@hunterschafer
Le titre de l'épisode est "Vous qui ne pouvez pas voir, considérez ceux qui le peuvent", et il commence avec Rue (Zendaya), la protagoniste de la série, qui réfléchit à la façon dont elle est tombée amoureuse de sa petite amie Jules (Hunter Schafer). "Je ne crois pas que tu comprennes à quel point j'adore Jules", dit Rue en voix off tandis que défile une séquence d'images ressemblant à des chefs-d'œuvre exposés dans les plus prestigieux musées du monde.
Il y a un plan de Schafer habillé en Vénus de La Naissance de Vénus (vers 1485) de Sandro Botticelli, qui est souvent citée comme l'une des œuvres les plus importantes de la Renaissance italienne, et un autre qui est censé évoquer Les Amants (1928) de René Magritte, une peinture surréaliste dans laquelle deux personnes aux visages habillés semblent s'embrasser. La scène se termine par un plan de Schafer dans une pose similaire à celle de l'Autoportrait en Tehuana (1943) de Frida Kahlo, dans lequel le peintre apparaît vêtu d'un costume traditionnel de Tehuana avec des vrilles jaillissant du couvre-chef floral. Kahlo est représentée dans ce tableau avec un portrait de son mari, l'artiste Diego Rivera, sur le front. (Kahlo a réalisé ce tableau en 1940, année où le couple s'est remarié après un bref divorce). Jules est représenté dans Euphoria avec une image de Rue sur le front.
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Sam Levinson, créateur de la série et scénariste et réalisateur de l'épisode d'hier soir, semble vouloir faire de ce montage un moyen de subvertir les normes de beauté féminine. En Europe et ailleurs, le tableau de Botticelli a longtemps été considéré comme un idéal de la féminité. Kahlo, en revanche, ne ressemblait pas à une Vénus : elle arborait souvent un monosourcil, défiant ainsi les normes de beauté féminine de l'époque. En faisant référence à ces deux tableaux et en situant Jules, une femme transgenre, dans l'imagerie traditionnellement associée aux femmes cisgenres, Levinson tente de compliquer des images qui sont devenues codifiées dans la culture dominante, permettant des lectures nouvelles et plus compliquées qui semblent correspondre aux personnages d'Euphoria, dont la majorité sont queer et non blancs.
Après tout, il s'agit d'Euphoria, où les embellissements esthétiques prennent souvent le pas sur la logique et l'objectif. Parmi une foule d'autres problèmes, on peut se demander comment le cosplay de Schafer en tant que femme de couleur est acceptable, ou pourquoi ces trois peintures ont été choisies pour cette séquence plutôt que d'autres œuvres qui auraient pu avoir plus de sens (une photographie de l'artiste surréaliste Claude Cahun, peut-être). Comme c'est souvent le cas avec cette série, il est préférable de ne pas s'y attarder.