L'impardonnable (1984) Peinture par Pierre Andrillon (Jasinski)

Les politiques ont-ils peur de la santé ?
Durant la campagne électorale qui a précédé les élections régionales, aucune des formations politiques actuelles, à part l’Alliance écologique indépendante, mais c’est l’exception qui confirme la règle, n’a pris clairement position au sujet des médecines modernes, bien maladroitement intitulées “médecines non conventionnelles” par les instances européennes.
Quand on interroge les leaders des formations politiques toutes tendances confondues, sur la liberté de choisir sa médecine, son médecin et ses médicaments, là aussi, exception faite de Jean-Marc Governatori, la réponse est unanime : “Nous ne sommes pas compétents, voyez les experts.” La question interdite, étant qualifiée immédiatement “d’outrage à dépositaire de la force politique” et faisant courir le risque à celui qui aurait l’inconscience de la poser d’être inscrit pour fort longtemps sur la liste noire des journalistes interdits de publication, est celle de la liberté vaccinale.
Oui, la santé est un sujet tabou en politique.
La frilosité des élites est incompréhensible d’autant plus que la quasi-totalité des personnels politiques et 100 % des membres de la jeune génération politique font appel à l’homéopathie, à l’ostéopathie et à la phytothérapie, médecines les plus utilisées, pour eux-mêmes et leurs proches. Mais cela relève de la vie privée, circulez, il n’y a rien à voir.
Pourquoi cette hypocrisie, ce respect humain, cette peur d’affronter la réalité ? La santé serait-elle un domaine réservé ? Y a-t-il un secret santé comme le secret défense ? Les politiques ont-ils peur de la santé tout comme ceux qui s’intéressent à la santé ont peur de la politique ?
Et pourtant la reconnaissance des médecines alternatives et complémentaires passera bien par des décisions politiques. La toute première serait la création d’une agence d’évaluation des produits de santé alternatifs et des pratiques de santé modernes, préalable à toute reconnaissance crédible de nos médecines.
Souhaitons qu’à l’occasion des prochaines élections législatives les candidats à la représentation nationale inscrivent cette question dans leurs engagements électoraux.
P. A.