L'automne abstrait

L'automne abstrait

Olimpia Gaia Martinelli | 20 sept. 2023 8 minutes de lecture 0 commentaires
 

"Comme chaque année, depuis des siècles, probablement depuis la nuit des temps dont personne ne se souvient, l'automne est de retour, une saison accompagnée des couleurs marron, rouge et jaune, qui collent à la peau des feuilles, des arbres et du sol. "....

SEPTEMBRE DAYDREAM L 1 (2023)Peinture de Peter Nottrott.

La représentation la plus typique de l’automne

Comme chaque année, depuis des siècles, probablement depuis la nuit des temps dont personne ne se souvient, l'automne est de retour, une fois de plus, une saison accompagnée des couleurs marron, rouge et jaune, qui collent à la peau des feuilles, des arbres et de la terre. En peinture, ce qui vient d'être brièvement décrit est typiquement immortalisé par l'art figuratif de chaque courant, tendance et mouvement, à travers la représentation de sujets quelque peu apparentés, visant principalement à capturer les couleurs susmentionnées, qui trouvent leur arrangement le plus typique dans les forêts, les prairies, les paysages marins et les paysages urbains, où parfois, même certains personnages, plus ou moins solitaires, se concentrent sur la contemplation silencieuse des changements dans le paysage, précisément déterminés par l'avènement de la période bien connue qui prépare à l'hiver. Ensuite, afin de résumer la tendance picturale susmentionnée, je prends comme modèle deux tableaux de Van Gogh, représentant le jardin de l'hôpital Saint-Paul (Saint-Rémy de Provence), dans lesquels une figure solitaire se déplace parmi les arbres, qui ont maintenant pris les couleurs de l'automne, devenant ainsi d'habiles manifestes des significations symboliques de la saison en question, notoirement reconnue comme un temps d'équilibre, dans lequel le jour et la nuit ont la même durée, Cette saison a pour but d'inviter au changement et à l'évolution nécessaire, qui doit cependant être accueillie avec calme et protection, tout comme lorsque, lentement, nous commençons à nous couvrir des premiers manteaux, afin d'être prêts à affronter le défi vital des mois plus froids qui s'annoncent. En outre, en prenant l'exemple des feuilles d'automne qui tombent, nous devrions également penser, dans ce contexte particulier, à laisser tomber tout ce qui n'a pas fonctionné dans le passé, afin de travailler sur nous-mêmes, en nous préparant à accueillir la nouvelle vie, qui ne se manifestera clairement qu'au printemps prochain. Pour en revenir à Van Gogh, le premier des deux tableaux que je souhaite analyser est Le jardin de l'hôpital Saint-Paul (chute de feuilles) de 1889, une œuvre conservée au musée Van Gogh d'Amsterdam. L'hôpital Saint-Paul (chute de feuilles) de 1889, une œuvre conservée au musée Van Gogh d'Amsterdam, capable de résumer le vif intérêt du peintre pour le sujet traité, à savoir l'espace vert entourant l'institution où se trouvait son refuge de l'époque, prêt à être fréquenté même en automne, période habilement suggérée par le choix savant des couleurs du paysage, visant à accompagner une figure solitaire, se déplaçant parmi les feuilles, qui, maintenant tombées, sont balayées par une brise légère. Le point de vue de la toile en question est en hauteur, alors qu'une vue horizontale nous est fournie par Le jardin de l'hôpital Saint-Paul (1889), une œuvre au thème similaire, dans laquelle, cependant, la figure humaine apparaît nettement plus distante et plus petite, peut-être moins prédisposée à entamer un dialogue avec le spectateur, afin de partager avec lui ses sentiments à propos de l'arrivée de la nouvelle saison.

NATURE BIEN-AIMÉE (2021)Peinture d'Emily Starck.

LUMIÈRE D'AUTOMNE (2020)Peinture de Marianne Quinzin.

