« …les symphonies de couleurs de Michèle Wilhelm ne sont pas prisonnières de la description et de l’illusion théâtrale des choses. Il ne s’agit nulle part d’un fait divers sur toile.
Tout comme William Turner, Michèle Wilhelm a franchi le pas d’une thématique peinte vers la composition purement intuitive et intellectuelle où la couleur réussit à vaincre les formes conventionnelles et les recouvre. Chez elle aussi la lumière omniprésente est le seul et unique contenu de la peinture.
D’autre part et parce que la plupart des tableaux sont construits autour de la couleur active et appelant au voyage, le jaune, c’est avec l’esprit du pigeon voyageur que l’on partira le mieux à la découverte des territoires de ses œuvres.
Les pigeons utilisent en effet la couleur jaune du soleil comme seul compas pour leur voyage ; et plus que par la représentation topographique des paysages et des villes, c’est par le jeu de la lumière qu’ils sont guidés, conditionnés. Tout ce qui est reconnaissable est oublié car voyager ou peindre l’air et la lumière devient retrouver une destination préfixée, dans l’intimité, dans l’atmosphère et le rêve du tableautin-miroir… »
« L’aventure, la fête du voyage commence au premier regard. Ensuite l’architecture éclate sous la « patte » entêtée et musclée de l’artiste.
On se sent habité de cette lumière qu’elle a captée. »
Roger de Neef
Formation : un master en psychopédagogie, Recherche & Développement en formation d’adulte,9 années de peinture et dessin sur modèle vivant dans 3 académies à horaire décalé (Watermael-Boitsfort, Leeuw-Saint-Pierre, Charleroi).
Le lien entre la R&D et la peinture s’est tissé autour de la prise en compte de l’incertitude. Incertitude dans l’approche de systèmes, des êtres humains, de la peinture. Le respect de l’intuition et la construction de la toile autour de « ce qui apparait », autour « de ce qui fait sens ».
Pour le peintre, il s’agit de définir un dispositif qui permet « l’irruption du hasard dans l’élaboration du tableau » (Monique Frydman). La toile présente une surface prédéfinie qui sert de cadre et de limite à un système ouvert qui va bouger et évoluer. Les valeurs, les couleurs, les formes interagissent et s’organisent jusqu’à présenter une composition, un système qui fait sens à mes yeux, un univers vivant.
Michèle Wilhelm’s work relates to abstract expressionism (« Lyrische abstraktie » in Dutc). She tends to use rich, vibrant colour harmonies or contrasts. The large scale canvases, almost « wall-pictures », dominate the spectator’s field of vision. From within, they become strange objects of contemplation.
Behind layers of floating colour and through hidden doors and windows, a transcendental reality appears, beyond conventional notions of the beautiful. In other words, strenght and conviction derive from a metaphysical underground. Visual metaphors of the sublime and of the dramatic. « Innerscapes », these colour field paintings.
At the age of 55, the great Turner started a series of watercolours and oilsketches which he surprisingly named Colour Beginnings. They introduce his second carreer as a painter and remain amazingly modern. Some aspects of Wilhelm’s pictures remind me of these « colour beginnings »
