Interview exclusif de Jacques-Armand Akoun

Interview exclusif de Jacques-Armand Akoun

Nicolas Sarazin | 13 mai 2015 7 minutes de lecture 23 commentaires
 

Nous avons interviewé Jacques-Armand Akoun pour la sortie de la 30ème édition de la cote des peintres. Dans cet interview vérité, sans langue de bois, Jacques-Armand Akoun, ce passionné au service de l'art nous explique en détail comment est établit la cote d'un artiste et l'aide précieuse qu'elle peut leur apporter.

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INTERVIEW EXCLUSIF DE JACQUES-ARMAND AKOUN

Nous avons interviewé Jacques-Armand Akoun pour la sortie de la 30ème édition de la cote des peintres. Dans cet interview vérité, sans langue de bois, Jacques-Armand Akoun, ce passionné au service de l'art nous explique en détail comment est établit la cote d'un artiste et l'aide précieuse qu'elle peut leur apporter.

Artmajeur : Bonjour Jacques-Armand Akoun, vous êtes le leader mondial pour la certification de la cote d'artistes. Pouvez-vous nous expliquer ce qu'est une cote et à quoi elle sert ?

J-A akoun : C’est peut être malheureux mais c’est un fait : nous sommes dans une société qui donne des notes (enseignement, courbes de poids et de taille, catastrophes naturelles, choix d’hôtels et de restaurants…). Dans le domaine de l’art c’est la même chose. La note ici, c’est la cote moyenne pour une œuvre d’art pour un format donné. Elle établit contractuellement la valeur des œuvres de l’artiste.

Elle permet aux acheteurs, vendeurs, marchands, commissaires-priseurs, experts près des compagnies d’assurances, courtiers, conservateurs de musées et notaires dans les successions d’avoir un point de départ solide avant toute intervention. Elle rassure en situant l’artiste.

Artmajeur : Certains artistes obtiennent une « cote de complaisance » basée sur le prix qu'ils ont demandé auprès de sociétés spécialisés. Il est alors précisé sur les documents que la cotation est libérée et laissée à l'appréciation de l'artiste. Beaucoup d'artistes sont un peu perdu, et ont du mal à comprendre la différence entre la certification de cote par Akoun et ce type de cotations. Pouvez- vous nous expliquer ?  

J-A akoun  Certains éditent des cotes d’artistes uniquement sur les dire des artistes eux-mêmes. En reprenant ce que je vous disais auparavant, c’est comme-ci on demandait à un élève de noter lui-même son devoir ou à un restaurateur de donner une note à son établissement…. Ce ne serait pas crédible !

Pour ce qui est des ventes aux enchères, l’artiste contemporain qui n’a jamais eu d’œuvres présentées se retrouve presque toujours dans la situation de quelqu’un qui cherche un emploi pour la première fois.

On lui refuse la place car on lui demande par exemple un bac +2 avec un an d’expérience. Il répond : " je viens d’être diplômé, je ne peux avoir d’expérience !" Et le serpent se mord la queue…

Tout comme l’année d’expérience, la cote Akoun peut aider !

Artmajeur : Je suis un artiste, je vends régulièrement des tableaux, mais je n'ai jamais vendu aux enchères, et je ne le souhaite pas dans l'immédiat. Que m'apporterait le fait d'être coté ? En quoi cela va-t-il m'aider à vendre plus ?

J-A akoun : Lorsqu’un collectionneur ou acheteur du moment voit un tableau qui lui plaît et qu’il en demande le prix ; il ne sait pas si de la part du vendeur (artiste ou marchand) il va entendre 10, 100, 200, 500, 1000, 10000 ou 100000 euros. Bien entendu, il peut laisser parler son coup cœur… mais celui-ci, forcément,  aura une limite !

Pour les uns ce sera 500 ou 1000, pour d’autres 10000 ou 100000. L’existence d’une cotation va dans tous les cas infléchir l’hésitation et aider à dépasser la limite fixée initialement.

Artmajeur : Les cotes que vous attribuez sont-elles consultés et utilisés par toutes les maisons de vente aux enchères (Drouot, Sotheby's, Artcurial, Christie's, Ivoire.....) ? 

J-A akoun :Malheureusement, pour les grandes salles de ventes internationales, la cote Akoun seule ne suffit pas. Elles ont besoin d’un « passé » (la fameuse année d’expérience…) de l’artiste. Il faut qu’un bon nombre d’œuvres soient passées sous le feu des enchères pour qu’ils acceptent une œuvre à la vente et le prix de réserve sera malgré tout âprement discuté. Mais pour les autres auctioners et maisons de ventes, les galeristes, les collectionneurs et investisseurs cette cote aidera la vente à coup sûr!

Artmajeur : Concrètement pour obtenir une cote, il faut vous transmettre un dossier avec de nombreuses informations concernant les ventes passées, une biographie, des photos d’œuvres et un explicatif de la démarche de l'artiste.

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Pouvez-vous nous expliquer comment vous établissez  une cote et attribuez une valeur moyenne de l'œuvre d'un artiste de façon sûre et juste ? 

