La danse au Moulin-Rouge

La danse au Moulin-Rouge

Nicolas Sarazin | 8 mars 2023 5 minutes de lecture 1 commentaire
 

La Danse au Moulin-Rouge est une peinture à l'huile sur toile de l'artiste français Henri de Toulouse-Lautrec. La peinture montre deux personnes dansant le cancan au milieu d'une salle de danse bondée.

La danse Moulin-Rouge (1890), huile sur toile (100,5 × 150 cm), Philadelphie, Philadelphia Museum of Art

La Danse au Moulin-Rouge est une peinture à l'huile sur toile de l'artiste français Henri de Toulouse-Lautrec.  Elle a été peinte en 1890 et est la deuxième de plusieurs peintures graphiques de Toulouse-Lautrec représentant le cabaret du Moulin Rouge, qui a ouvert ses portes à Paris en 1889.  Le tableau mesure 115 × 150 cm,  l'œuvre de Lautrec est actuellement exposée au Philadelphia Museum of Art.

La peinture montre deux personnes dansant le cancan au milieu d'une salle de danse bondée. Au dos du tableau, une inscription de Toulouse-Lautrec indique : "L'instruction des nouveaux par Valentine la Désossée". Cette inscription n'a été retrouvée que récemment. Cela signifie que l'homme à gauche de la femme qui danse est un danseur connu du Moulin Rouge, Valentin le désossé. Il enseigne à la nouvelle danseuse du cabaret. À droite, une mystérieuse aristocrate vêtue de rose. Il y a également de nombreuses personnes aristocratiques à l'arrière-plan, comme le poète Edward Yeats, le propriétaire du club et même le père de Toulouse.


Henri de Toulouse-Lautrec

Henri de Toulouse-Lautrec est né à Albi, en France, dans une famille riche aux racines nobles. Ses ancêtres étaient les comtes de Toulouse. Les cousins de ses parents sont probablement à l'origine de la maladie génétique qu'il découvre à l'âge de 10 ans. Ses os étaient faibles et se brisaient facilement, et il ne grandissait pas bien. Il ne mesurait que 1,52 mètre. Bien que son visage soit également déformé, Lautrec est une personne joyeuse et sociable qui aime plaisanter sur son apparence. Lautrec est devenu artiste à l'âge de 20 ans. Son oncle l'aide à démarrer. En 1884, il s'installe à Paris, où il vit dans le quartier bohème de Montmartre. Lautrec apprend à peindre dans les ateliers d'autres artistes et rencontre des gens de son âge, comme Van Gogh. Il écrit pour des magazines et travaille dans le domaine de l'affiche, en plein essor à l'époque.

Lautrec aime sortir le soir et s'enivrer. Il se rend au Moulin-Rouge, ouvert en 1889, où se produisent La Goulue, Jane Avril et Valentin le Désossé. Il réalise également des affiches pour la réouverture du Divan Japonais, où chante Yvette Guibert. Lautrec montre les acteurs et actrices du monde du spectacle avec un brin d'ironie. Il n'hésite pas à se moquer de leurs visages, quitte à frôler la caricature. Plus que tout autre illustrateur, Lautrec a donné aux artistes de Montmartre leur propre style graphique.

Toulouse-Lautrec en train de peindre La Danse au Moulin-Rouge en 1890

Lautrec ne fréquente que des prostituées car son corps est difficile et presque déformé. Il ne se sentait pas jugé et ne jugeait pas ces femmes, considérées comme de mauvaises personnes. Dans les années 1890, l'univers des maisons closes devient l'un de ses sujets de prédilection, mais il ne peut exposer librement ses œuvres, jugées trop scandaleuses. Lautrec contracte la syphilis, qui, associée à sa consommation d'alcool, le fait mourir jeune, à l'âge de 36 ans, en 1901.

Toulouse Lautrec et le cabaret

Toulouse-Lautrec a rendu célèbres Montmartre, ses peintres, ses filles, ses personnages originaux et ses fêtes débridées à la fin du XIXe siècle. L'histoire des cafés parisiens, des concerts, des cabarets et des bals qui ont fait de la Butte un lieu de fête et d'amusement reste étroitement liée à la célébrité de l'artiste. Il ne se souciait pas de ce que l'on disait de lui. Et sa vie anticonformiste, différente des règles de son époque, se déroule dans des lieux devenus légendaires.

Il a passé beaucoup de temps dans les cabarets et les théâtres et a vécu la majeure partie de sa vie à Montmartre, au nord de Paris. Le monde étrange dans lequel il vivait était un sujet naturel pour ses peintures.

Cette œuvre montre une scène de danse au Moulin Rouge et l'atmosphère du cabaret, avec des hommes et des femmes qui se promènent bruyamment et constamment sur la grande scène de la salle de bal, qui occupait la majeure partie du cabaret à l'époque. La plupart des personnages sont des hommes vêtus de costumes trois pièces sombres, mais il y a quelques femmes dans l'image, comme une femme en rose au premier plan et une danseuse au milieu. La scène se déroule au Moulin Rouge, l'un des cabarets les plus populaires de l'époque. 

Les détails du tableau

L'homme en noir

L'homme en noir à gauche du tableau est Valentin le Desossé, ou Edme-Étienne-Jules Renaudin, un célèbre danseur et contorsionniste de l'époque qui dansait avec La Goulue. Il est grand et a les jambes arquées. Il est vêtu de noir et porte un chapeau haut de forme, très en vogue à l'époque. Il apprend à danser à une jeune femme rousse. Elle porte une robe beige, des jupons blancs et des bas rouges. On voit ses mollets et les bottes à talons dont elle a besoin pour danser le chahut-cancan, qui est la danse qui a précédé le cancan français.

La femme Bourgeoise

Une femme bourgeoise se tient à côté de la danseuse. Elle porte une robe de satin rose avec une fourrure blanche, un grand chapeau à plumes et des gants noirs. Son corps droit et hautain contraste avec celui de la danseuse, tout en courbes et en mouvements. Sa présence est étrange dans un cabaret, qui est un endroit où l'on s'amuse, mais aussi où l'on se comporte mal. Cela montre que le cabaret est un lieu où des personnes d'horizons différents peuvent se rencontrer.

A l'arrière-plan 

On aperçoit une foule de personnes habillées dans le style des années 1890. Les hommes portent des costumes trois pièces et des hauts-de-forme ou des chapeaux melon.

La femme vêtue de noir

La femme en noir au premier plan serait Jane Avril, une célèbre danseuse du Moulin Rouge.

L'homme aux cheveux blancs sur le visage

L'homme à la barbe blanche près du bar à droite serait le père de Toulouse-Lautrec

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