Land art : art et nature enfin réconciliés ?

Land art : art et nature enfin réconciliés ?

Nicolas Sarazin | 21 mars 2017 2 minutes de lecture 0 commentaires
 

Né aux États unis à la fin des années 1960 en réaction contre l’ordre établi, les institutions muséales, le caractère mercantile et élitiste de l’art, le Land art désigne l’ensemble des courants artistiques qui utilisent la Nature comme lieu, matériau et surface d’inscription de leur travail.

Né aux États unis à la fin des années 1960 en réaction contre l’ordre établi, les institutions muséales, le caractère mercantile et élitiste de l’art, le Land art désigne l’ensemble des courants artistiques qui utilisent la Nature comme lieu, matériau et surface d’inscription de leur travail. 

On distingue généralement deux types d’interventions artistiques:

–les inscriptions de grande envergure à l’échelle du paysage («Earthworks »). À l’image des géoglyphes de Nazca, les pionniers du Land art tel Robert Smithson ont réalisé dans l’ouest désertique américain des « terrassements » ou des excavations monumentales inscrites dans le paysage ;

– les œuvres à échelle humaine réalisées avec des matériaux issus de la Nature (terre, pierres, boues, branches...).

Alors que les premières sont appelées à durer, même si elles sont érodées avec le temps par les éléments, les deuxièmes ont vocation à être éphémères en se dégradant ou se décomposant naturellement.

Ces entreprises artistiques étant réalisées dans des lieux inaccessibles, le support photographique est indispensable, attestant voire étant constitutif de l’œuvre. 

Par bien des aspects, le Land art a pris le contrepied des formes traditionnelles de l’art :

– l’œuvre originelle ne se réalisait plus dans un atelier, n’était plus transportable ou exposable et ne pouvait se détenir car, réalisée in situ, loin des yeux du public ;

– l’œuvre n’était plus une représentation de la Nature, mais s’inscrivait dans la Nature avec laquelle elle interagissait. Elle n’était plus figée, définitive, évoluant avec les conditions climatiques et les aléas naturels ;

–l’œuvre et son créateur n’étaient plus éternels.

Le Land art a connu depuis près de cinquante ans de nombreuses évolutions remettant en cause certaines de ses revendications initiales. Il est devenu transposable et exposable. Il a réintégré l’espace muséal au travers d’installations (telles que South Bank Circle de Richard Long par exemple) et a rejoint les plus grandes collections particulières. Il a connu différents prolongements tels l’art végétal ou « art dans la nature », l’art du Monde (« Earth act » qui interroge l’homme et le rapport qu’il entretient avec son environnement) ou l’art écologique.

Grâce au Land art, la Nature et l’art, création humaine cherchant à imiter ou transcender la Création naturelle, se sont enfin réconciliés. Au vu du boom actuel de l’art vert, ces réalisations naturelles sont appelées à réunir une audience de plus en plus large.

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