J-A akoun : Pour établir les cotes, je réunis chaque semaine autour de moi un commissaire-priseur, un marchand, un de mes collaborateurs (parfois deux) et j’invite toujours un collectionneur, un chineur ou un courtier en art. C’est l’occasion pour nous de passer une bonne journée au contact des artistes à travers leurs dossiers. Chacun d’entre nous donne une cote moyenne par rapport au format 65x50 cms soit un 15P. Ce format sert de référence depuis l’existence de la cote Akoun ; c’est-à-dire depuis trente ans ! La cote la plus sévère vient toujours de la part du commissaire-priseur

(probablement pour les raisons citées plus haut).

Si nous sommes cinq personnes, sa cote vaudra « trois », la mienne « deux » et celle des autres « un ».

Exemple : Le commissaire-priseur a donné 300 euros, j’ai donné 400 puis on a 400, 500 et 600. On calculera la cote comme suit : (300x3) + (400x2)+400+500+600

 soit 900+800+400+500+600= 3200  

Cette somme sera divisée par huit. La cote sera de 400 euros pour un 15P

Artmajeur : Et si l'artiste n'a jamais vendu comment lui attribuez-vous une cote ?

J-A akoun : Nous nous trouvons dans la situation assez rare d’une personne qui postule pour une place pour la première fois de sa vie et qui ne sait pas quel va en être le salaire. Le futur employeur n’ayant pas de « références » d’un ancien salaire, va alors poser cette question : « Vous espérez gagner combien ? »

Pour nous c’est pareil ! Nous sommes contraints de poser la question suivante : « A quel prix voudriez-vous vendre un de vos tableaux ? »

Selon le « raisonnable » de la réponse nous pourrons alors donner suite ou non  à une étude du dossier.

Artmajeur : Votre cote des peintres recense plus de 80 000 peintres, mais vous vous occupez aussi de coter les autres formes d'art tels que la sculpture, la photo, la gravure... Qu'en est-il des arts contemporain tels que le street art, le land art, ou des techniques encore plus confidentielles tels que le beach art ou le light painting ? Est-ce que vous vous occupez également de les coter ?

J-A akoun : Pour coter les « multiples » comme les lithos, les sculptures, les bronzes, les photographies etc…

Nous procédons de la même manière en nous attachant à un descriptif d’une œuvre « fictive » (c’est l’équivalent de notre format 65x50 cms) que nous coterons.

Toutes les formes nouvelles d’art contemporain excepté les « éphémères » sont cotées !

Qu’entend-on par « éphémères » ? Est éphémère l’œuvre d’un court instant qui une fois cet instant achevé, disparaîtra ! L’instant peut être de quelques minutes, quelques heures, jours ou mois.

L’œuvre éphémère est très souvent immortalisée par une photographie. Alors nous coterons celle-ci !

Artmajeur : Par définition une cote est amenée à évoluer. Que se passe t-il en cas d'augmentation ou de chute brusque du prix de mes œuvres ? La cote est fixé en euro à une date donné. Mais en cas de fluctuation importante des monnaies, comme nous l'avons vu récemment avec le Francs suisse qui a augmenté de 20% sa valeur en quelques heures ou du rouble qui a perdu plus de 50 % de sa valeur en quelques mois. Comment cela influence -t-il ma cote ? La cote peut-elle être revue à la hausse ou à la baisse en cours d'année ?

J-A akoun : Vous avez raison. Fluctuation des monnaies, crises économiques, mais aussi modes ou passage à votre insu d’une de vos œuvres en salles de ventes aux enchères publiques peuvent avoir une incidence sur votre cote.

akoun.com suit au quotidien l’évolution de celle-ci. Et bien entendu la cote peut évoluer en cours d’année sur le site.

Par contre elle perdurera pendant un an dans le livre….

Artmajeur : Au mois de mai sort votre nouvelle cote des peintres, c'est même la 30ème édition ! Pourquoi la cote a-t-elle ce succès ?

J-A akoun : Cet anniversaire est notre meilleure carte de visite ! Depuis trente ans cette cote moyenne a fait son chemin et s’est imposée aux yeux de tous, amateurs ou professionnels.

Ce n’est pas à moi d’expliquer pourquoi elle est devenue indispensable. La presse s’en est chargée :

« Une œuvre du démon »   éditions de CNRS 

« Le AKOUN est un petit placement qui en permet de plus gros »  Le courrier de la culture

« A mettre absolument dans sa poche »   Le Figaro

« La bible du collectionneur »  Le Journal de Genève

« Une antidote efficace contre les magouilles »  Le Revenu Français

« La bible de poche de l’amateur de peinture »   Les petites affiches

« La cote AKOUN cerne la réalité d’une façon troublante »   La Gazette de l’Hôtel Drouot

« Un ouvrage toujours bienvenu »   le Républicain Lorrain

« Akoun, la cote que l’on attend »    Trouvailles

« Indispensable pour ne pas acheter « idiot »   Revue des industries d’art

« Akoun , the information that allows to buy »     Art antiques auctions

« May be the work of a devil or a genius »  New-York times

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