Gabrielle Hollensett-Grugier

Gabrielle se livre à sa passion pour le dessin et la peinture dès l'adolescence, première exposition personnelle en 1980, elle glane ensuite en amateur, plusieurs prix départementaux et régionaux, participe aux salons parisiens. Mais elle garde cette activité pour le plaisir et mène parallèlement une carrière de professeur. En 2005 elle décide de se consacrer entièrement à sa passion. Née dans  la grisaille charbonneuse du Nord de la France, elle se partage actuellement entre l’Ile de Ré et la  verte campagne haut-marnaise.

C’est d'abord en observant les toiles des grands maîtres qu’elle apprit son métier : des impressionnistes, la vibration de la lumière, de  Kandisky le monde de l'abstraction, de

Paul Klee  la musicalité dans la peinture. Tout pour elle est alors matière à peindre, des joies de la maternité aux horreurs de la guerre, sa peinture exprime sensualité ou révolte et lui sert d'exutoire.

Dans les années 80 sa rencontre avec l’Ile de Ré, aux côtés de son mari Denis Grugier, photographe d'art au regard acéré et sans compromis, marque un tournant dans sa démarche créatrice. Peu à peu, ajoutant l'élément marin à sa palette, elle(se concentre  sur trois ) évolue selon trois axes essentiels : la Lumière, la Couleur, le Rythme. Le sujet n'étant que prétexte et laissant libre cours  à l'imagination. 

Elle confie :" J’aime le moment où je suis seule avec les outils et la musique, absorbée par la recherche d’une harmonie, émerveillée par une couleur posée qui irradie soudain l’ensemble.....  Les éléments figuratifs trouvent  naturellement leurs racines dans mon vécu." L'ambivalence des paysages de docks ou de zones industrielles m'émeut. Les masses imposantes des constructions de l'homme, cargos, bâtiments, usines,  agissent sur moi comme autant de témoignages de vies humaines avec leur cortège de joies  et de souffrances"

Elle choisit actuellement l’Ile de Ré pour y travailler dans le calme et confie ses œuvres à la Galerie Sillage de Paimpol

Peinture à l'huile format 60 F

Le moment où je suis seule avec mes outils et de la musique, absorbée par la recherche parfois difficile d’un équilibre, d’une atmosphère, émerveillée par une couleur posée qui irradie soudain l’ensemble, ce moment privilégié est pour moi aussi important que le résultat, dont je suis d’ailleurs rarement entièrement satisfaite. Sans relâche je m’acharne, gratte, efface, détruis et reconstruis et ce n’est qu’avec regret que je décide de m’arrêter pour commencer une nouvelle peinture.
Lorsque je démarre sur un support blanc, je lui donne d’abord du relief (papier, sable, médium d’empâtement), puis je pose des couleurs acryliques avant d’utiliser de la peinture à l’huile et des pigments, en couches épaisses ou en glacis, pour arriver au résultat final.

Dès l’adolescence je me suis mise à dessiner, mais pour des raisons trop longues à expliquer ici, je n’ai pas choisi d’en faire mon métier. Mes études terminées, je me suis lancée avec passion dans la peinture ! Jusqu’en 2005 j’ai mené de front vie professionnelle (en exerçant un autre métier passionnant, celui de professeur), familiale et artistique ( j’ai fait ma première exposition personnelle en 1980.) La peinture s’est imposée à moi comme moyen d’expression vital, comme exutoire à mes peines, frustrations, angoisses et incompréhension du monde. Autodidacte, je me suis forgé un style très personnel avec des périodes très marquées par tel ou tel mouvement artistique, mais où se retrouve toujours le même fil conducteur.
Ma peinture est autobiographique, autopsychanalytique avec des influences diverses. Après des débuts purement classiques en 1975, j’ai suivi vers 1982 les symbolistes, puis les fauves, puis les expressionnistes. J’ai ensuite adoré l’abstraction lyrique et suis revenue finalement à un compromis entre abstraction et figuration. Influencée par l’actualité, engagée à ma manière dans le combat des femmes, dans la lutte pour la préservation de notre patrimoine nature, sensible à la beauté du monde, j’exprime avant tout dans mes peintures mon ressenti, mon émotion face à telle situation ou tel paysage. Ainsi mes œuvres peuvent-elles être très violentes ou au contraire d’une grande sérénité.

Au niveau de la forme mes peintures rejoignent l’art abstrait informel pratiqué par Willem De Kooning , Olivier Debré ou Zao Wou ki. La gestuelle associée à la musique y joue un grand rôle. Il y a dans l’acte de peindre une liberté structurée comme dans l’improvisation musicale. Mais sortant de l'abstraction, les forces de l'imaginaire peuvent se cristalliser en formes pré-figurales (Masson, Mirò) .
Ma démarche tend plutôt vers l’intellectualité. Mon travail est axé vers l’introspectif. Il me plonge quasiment dans la méditation. Elle est également très intuitive, aller dans l’essence des choses, se fondre en elles, en ressentir la profondeur métaphysique. L’interactivité entre le monde extérieur et mon subconscient est un élément de ma recherche d’un équilibre ressenti qui englobe ma mémoire. (Yves Klein, Adolf Wölfi). La part de spiritualité est omniprésente, recherche presque mystique de la lumière, de l’infini. (Mark Rothko).