La révolution de l'abstraction

Après ces deux dernières brèves descriptions, nous en sommes arrivés à parler de l'abstraction, un courant notoirement connu pour sa capacité à se détacher du rendu de la réalité, tout en restant lié aux émotions qui en découlent. En effet, les chefs-d'œuvre de Jackson Pollock, Cy Twombly, Agnes Martin et Sean Scully nous parlent de l'automne, non pas en montrant ses arbres, ses feuilles, ses paysages et ses personnages, mais en évoquant parfois ses sentiments. En commençant par le premier artiste, on connaît bien sa toile intitulée Autumn Rhythm (Number 30), un exemple classique de l'action painting du peintre, qui a été réalisée à l'automne 1950, une époque où Pollock produisait dans son studio Springs à New York, un endroit où il a capturé la période de l'année en question, en utilisant les tons bruns des feuilles qui tombent, dont le flottement dans le ciel est probablement simulé par la pratique de la goutte d'eau. Malgré mon interprétation, il semble incontestable que si je n'avais pas été aidé par le titre, je ne serais presque jamais arrivé à l'association automne-Pollock, ce qui, étant donné les particularités de l'abstraction, se répète naturellement dans les chefs-d'œuvre suivants étudiés, qui sont définitivement liés à la période en question, grâce à l'apport incontestable du nom qu'ils portent. Je veux parler de Autumn de Cy Twombly, Autumn Watch d'Agnes Martin et The Fall de Sean Scully, des tableaux sans rapport avec la réalité, bien que, dans le cas du premier peintre, il annonce sans équivoque la période de l'année immortalisée, non seulement en juxtaposant des couleurs fortes telles que le vert, le marron et le bleu foncé, mais aussi en utilisant les couleurs de l'eau et de la terre, brun et bleu foncé, aux jaunes et violets plus vifs, mais aussi en insérant des fragments poétiques griffonnés, dans lesquels on peut lire sans équivoque le mot automne, qui apparaît en haut de la toile, en marron irrégulier et dégoulinant. Ainsi, de tous les peintres abstraits considérés, lévitant la clarté du titre ou les teintes automnales présentées, c'est seulement Cy Twombly qui explicite, encore une fois par l'utilisation du langage, la présence silencieuse et abstraite de la saison en question, réitérant ce qui avait déjà été partiellement énoncé par le nom de l'œuvre, et réalisant ainsi une sorte de répétition du sens, qui trouve un espace à l'extérieur et à l'intérieur de la toile. Enfin, l'automne abstrait prend forme dans les interprétations des artistes d'Artmajeur, comme celles du Studio Felix Günther, de Vera Hoi et de Tatiana Bondarenko.

FORÊT D'AUTOMNE D'EN HAUT (2023)Peinture du Studio Felix Günther.

Studio Felix Günther : Forêt d'automne vue d'en haut

Lorsque j'ai vu cette toile pour la première fois, j'ai pensé au moment où je me promène dans le parc pendant la saison en question et où je me perds dans l'observation, au-dessus de ma tête, à l'endroit précis où mes yeux se dessinent, des feuilles qui couvrent le sol avec impatience. Elles sont parfois si nombreuses que je me retrouve souvent à devoir les chasser avec mes chaussures, comme si elles étaient devenues une couverture récalcitrante pour les flaques d'eau de l'automne. Ici, l'œuvre de Studio Felix Günther me fait imaginer que je vois cette étendue, toujours d'en haut, mais maintenant non plus usurpée par la présence de mon corps, comme si elle se présentait à la manière d'une mer douce, où j'oserais plonger quand il n'est plus temps d'enfiler mon maillot de bain. Eh bien, mes premières impressions sur le tableau s'avèrent tout à fait justes, puisqu'elles se reflètent dans son titre, qui est prêt à indiquer non seulement la vision de feuilles, mais même celle d'une forêt entière, qui est assiégée par les couleurs de l'automne, qui se juxtaposent, pour se répéter, l'une à côté de l'autre. Enfin, en ce qui concerne l'artiste d'Artmajeur, Thomas Jankowski, peintre contemporain exerçant en Allemagne, reste fidèle, dans sa recherche artistique, à l'art abstrait, qu'il s'efforce d'explorer en faisant preuve d'une enviable soif d'expérimentation, où triomphe dernièrement la technique de l'acrylique, dont il apprécie particulièrement les teintes vibrantes.

