Musée du Louvre - Département des Arts de l'Islam - Joutes poétiques - Céramique - Iran (Ispahan) - Milieu du XVIIe siècle © MOSSOT
L'idée est de démontrer que l'islam est depuis longtemps une partie importante du patrimoine français, selon Yannick Lintz, qui dirige le département des arts islamiques du Louvre. Les ministres français de l'éducation nationale et de la culture devraient faire une annonce le 20 novembre 2021, qui révélera l'ouverture simultanée de 18 expositions d'art consacrées à l'art islamique dans 18 villes.
Au cours de ces quatre mois, le Louvre prêtera environ 60 de ses pièces les plus importantes. Ces œuvres graphiques seront exposées à côté d'œuvres provenant de musées locaux et nationaux, de bibliothèques et d'églises. En outre, Yannick Lintz cherche à renverser les clichés établis sur la culture islamique, notamment en ce qui concerne le monde arabe. Elle démontre que "la culture est à la fois religieuse et profane, plus diverse que la civilisation arabe, et comprend des représentations de personnes, même du prophète Mahomet. Chaque exposition est accompagnée d'un court métrage qui montre des lieux et des monuments liés aux œuvres d'art présentées. Des forums de discussion seront proposés aux étudiants et à d'autres personnes, qui seront gérés conjointement par des associations et des organisations religieuses. Les dix-neuf artistes invités sont tous des artistes internationaux originaires d'Algérie, d'Iran, de Turquie et d'Égypte, et ils participent au projet pour montrer leurs œuvres. Strasbourg, en France, a également mis en place une exposition d'art islamique encore plus ambitieuse dans les musées de sa ville.
Plat au paon dans le style "saz". Musée du Louvre - Département des Arts de l'Islam © Marie-Lan Nguyen
Les maires des villes ont été ravis de l'accueil réservé au projet, selon Yannick Lintz. "Il s'est avéré qu'il y avait plus de candidats que nous l'avions prévu, et nous avons donc dû les sélectionner", explique-t-elle.
Traditionnellement, les événements culturels de grande envergure sont très rares en France, car la plupart des lieux culturels du pays sont situés dans la capitale nationale. Ce plan a été formé par la déclaration du président Emmanuel Macron devant un public parisien en octobre dernier, dans laquelle il a condamné "les tendances islamiques radicales" et suggéré que l'État encourage un type différent de culture islamique.
Corne à poudre. Musée du Louvre - Département des Arts de l'Islam © Marie-Lan Nguyen
La montée du sentiment anti-islamique à la suite des récentes attaques terroristes a été spectaculaire. Les préparatifs de la prochaine élection présidentielle, en avril, ne font qu'ajouter à l'anxiété. Globalement, il y a eu une baisse de 22% des attaques racistes en France, selon la Commission nationale consultative des droits de l'homme, mais a doublé sur la communauté musulmane.
Plus d'informations : 18 expositions 18 villes, du 20 nov. 2021 au 27 mars 2022