Interview | Christophe Foucault : Je suis autodidacte

Interview | Christophe Foucault : Je suis autodidacte

Olimpia Gaia Martinelli | 19 juin 2025 5 minutes de lecture 0 commentaires
 

"Je suis un autodidacte. J’ai appris au fil des années à maîtriser la lumière, la netteté, le flou, les plans et parallèlement j’ai approfondi ma connaissance de la biodiversité sous marine."...

Qu'est-ce qui vous a poussé à créer des œuvres d'art et à devenir un artiste ? (événements, sentiments, expériences...)
Au départ la plongée sous marine que je pratique depuis 10 ans. L’émerveillement face à la biodiversité sous marine, une œuvre d’art naturelle cachée que j’ai souhaité montrer au monde terrestre. Chaque plongée est une quête du beau jusqu’à l’infiniment petit. Le monde sous marin est ultra riche en couleurs, formes diverses, un terrain de jeu passionnant pour un photographe 

Quel est votre parcours artistique, les techniques et les sujets que vous avez expérimentés à ce jour ?
Je suis un autodidacte. J’ai appris au fil des années à maîtriser la lumière, la netteté, le flou, les plans et parallèlement j’ai approfondi ma connaissance de la biodiversité sous marine. Quand je reviens 10 ans en arrière, je vois nettement l’évolution, année par année. La nature est tellement magnifique qu’on devient de plus en plus exigeant pour restituer le beau.
Au départ j’utilisais un système d’éclairage traditionnel assez puissant. Puis m’ai venu l’idée de travailler en éclairage faible. J’ai donc fabriqué un système en fibre optique qui canalise la lumière sur les sujets. De fait, en photographie sous marine se nuit, avec une stabilité précaire, une lentille macro, les difficultés viennent se superposées et la prise de vie relève alors de la performance. Mais le résultat est éclatant, particulièrement sur des sujets tels que des anémones de mer qui me laissent absolument comtemplatif.

Quels sont les 3 aspects qui vous différencient des autres artistes, rendant votre travail unique ?

Ma technique de prise de vue en basse lumière est très peu utilisée car difficile à maîtriser.
Mes séquences de photos sous marines se font dans un état méditatif en parfaite harmonie avec un environnement d’obscurité qui devient un cocoon protecteur.
Je termine d’ailleurs chaque séance de photos de nuit en éteignant mon éclairage sous marin, dans une obscurité absolue pendant 5 à 10 mn, pour clôturer ce temps de contemplation et remonter à la réalité de la surface.


D'où vient votre inspiration ?

Tous simplement de la faune et de la flore sous marine

Quelle est votre démarche artistique ? Quelles visions, sensations ou sentiments voulez-vous évoquer chez le spectateur ?

je veux capter et restituer cette ambiance méditative qui me permet d’appréhender les beautés naturelles.
Mes tableaux doivent plonger le spectateur sous la mer avec fascination.

Quel est le processus de création de vos œuvres ? Spontané ou avec un long processus préparatoire (technique, inspiration des classiques de l'art  ou autre)?
Chaque séance photos doit être préparée en termes de matériel de plongée, de sécurité, d’éclairage, de condition physique et bien entendu de vérification du matériel photographique
Si je suis inspiré par une anémone de mer, je choisis un site en particulier où je sais que je vais en trouver. Si je suis inspiré par une crevette du Yucatan, je sais où aller la chercher car je connais ses  habitats favoris.
C’est une quête…..

Utilisez-vous une technique de travail particulière ? si oui, pouvez-vous l'expliquer ?
A chaque fin de plongée, je sais si j’ai capturé en image qui sera éclatante.
La suite du travail consiste à visualiser les images sur un ordinateur. Quelques corrections en termes de voile peuvent être appliquée, mais le grâce est de tenir une image que je ne retouche pas du tout, ce qui arrive régulièrement.

Y a-t-il des aspects novateurs dans votre travail ? Pouvez-vous nous dire lesquels ?
L’éclairage en faible luminosité qui n’est ps novateur mais très peu utilisé car très difficile à maîtriser 



Avez-vous un format ou un support avec lequel vous êtes le plus à l'aise ? si oui, pourquoi ?
Je préfère la photo de nuit car les conditions sont plus difficiles et la satisfaction donc plus importante

Où produisez-vous vos œuvres ? A la maison, dans un atelier partagé ou dans votre propre atelier? Et dans cet espace, comment organisez-vous votre travail de création?
Je prends mes photos sous marine en côte sous le vent, côté mer des Caraïbes, en Guadeloupe.
Je termine le travail de l’image dans un environnement zen, dans ma maison. J’ai la chance d’habiter dans un endroit qui est classé en tant que biosphère par l’ONU. Je n’entends aucun autre bruit que celui de la nature. Un milieu parfaitement adapté pour finaliser mon travail sous marin.

Votre travail vous amène-t-il à voyager afin de rencontrer de nouveaux collectionneurs, pour des salons ou des expositions ? Si oui, que cela vous apporte-t-il ?
Mes photos ont été récemment sélectionnées dans le cadre de la conférence de l’ONU sur les océans qui a eu lieu en juin 2025 à Nice en présence de 193 gouvernements ou chefs d’Etats.
Je suis régulièrement exposé en Guadeloupe.
Récemment, le multiple champion du monde et champion Olympique de judo, TEDDY RINER m’a fixé un rdv afin de voir mon travail, il s’est attardé assez longuement sur un tableau que je lui ai offert.
Mon travail est aujourd’hui reconnu et j’avoue que cela m’apporte une grande satisfaction, celle de mettre au grand jour la beauté de la nature qui est à elle seule une œuvre d’art que l’on peut capter.

Comment imaginez-vous l'évolution de votre travail et de votre carrière d'artiste dans le futur ?
J’observe une popularité grandissante que je savoure mais j’avoue ne pas savoir jusqu’où cela pourra me mener. Je n’ai aucune ambition particulière, je savoure le moment.

Quel est le thème, le style ou la technique de votre dernière production artistique ?
Anémone « magique  et mystérieuse » prise de nuit biensur.

Pouvez-vous nous parler de votre expérience d'exposition la plus importante ?
L’expérience de la conférence de l’ONU, depuis les articles de presse sur mon travail s’enchaînent et les contacts se multiplient.

Si vous aviez pu créer une œuvre célèbre dans l'histoire de l'art, laquelle choisiriez-vous ? Et pourquoi ?
Le Big Boss que j’ai offert à Teddy Riner. Cette photo qui a gagné un concours représente une blennie, un petit poisson d’environ 5 mm qui est posé sur un lit de bulbes de coraux. 
Outre la performance de prise de vue, car ce poisson se déplace très rapidement, outre le fait de l’offrir en personne à une star mondiale du sport, cette photo exprime pour moi l’humilité. L’humilité d’un poisson qui est au milieu de richesses faites d’or, d’émeraudes et de diamants. Je l’ai appelé le BIG BOSS et l’ai offerte au BIG BOSS mondial de judo. Cette photo est devenue légendaire à mes hier.

Si vous pouviez inviter un artiste célèbre (mort ou vif) à dîner, qui serait-ce ? Comment lui proposeriez-vous de passer la soirée ?
J’inviterai Laurent Ballesta, une légende dans ma discipline.
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