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Sandrine Wely

Retour à la liste Ajouté le 2 avr. 2004

Diplômée de l'École des Beaux-Arts de Paris (ENSBA) en 1992, année post diplôme en 93, j'ai suivi une formation artistique dès l'âge de huit ans.
Aimant faire le tour des choses et curieuse de nature, j'ai aussi suivi une formation de peinture en décor chez les Compagnons (FFMB), j'ai travaillé comme peintre en décor aux ateliers de la Comédie Française et comme graphiste presse et multimédia dans une petite agence.
Après quelques expériences professionnelles diverses (ce qui explique le peu d'expos), je retrouve la vraie vie, celle de peintre.
Mon travail est essentiellement une approche émotionnelle et spirituelle du monde qui me porte et, si mon regard semble parfois sans concession sur ce dernier, mon engagement est d'abord poétique. Je trouve toujours à apprendre de la nature, même si je ne travaille qu'à l'atelier, mon besoin d'intérioriser les sensations, images, lumières, idées, ne m'invite pas à peindre sur le motif, et s'il m'arrive d'esquisser un paysage, un arbre, un village ou autre, c'est pour le regarder au plus juste. Je travaille mes souvenirs et les déplie en images et en couleurs, la forme est le plus souvent à la frontière de l'abstraction, ou plutôt une réalité ré-interprétée librement. Mes sensations sont ainsi plus riches et plus justes, ne cherchant jamais à représenter.

Les ponts et cales
J'aime le principe des séries en ce qu'elles me permettent d'approfondir et de ré-interpréter le même sujet, de le torturer encore et encore, jusqu'à ce qu'il devienne mien. Certains thèmes sont récurrents comme les ponts et autres lieux de passage, les cales de bateaux par exemple, où chacun y laisse un morceau de son histoire sans jamais s'approprier ce lieu. Ce sont alors des lieux où tout est possible et chaque histoire imaginable, souvent chargés d'émotion.

Les usines et le soleil noir
Les vieilles usines, lieux désaffectés et en ruine sont pour moi l'image de cette ruine que l'on fabrique pour le monde, le soleil noir étant l'ultime stigmate de notre société de production industrielle hors de toute échelle humaine.

Les femmes voilées
Les femmes voilées, muselées, sont autant d'images de la mort incarnée, que la Mort même jalouse, tant leur regard est absent. Ce thème de la femme prisonnière d'un mutisme forcé m'est cher et je les peins violentes comme la lumière du soleil afin que personne ne puisse dire qu'il ne les voit pas.

Savonarole et les Papes
Jérôme Savonarole me fascine depuis mon enfance. Comment un homme seul réussit à faire vaciller le pouvoir en place et la toute puissance de l'église grâce à ses prêches. Soit, son fanatisme peut faire peur mais l'on voit parfaitement les actes extrêmes s'affronter dans un duel peu loyal. La réponse du clergé est sans appel, c'est le bûcher pour le moine ordonné par un Pape sanguinaire. Si mes Papes sont rouges, c'est le sang du Christ qui leur tache les mains, ils le re-crucifient à chaque nouvelle condamnation pour hérésie. Nous revivons sans cesse ce même duel sanglant, le siècle ne change rien à l'affaire, l'histoire se répète, encore et encore et nous nous retrouvons impuissants à faire évoluer le monde.

Artmajeur

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