qu’il lui faudra nécessairement faire exister pour retrouver un peu de bonheur, de calme, de raison et, à nouveau, respirer le grand partage entre lui et les autres.
Il faut insister sur le visible du moment de la création. C’est le premier secret de l’artiste, celui qui conduira vers les autres, ceux qui ne se dévoileront que lentement et en connivence : le seul qui montre la montée du concret vers la poésie.
Geneviève Carlier prend un cahier d’écolier. Qu’elle place sur une grande table installée devant une baie vitrée ouvrant sur un de ces paysages hétéroclites et bricolés, qui sont la vraie âme de Bruxelles, ville bourgeoise qui appelle « bon sens » sa « folie » : des jardins, des murs de séparation, des arrière-cours, des arbres, des dos ronds ou raides de bâtiments qui vont d’un style hausmanien au n’importe-quoi rendu pourtant émouvant par la magie d’un grand ciel, voile d’un pays bizarre qui, pour peu qu’il y ait du vent, peut voyager loin et dont la lumière change de minute en minute.
Elle choisit un pastel. Comme si c’était le pastel qui l’avait choisie. Mais les pigments de l’instrument sont les voix qu’elle a en elle, ses yeux intérieurs aussi. Sa main serre vigoureusement la barre colorée. L’étale de long en large sur le papier. Une série d’horizons superposés naissent. Une couleur est enrichie, approfondie, accouchée. Le poignet et l’avant-bras de Geneviève Carlier, outils fins, allongés, nacrés, tracent un ballet volontariste qui accentue la pénétration des teintes grasses dans la texture, leur donne du sens, du rythme, de la divination. Elle cherche à révéler un mystère qu’elle a connu, puis oublié mais qu’elle veut faire réapparaître. La résonance dénudée de l’éternité doit chanter dans le cahier. Que la mélodie soit triste ou joyeuse n’a aucune importance, seule l’émotion juste des harmonies compte.
Les barres horizontales ondulent ou vont droit vers un infini, bien au-delà de la feuille. Vers le plus près d’elle, vers le plus loin de celui qui, un jour, peut-être, posera son vécu sur le tableau achevé.
Entre ces horizons superposés, devenus plages, ciels, boulevards, surfaces maritimes, ruisseaux dont le fond intrigue, cartes géographiques imaginaires d’aborigènes australiens ou champs de blé dans lesquels on imagine Nicolas de Staël consolant ses tourments, il y a des vides, des blancs, quelques fois verticaux aussi… C’est le « séparement »…
« Séparement » : mot qu’on invente pour cette œuvre et qu’il faut expliquer. Mot qui n’a rien de douloureux. Au contraire. Ce « séparement » est frère de l’intervalle qu’il y a entre deux images d’un film sur pellicule. Il est le vide magique et optique qui donne le mouvement au déroulement d’une narration. L’endroit où l’œil du spectateur peut à sa guise s’emplir de sa mémoire et de celle de l’artiste pour créer du « bougé » dans ce qui sinon serait statique. Le « séparement » dans la peinture de Geneviève Carlier donne une accélérations de sensations, d’émotions et de pensées à son travail.
Non pas lieu abstrait, ce « séparement », moteur secret qui accélère les couleurs des pastels, participe au concret. Il est l’établi aléatoire sur lequel la peintre transforme l’artisanat en art.
Il est aussi le généreux espace de liberté mystérieuse qu’elle nous ouvre, le rassemblement universel que la toile évoque : ses couleurs, ses traits, ses repentirs mouillés dans le papier, sont vus tels des paysages qui défilent, vite, derrière la vitre d’un train roulant d’une campagne à la ville : on voit sans voir, on reçoit toutes les images dans un seul élan, images dont la dynamique camoufle la révélation immédiate des détails . Mais détails qui, un jour, reviendront, ébranlerons et, alors, nous comprendrons qu’il y avait, là, bonheur, espoir, sensualité, impression d’appartenance à un Tout…
Succession d’états sensoriels et intellectuels qui, lorsqu’ils seront révélés, tant par le corps que par le cerveau, enfouis dans le travail d’une artiste qui montre abstraitement le concret de ce qu’on croyait ne pas avoir vu, nous redonnera le vivant accéléré d’un temps d’avant que l’amateur de peintures (un tableau réveille les sens et les émotions comme une chanson un ancien baiser qu’on croyait oublié) transformera en locomotive pour remettre sur des rails énergie, don de sentir.
