Observer (2017) Peinture par Welter Arnaud

Vendu

Voir plus de Welter Arnaud

L'artiste propose des oeuvres sur commande

Vous avez manqué l'occasion d'acheter cette oeuvre ? Bonne nouvelle : l'artiste peut aussi créer une œuvre sur mesure, rien que pour vous!

Vendu par Welter Arnaud

  • Œuvre d'art originale Peinture, Acrylique sur Toile
  • Dimensions Hauteur 35,4in, Largeur 35,4in
  • Catégories Peintures à moins de 5 000 $US
Des mouches de la place publique Fuis, mon ami, dans ta solitude ! Je te vois étourdi par le bruit des grands hommes et meurtri par les aiguillons des petits. Avec dignité, la forêt et le rocher savent se taire en ta compagnie. Ressemble de nouveau à l’arbre que tu aimes, à l’arbre aux larges branches : il[...]
Des mouches de la place publique

Fuis, mon ami, dans ta solitude ! Je te vois étourdi par le
bruit des grands hommes et meurtri par les aiguillons des petits.

Avec dignité, la forêt et le rocher savent se taire en ta compagnie.
Ressemble de nouveau à l’arbre que tu aimes, à l’arbre
aux larges branches : il écoute silencieux, suspendu sur la mer.

Où cesse la solitude, commence la place publique ; et où
commence la place publique, commence aussi le bruit des
grands comédiens et le bourdonnement des mouches venimeuses.

Dans le monde les meilleures choses ne valent rien sans
quelqu’un qui les représente : le peuple appelle ces représentants
des grands hommes.

Le peuple comprend mal ce qui est grand, c’est-à-dire ce
qui crée. Mais il a un sens pour tous les représentants, pour tous
les comédiens des grandes choses.

Le monde tourne autour des inventeurs de valeurs nouvelles
: – il tourne invisiblement. Mais autour des comédiens
tourne le peuple et la gloire : ainsi « va le monde ».

Le comédien a de l’esprit, mais peu de conscience de l’esprit.
Il croit toujours à ce qui lui fait obtenir ses meilleurs effets,
– à ce qui pousse les gens à croire en lui-même !

Demain il aura une foi nouvelle et après-demain une foi
plus nouvelle encore. Il a l’esprit prompt comme le peuple, et
prompt au changement.

Renverser, – c’est ce qu’il appelle démonter. Rendre fou, –
c’est ce qu’il appelle convaincre. Et le sang est pour lui le meilleur
de tous les arguments.

Il appelle mensonge et néant une vérité qui ne glissent que
dans les fines oreilles. En vérité, il ne croit qu’en les dieux qui
font beaucoup de bruit dans le monde !

La place publique est pleine de bouffons tapageurs – et le
peuple se vante de ses grands hommes ! Ils sont pour lui les
maîtres du moment.

Mais le moment les presse : c’est pourquoi ils te pressent
aussi. Ils veulent de toi un oui ou un non. Malheur à toi, si tu
voulais placer ta chaise entre un pour et un contre !

Ne sois pas jaloux des esprits impatients et absolus, ô
amant, de la vérité. Jamais encore la vérité n’a été se pendre au
bras des intransigeants.

À cause de ces agités retourne dans ta sécurité : ce n’est que
sur la place publique qu’on est assailli par des « oui ? » ou des
« non ? »

Ce qui se passe dans les fontaines profondes s’y passe avec
lenteur : il faut qu’elles attendent longtemps pour savoir ce qui
est tombé dans leur profondeur.

Tout ce qui est grand se passe loin de la place publique et
de la gloire : loin de la place publique et de la gloire demeurè-
rent de tous temps les inventeurs de valeurs nouvelles.

Fuis, mon ami, fuis dans ta solitude : je te vois meurtri par
des mouches venimeuses. Fuis là-haut où souffle un vent rude
et fort !

Fuis dans ta solitude ! Tu as vécu trop près des petits et des
pitoyables. Fuis devant leur vengeance invisible ! Ils ne veulent
que se venger de toi.

N’élève plus le bras contre eux ! Ils sont innombrables et ce
n’est pas ta destinée d’être un chasse-mouches.

Innombrables sont ces petits et ces pitoyables ; et maint
édifice altier fut détruit par des gouttes de pluie et des mauvaises
herbes.