"AUTOMNE À PARIS" (2022)Peinture de Vera Hoi.

Vera Hoi : L'automne à Paris

Je ne voudrais pas me faire remarquer, mais si on m'avait parlé d'un automne à Paris, j'aurais sûrement imaginé voir le Jardin des Tuileries avec beaucoup de feuilles brunes, accompagné de la présence plus classique de la Tour Eiffel, un monument qui nous observe depuis 1889 environ, à tel point que je n'ose même pas imaginer le nombre d'automnes qu'elle a eu l'occasion de contempler, mouillant souvent son métal avec les fréquentes pluies de l'époque. Bon, je m'interromps, car dans le cas de l'abstraction en question, ma vision ne peut en aucun cas prendre une forme figurative, tant les couleurs de l'œuvre de l'artiste d'Artmajeur, semblent peut-être synthétiser au minimum l'impression donnée par un parc tout juste mouillé par un orage. Si l'on se réfère plutôt aux propres mots de l'artiste, le tableau en question est né du souvenir évoqué par les promenades automnales dans la capitale française, dont Hoi a cherché à reproduire la beauté, le charme et le romantisme, poursuivant l'intention de célébrer cette période spécifique de l'année, souvent associée à la nostalgie et au souvenir, aujourd'hui rendue par l'intuition artistique. Vera Hoi, quant à elle, est une peintre autrichienne particulièrement fascinée par la nature, un sujet à travers lequel l'artiste parvient à exprimer les sentiments nés de ses rencontres, de ses idées et de ses rêves. Elle tente, à travers son art, d'atteindre un objectif très difficile : capturer la beauté sur la toile afin de la diffuser dans le monde.

CÉLÉBRATION D'AUTOMNE (2022)Peinture de Tatiana Bondarenko.

Tatiana Bondarenko : Célébration d'automne

Nous avons dit que l'automne vit dans les sujets, les sentiments, les mots et les couleurs. C'est précisément à travers ces dernières, ainsi qu'à travers les sensations qui en découlent, que s'exprime l'œuvre de Bondarenko, qui nous parle de la saison tant évoquée, en nous montrant simplement ses chromatismes les plus populaires, destinés à prendre forme sur le support, à travers des couches superposées et irrégulières, donnant lieu, probablement, à une sorte de célébration du marron. Cette couleur, selon les mots de l'artiste, est surtout liée à un sujet : la dorure brunâtre des feuilles qui tombent, capable d'apporter paix et tranquillité à ceux qui la contemplent. En outre, le peintre tient à souligner qu'en réalité, c'est la nature, dans toutes ses saisons, qui lui donne toujours inspiration et beauté, des sensations qui se concrétisent parfois à travers l'éclat argenté de l'hiver, d'autres fois à travers la fraîcheur murmurante du printemps, sûrement à travers le vert d'un été gazouillant ou simplement en évoquant le triomphe doré de l'automne... Enfin, en ce qui concerne l'artiste d'Artmajeur, Tatyana Bondarenko est une peintre russe résidant en Arménie, qui s'inspire principalement de sujets naturalistes, toujours prêts à transmettre la confiance et le calme, sentiments nécessaires à une artiste dont le but principal est de répandre, à travers son travail, la joie et la légèreté, visant à accompagner le spectateur dans l'expérience de l'amour, de la paix et de la confiance. Tout cela est possible, selon Bondarenko, grâce à l'abstraction, qui permet à chacun de trouver sa force, puisqu'il est libre d'imaginer ce dont il a le plus besoin...


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