Plus simplement : la sensation d’avoir été, d’être et de pouvoir continuer à grimper sur la plus haute branche de l’hêtre du destin à venir.
Métaphore ferroviaire qui n’a rien de gratuit lorsqu’on se laisse imprégner par les tableaux de Geneviève Carlier lançant vers qui y pénètre une tension de rapidité (la vitesse du convoi de sa pensée) et une tension sereine d’immuabilité (un lieu de passage, débarrassé des contingences, vers laquelle elle tente d’aiguiller les wagons du bonheur). Un paradoxe, un hiatus, qui sublime plus encore le « séparement » dont il est question plus haut.
Et puis, Geneviève Carlier…
Et puis, la jeune femme…
…, pour qui le mystère est l’art et l’art le mystère, en un élan, étale de l’eau sur les larges lignes de ses pastels. Les pigments des couleurs s’épousent ou divorcent, s’endorment, s’éveillent… Marée haute sur la feuille de papier. Et révélation d’elle-même : « L’eau a toujours été associée à mon enfance », dit-elle. « L’eau est sensuelle, douce, libre, elle doit être traduite dans ma peinture, révéler une source. Chaque source, dans la nature, appartient à celui qui la regarde. Ainsi, un tableau est-il la propriété du regardeur. Même si chaque toile, comme une source dissimulant son point de jaillissement, doit toujours cacher, aussi, quelque chose ».
Geneviève Carlier ajoute, et c’est un aveu étonnant qui lui échappe : «Peindre à l’huile m’empêcherait de mettre au monde une œuvre ! »… L’eau coulant sur les formes rondes et naturelles qu’elle a créées _ « Comme des galets… », précise-t-elle_ répond a l’un de ses désirs profonds : « Un tableau ne doit jamais faire mal à la vue ».
Fait-elle semblant d’oublier qu’un galet n’est que douceur en apparence, qu’il peut également servir d’arme ou à la construction d’un mur de défense ou d’isolement ? C’est possible. Car à qui l’écoute proclamer « Je veux une peinture qui n’en finit pas, il faut que je sente les couleurs avec les mains, que je les étreigne au point que j’ai la force de la couleur dans la paume », à qui la voit, fille à la silhouette de feu follet, ne tenant pas en place, berçant ses interlocuteurs de phrases harmonieuse et réfléchies , qu’elle interloque et séduit, à l’image de son art, sous la surprise du charme frissonnant d’une voix voilée de velours rauque, à qui l’écoute et la regarde avec attention apparaît sous, ses mots, sous sa peau, sous cette autre peau qu’est sa toile peinte, quelque chose qui a à voir avec la sauvagerie. Avec le primitif.
Et revient l’image de l’eau. Celle d’un ruisseau, tel qu’on en trouve un grand nombre au pays des Honnelles, botte du Hainaut qui a un talon en Belgique et la pointe en France, piqueté de jonquilles et d’arbres mystérieux, contrée qu’on ne peut qu’aimer. Mais sans en partager le secret, ou, alors, par allusions et métaphores, de peur qu’il ne s’évapore, contrée où rôdent les fantômes du poète Emile Verhaeren et du bandit Monneuse : pays des Honnelles où une part de cette peintre est enfouie et vole dans l’air jusqu’à la pointe des rochers parsemant le paysage.
Imaginez un gros caillou au milieu du rui…Inlassablement, l’eau se divise face à l’obstacle, le caresse, le pétrit, érode ses aspérités, lui donne une forme lisse quand le temps et la vitesse du courant passent, repassent et encore, et encore... Travail naturel d’une matière sur une autre. Dont le flux chantonne à chaque frottement sur la pierre qui, en son sein, garde la mémoire de sa forme première. Il y a de la mélodie dans l’air. Comme née du frottement des mains d’un sculpteur transparent. Cette chanson, prégnante, humide, toujours en travail et en devenir, cette alchimie d’une matière changée par une autre, on les retrouve dans les peintures de Carlier.