Tu n’es pas une pierre, mais déjà des gouttes nombreuses
t’ont crevassé. Des gouttes nombreuses te fêleront et te briseront
encore.

Je te vois fatigué par les mouches venimeuses, je te vois dé-
chiré et sanglant en maint endroit ; et la fierté dédaigne même
de se mettre en colère.

Elles voudraient ton sang en toute innocence, leurs âmes
anémiques réclament du sang – et elles piquent en toute innocence.
Mais toi qui es profond, tu souffres trop profondément,
même des petites blessures ; et avant que tu ne sois guéri, leur
ver venimeux aura passé sur ta main.

Tu me sembles trop fier pour tuer ces gourmands. Mais
prends garde que tu ne sois destiné à porter toute leur venimeuse
injustice !

Ils bourdonnent autour de toi, même avec leurs louanges :
importunités, voilà leurs louanges. Ils veulent être près de ta
peau et de ton sang.

Ils te flattent comme on flatte un dieu ou un diable ; ils
pleurnichent devant toi, comme un dieu ou un diable. Qu’importe
! Ce sont des flatteurs et des pleurards, rien de plus.

Aussi font-ils souvent les aimables avec toi. Mais c’est ainsi
qu’en agit toujours la ruse des lâches. Oui, les lâches sont rusés !
Ils pensent beaucoup à toi avec leur âme étroite – tu leur es
toujours suspect ! Tout ce qui fait beaucoup réfléchir devient
suspect.

Ils te punissent pour toutes tes vertus. Ils ne te pardonnent
du fond du cœur que tes fautes.

Puisque tu es bienveillant et juste, tu dis : « Ils sont innocents
de leur petite existence. » Mais leur âme étroite pense :
« Toute grande existence est coupable. »

Même quand tu es bienveillant à leur égard, ils se sentent
méprisés par toi ; et ils te rendent ton bienfait par des méfaits
cachés.

Ta fierté sans paroles leur est toujours contraire ; ils jubilent
quand il t’arrive d’être assez modeste pour être vaniteux.

Tout ce que nous percevons chez un homme, nous ne faisons
que l’enflammer. Garde-toi donc des petits !

Devant toi ils se sentent petits et leur bassesse s’échauffe
contre toi en une vengeance invisible.

Ne t’es-tu pas aperçu qu’ils se taisaient, dès que tu t’approchais
d’eux, et que leur force les abandonnait, ainsi que la fumée
abandonne un feu qui s’éteint ?

Oui, mon ami, tu es la mauvaise conscience de tes prochains
: car ils ne sont pas dignes de toi. C’est pourquoi ils te
haïssent et voudraient te sucer le sang.

Tes prochains seront toujours des mouches venimeuses ; ce
qui est grand en toi – ceci même doit les rendre plus venimeux
et toujours plus semblables à des mouches.

Fuis, mon ami, fuis dans ta solitude, là-haut où souffle un
vent rude et fort. Ce n’est pas ta destinée d’être un chassemouches.

Ainsi parlait Zarathoustra.
Suivre
Artiste peintre né en 1985, Arnaud Welter, étudie successivement le graphisme, l’illustration et la bande dessinée à saint Luc et à l’Académie des Beaux-arts de Liège. C’est pourtant par la peinture qu’il[...]

Artiste peintre né en 1985, Arnaud Welter, étudie successivement le graphisme, l’illustration et la bande dessinée à saint Luc et à l’Académie des Beaux-arts de Liège.

C’est pourtant par la peinture qu’il va se révéler.

Ses toiles nous invitent à un parcours de symboles et d’énigmes, un chemin entre l’imaginaire et l’insolite dans des œuvres intemporelles.

Un rapport complexe à une réalité qui se veut personnelle mais que chacun fera sienne au gré de la lecture qu’il en donnera.

Son travail fourni par le détail nous invite à un jeu de qui voit quoi.

Sommes-nous ces ombres ou ces lumières ?

Voir plus de Welter Arnaud

Voir toutes les œuvres
Acrylique sur Toile de lin | 63x39,4 in
Pas à Vendre
Acrylique sur Toile | 15,8x15,8 in
Pas à Vendre
Acrylique sur Toile | 39,4x31,5 in
Pas à Vendre
Acrylique sur Toile | 7,9x7,9 in
Vendu

Artmajeur

Recevez notre lettre d'information pour les amateurs d'art et les collectionneurs