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Jean-Louis Gaillard

Retour à la liste Ajouté le 3 sept. 2013

un critique d'Art se penche sur mon travail en 2007

Jean-Louis Gaillard

 

« J’ai voulu être un peintre de la joie », écrit Jean-Louis Gaillard. Médecin de métier, il vire sa cuti et devient peintre.

Depuis ses premières aquarelles dans les années’80 et jusqu’à ses expositions dans les salons parisiens dans les années 2000, son engagement artistique le guide vers un choix surprenant, «le papillonnage».

 

Au lieu de s’en tenir à seul style et le développer, il virevolte. Emporté par l’élan cubiste, il réalise des volumes. En peignant des toiles abstraites il éprouve la gestualité, la sensualité de la matière comme le plaisir cloisonnant et rigoureux de la géométrisation et le vertige de la couleur. L’atmosphère ingénue et les contours simplifiés lui sont inspirés par la peinture naïve : « Ifs et Oliviers », « Champêtre ».

Quant à l’observation de la réalité Jean-Louis Gaillard la suggère, en joue et enfin il triche.

 

Ses toiles figuratives évoquent les souvenirs des endroits aimés, des sentiments éprouvés, vécus. Les symboles de la mémoire s’incarnent dans des œuvres proches de l’imagerie populaire parce que directes et parlantes : « Ficelle », « Manuscrit ».

 

Certaines sont conçues délibérément comme des cartes postales à l’ancienne. Le nom de l’endroit décrit y est inscrit «Plage de Préfailles» par exemple. Le lettrage, un peu désuet, un peu tremblotant dégage une nostalgie intime, proustienne.

D’autres relatent des ambiances. Un vieillard assis sur un banc et un chat longeant les murs crépis d’une maison aux volets rouges évoquent l’atmosphère nonchalante d’une petite ville de province.

Dans « Jazz dans le vent », l’atmosphère est moite. On se croirait dans un café mexicain. Les musiciens bien campés sur leurs jambes semblent battre la mesure avec le poids de leurs corps, les énormes bras des ventilateurs suspendus au plafond tournent continuellement.

Le plaisir, le bonheur, ou l’instant fugitif de la découverte marque l’esprit de ces œuvres, comme des sentiments envahissants, s’évanouissant aussitôt et que l’on voudrait éprouver encore et encore.

 

L’aquarelle lui va bien :  « Cheval fou » mais  surtout «  La cage ». À la fois drôle et brutale elle est croquée, légère, aérée, énigmatique, poétique. L’expressionnisme aussi lui va bien. On aimerait  voir plus de toiles dans l’esprit de  celle intitulée « Le Regard ». 

 

Les envolées de l’imagination ou les pulsions de l’inconscient ne l’intéressent pas.

Il part de la réalité. Elle est pour lui avant tout spectacle. Non pas n’importe quel spectacle. Les paysages lui permettent l’évasion et les descriptions colorées à perte de vue. La mer avec ses vagues et ses bateaux tantôt en temps de tempête tantôt d’accalmie, un peu à la manière des Romantiques, quand les mouvements de l’âme correspondent avec les images que lui offre la nature.

Il peint aussi cette autre réalité qui réjouit et qui console, apanage de la musique, de la danse et de la beauté des corps féminins.

Si Jean-Louis Gaillard ne cherche pas à inventer des images, ou bien très peu «Death’s Death » il semble vouloir transformer ce qu’il voit, donner au morceau choisi de réalité une lumière subjective, onirique, la sienne. Enfin il triche... « J’aime peloter un tableau ...Passer ma main dessus ...Peindre des êtres tels des beaux fruits » écrivait Auguste Renoir.  Plus visuel que son célèbre  prédécesseur, Jean-Louis Gaillard interprète les formes féminines à travers des ombres et des lumières. Ses femmes sont pleines et spectrales. La stylisation du corps dans « La boule de Cristal » et « Femme pétale » ajoute à l’œuvre une valeur graphique telle l’impacte d’une d’affiche.

Si par moments quelques démons rentrent subrepticement dans les pinceaux de l’artiste et les détournent vers un certain expressionnisme, Jean Louis Gaillard demeure ce qu’il veut être, le chantre de la tendresse et de la joie.

 

 

                                                                                             Ileana Cornea Paris novembre 2009

 

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