Alors, on comprend que ce n’est pas un hasard si les faisceaux de sa vocation, déjà présente dans une enfance assez solitaire dont les amis étaient des crayons, se sont réunis lors d’un séjour en Australie où elle fut foudroyée par la beauté, surgie d’un temps sans âge et sans entrave, des peintures de sable des aborigènes.
Après une succession de repentirs, confiés à son cahier d’écolière, Geneviève Carlier traduit son « brouillon », né, parfois, par l’appel d’un titre (« Je te dis « nuit noire», « octobre jaune » « grand fracas », « nouveau monde », « route », traduis-moi cela picturalement », parie avec elle un de ses proches ; et elle s’exécute… si elle le veut, si elle sent l’appel, si son émotivité vibre), sur de grandes feuilles qui seront l’œuvre définitive réalisée avec les mêmes techniques que ses essais.
A ce point de son travail, la peintre veut embrasser le plus grand champ de vision possible. Comme le lui a appris son professeur Philippe Crikeler : « Même un tableau exécuté sur un timbre de la poste peut être monumental », sourit-elle. Est-ce possible ? Elle affirme : « Oui, car jamais une ligne ne se termine sur mes oeuvres. Un tableau entre dans le monde et le monde entre dans le tableau. Il raconte une histoire sur son créateur et son spectateur, il ravive de multiples mémoires et inocule de nouveaux mondes entre ceux qui la partagent. Il fait pleurer, rire… Il aide à nommer ».
Et puis ces phrase, essentielles : « Un vrai tableau, on le reconnaît. Même si on n’avait aucun soupçon de son existence. Et le tableau, alors, nous reconnaît aussi».
La révélation des oeuvres de Geneviève Carlier n’est qu’apparente. Ses tranches de couleurs, comme des souvenirs de paysages autant venus du passé que du futur, l’ondulation des traits, la danse des intervalles entre les différents plans de ses pastels, ont une douceur trompeuse. La tendresse qu’elles dévoilent son sincères, jaillies de la vérité de l’artiste. Mais ces toiles contiennent, en plus, et surtout, la jouissance de peindre, qui est une couche que Geneviève Carlier étale sur des larmes, des failles, des désirs de sagesse et de désobéissance qui n’appartiennent qu’à elles et qu’elle cache, comme une petite fille qui enferme sa poupée préférée dans une armoire lorsque des étrangers viennent à la maison… Tout en espérant (un paradoxe dévoilé dans ses « séparements » picturaux) que son œuvre, un jour, nommera exactement son « je » à elle-même et aux autres. Rester secret en étant reconnu : c’est l’orgueil digne de l’humain, le seul permettant d’entrer dans la société et la clé pour en sortir dès que cette société qui nous est imposée noircit l’eau lustrale de nos convictions. Accepter la Tour d’Ivoire pour y voir le tour du vécu : ce peut être une des définitions de ce qui pousse certains à créer.
Grâce à ses toiles, et elle nous entraîne dans ce voyage, Geneviève Carlier est accueillie dans « l’autre côté » de la réalité. Elle expulse ce qui n’est pas essentiel, vire l’alourdi, elle l’emplit de souffle pour ne laisser sur le papier que la poussière d’étoiles claires ou noires dont notre corps est constitué depuis le début de l’humanité. Son « je » est un « jeu » sur l’inconscient et le matériel, ses mains salies par la couleur trouvent ce blanc, effrayant ou rassurant, on ne sait, sur lequel va se dessiner des destins regardés par des paysages, des ciels, des mers auxquels on aspire même si leur sérénité peut faussement nous apparaître comme de l’indifférence _ eux restent, nous, toujours, nous partons : nous gardent-ils dans leurs souvenirs ?
L’art de Carlier est un passeur d’énergie, une écriture nécessaire, une transmutation, qui fait parler l’apparence d’une langue à l’autre, d’yeux en yeux, de peaux en peaux. Elle est une traductrice obstinée, fouillant dans des trésors d’images, creusant des trous d’où jaillissent le vrai, contournant le réel pour voir aussi son dos et qu’ainsi il nous chante, do, ré, mi, fa, sol, bleu, blanc, rouge, la vérité de toute sa gamme.
Sa jouissance à peindre exhibe la quête tranquille et souvent joyeuse que la jeune femme fait dans les dimensions inconscientes des vies. Elle cherche les traits, les formes, les couleurs, les juxtapositions de doubles toiles séparées par un intervalle touchant un indicible qui, chez elle, a à voir avec le réconfort ou sur le questionnement du chemin humain qui mène au bonheur. Jouissance de toucher, puis de regarder ce qui nous avait échappé lors de nos promenades physiques et spirituelles. Un élan vers l’être. La peau de l’être. Qui, même lorsque Geneviève Carlier abandonne ses pastels aux autres, continue à vivre, grâce à nos yeux, sur la peau du papier. Et la lecture de son œuvre se fait, alors, entre ces deux peaux que la robe de son talent a habillée et dévoilée.
Parce qu’elle sait que l’essentiel est sans cesse menacé par l’insignifiant, l’artiste met à l’œuvre la tâche de la poésie, à travers son œil et sur la salive de ses pastels, pour que disparaisse le dérisoire de sa toile, pour que le jour et la nuit, l’étendue d’un champ, le coulé d’une rivière, le graphique de l’inconscient ne soient pas que des hallucinations de passants mais la certitude, fixée par son art, qu’elles sont là et bien offertes à qui comprend que l’oiseau et l’arbre, le jour et la nuit, l’eau et le feu sont conjoints en nous mieux qu’à l’extérieur de nos corps fatigués de vivre les choses sans s’émerveiller.
Elle est de ceux qui regardent à dessein par la portière du wagon du quotidien car Geneviève Carlier aime cette seconde si chargée qui brille encore après que ce qui l’a emportée a fui. Ah, le prix de cette escarbille de vrai qui, de sa main à sa toile, colorie l’imaginaire qu’elle construit ! Le risque est, alors, sa clarté, sa dynamique. Son aventure consiste, alors, à faire émerger sa surface d’humaine sur une surface abstrait quitte à connaître le déshonneur cruel de se décevoir et de recommencer, encore et encore : les fondations les plus fermes reposent sur la fidélité à un art et à l’examen critique de cette fidélité, ainsi travaille-t-elle. Avec la consolation, de celles qui poussent à continuer, que ce que nos mains tentent d’accomplir sur du papier, sans doute, comptera si l’examen critique a été poussé à bout, jusqu’à ce point où, soudain, l’inspiration serre les doigts de la chance dont la métaphore est le semeur sur un champ. Alors, le peintre devient un arbre de vie. Un simple arbre. Reconnaissable par tous. Sur les branches duquel on grimpe facilement pour voir les parallèles de l’horizon et du ciel. Avec le bonheur d’être là où l’on ne croyait pouvoir accéder alors qu’il suffisait pourtant de monter sur le trait coloré de l’artiste. C’est ce « là » où nous conduit Geneviève Carlier qui, à contre-courant d’une époque où l’on cultive le malheur, parce qu’il faut bien, hélas ! défiler avec la marche du monde si on manque de résistance et de singularité, murmure sur chacune de ses toiles : « Nous n’excellons à nous refaire qu’en y ajoutant chaque fois un peu de bonheur ».
LUC HONOREZ
Expos Solo (Listing)
Formation artistique :
1991-1993 : PEINTURE
Ecole des arts plastiques et visuels d’Uccle
BRUXELLES
1997-1998 : DESSIN
Académie de Saint-Gilles
BRUXELLES
1996-2003 : HISTOIRE DE L’ART ET PEINTURE MONUMENTALE
Ecole Des Arts D’Ixelles
Atelier de Philippe CRIKELER
BRUXELLES
Expositions personnelles :
1999 : PARCOURS D’ARTISTE de Saint Gilles
BRUXELLES
2000 : ESPACE M.IM
BRUXELLES
2002 : PARCOURS D’ARTISTE de Saint Gilles
BRUXELLES
2005 : EXPOSITION ROSSEL
BRUXELLES
Expositions collectives :
2001 : ART CREATIVE MARKET
BRUXELLES
2001 : 51ème PRIX LOUIS SCHMIDT
« La Valse Bleue « sélectionné pour l’exposition
BRUXELLES
2002 : Galerie ONE OFF
Turin
ITALIE
2004: Galerie AU FIL DE L’EAU
Fumal
BELGIQUE
Autres prestations :
2003 : ART ON COWS
Vache à mille feuilles
BRUXELLES