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“Le XX1e siècle sera spirituel ou ne sera pas.” André Malraux
Cette pensée de Malraux s’est inscrite[...]
“Le XX1e siècle sera spirituel ou ne sera pas.” André Malraux
Cette pensée de Malraux s’est inscrite en moi, éveillant un questionnement et une réflexion sur le cheminement humain à travers les âges.
Remarquables monuments d’un millénaire qui s’achève, les cathédrales ne sont pas seulement de pierre et de mortier. Elles témoignent de la pulsion créatrice et de la quête fondamentalement spirituelle des bâtisseurs de cathédrales, à un moment privilégié de l’histoire de l’humanité. Ces chefs-d’oeuvre d’architecture sont la représentation de l’homme en quête du sacre de l’existence.
Leur emplacement n’était pas choisi au hasard; elles étaient souvent érigées sur de très anciens lieux de culte pagans imprégnés de légendes et de mythes, et reconnus comme tels depuis la nuit des temps. Les cathédrales sont le symbole de toute la connaissance humaine intégrant les arts, la science et la religion, à une époque dite “de grande noirceur”. La construction de ces tours colossales pointant vers le cosmos, dans le but d’atteindre l’Être suprême venait certainement de leur conception d’un Dieu très haut et très lointain.
Mon interprétation de la pensée de Malraux me porte à croire que les femmes et les hommes de demain seront porteurs d’un message spirituel, sans aucun dogmatisme religieux. Nous devrons retrouver le sens sacré de l’existence en le cherchant à l'intérieur de nous-même. La cathédrale du prochain millénaire ne sera pas de pierre et de mortier, mais de chair et de sang. "Détruisez ce temple, et je le reconstruirai en trois jours." a dit le Christ. La conscience humaine s'adaptera à une vision holistique menant à la compréhension directe et subjective de l'interelation de tout ce qui existe dans l'univers. Ainsi, par comparaison avec la chaîne alimentaire, l'élément de base deviendra la voie spirituelle, en second, l'intuition et la créativité, enfin, le partage et l'échange entre individus et société où le sens d'appartenance à notre univers sera compris dans sa globalité. La collectivité humaine cessera d'être une société de consommation et d'évasion pour devenir un monde où chaque personne prendra conscience du "JE SUIS".
Richard Caplette
Mai 1999
Cette pensée de Malraux s’est inscrite en moi, éveillant un questionnement et une réflexion sur le cheminement humain à travers les âges.
Remarquables monuments d’un millénaire qui s’achève, les cathédrales ne sont pas seulement de pierre et de mortier. Elles témoignent de la pulsion créatrice et de la quête fondamentalement spirituelle des bâtisseurs de cathédrales, à un moment privilégié de l’histoire de l’humanité. Ces chefs-d’oeuvre d’architecture sont la représentation de l’homme en quête du sacre de l’existence.
Leur emplacement n’était pas choisi au hasard; elles étaient souvent érigées sur de très anciens lieux de culte pagans imprégnés de légendes et de mythes, et reconnus comme tels depuis la nuit des temps. Les cathédrales sont le symbole de toute la connaissance humaine intégrant les arts, la science et la religion, à une époque dite “de grande noirceur”. La construction de ces tours colossales pointant vers le cosmos, dans le but d’atteindre l’Être suprême venait certainement de leur conception d’un Dieu très haut et très lointain.
Mon interprétation de la pensée de Malraux me porte à croire que les femmes et les hommes de demain seront porteurs d’un message spirituel, sans aucun dogmatisme religieux. Nous devrons retrouver le sens sacré de l’existence en le cherchant à l'intérieur de nous-même. La cathédrale du prochain millénaire ne sera pas de pierre et de mortier, mais de chair et de sang. "Détruisez ce temple, et je le reconstruirai en trois jours." a dit le Christ. La conscience humaine s'adaptera à une vision holistique menant à la compréhension directe et subjective de l'interelation de tout ce qui existe dans l'univers. Ainsi, par comparaison avec la chaîne alimentaire, l'élément de base deviendra la voie spirituelle, en second, l'intuition et la créativité, enfin, le partage et l'échange entre individus et société où le sens d'appartenance à notre univers sera compris dans sa globalité. La collectivité humaine cessera d'être une société de consommation et d'évasion pour devenir un monde où chaque personne prendra conscience du "JE SUIS".
Richard Caplette
Mai 1999
Murs/Murs • 12 oeuvres
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Murs-Murs / Richard Caplette
"C'est sur les murs que s'inscrit la culture et c'est à l'intérieur des[...]
Murs-Murs / Richard Caplette
"C'est sur les murs que s'inscrit la culture et c'est à l'intérieur des murs que l'on retrouve les gestes de la culture."
"Lorsqu’on a vécu 28 ans dans un quartier ouvrier comme Hochelaga-De-Maisonneuve, on y conserve des racines profondes".
Né en 1951, Richard Caplette a habité au 2110 de la rue Davidson jusqu'en 1979. Comme tous les enfants du quartier, la ruelle était son terrain de jeux de prédilection. Au tout début des années soixante, bien avant la construction du métro, Richard à 10 ans, se voyait confier la tâche de porter le lunch de son père, alors chauffeur d'autobus de la CTUM sur la ligne 125 Ontario. Tous les soirs, à dix-sept heures trente, il attendait l'autobus au coin des rues Davidson et Ontario et ne ratait jamais l'occasion de faire, avec son père, le trajet aller-retour de la 125.
"Je m’assoyais à l’arrière de l’autobus et, silencieux, je regardais, soir après soir, saison après saison, le spectacle qui se déroulait, sous mes yeux d’enfant. Avec le recul, je crois que toutes ces promenades ont fait en sorte que j’ai pris énormément de plaisir à observer la ville et à m’imbiber de son atmosphère. La suite des événements était sans doute prévisible; on ne peut pas s'emplir continuellement d’images et d’impressions, sans un jour, les laisser sortir de soi par le biais de la création. Dans mon cas, c’est la peinture qui a été ma voie d'expression."
"Toute ma peinture, depuis 1977, tourne toujours autour d’un même thème : L’homme face à lui-même et face à l’univers. C'était peut-être moi, me trouvant si souvent, face à moi-même et à mon environnement, dans l’autobus, que conduisait mon père. C'est ainsi que j'ai réalisé que la vie est un processus de création éternel et que nous, les humains, sommes tous des créateurs en cheminement et en devenir. Les graffitis sur les murs, les tatous sur la peau ou les gribouillages sur papier sont pour moi, les signes d'individus en quête d'identité, voulant laisser leur marque ou voulant être reconnus ou entendus."
Témoin de l'architecture urbaine en mouvement
Au cours des années 70, il a passé beaucoup de temps à observer et à photographier les murs des immeubles et les sites de démolition de sa ville, Montréal. Dans ce paysage urbain très angulaire, où dominent les composantes (rues, édifices, hangars, portes, fenêtres) rectangulaires ou carrées, seuls, les oeils-de-boeuf des églises, les poulies des cordes à linge, les rares rondeurs du fer forgé décoratif font exception. Sur les murs mitoyens restants, il découvrait les empreintes d'escaliers, de cheminées, de passerelles, de placards, de logements disparus. Qui avait construit, emprunté ces escaliers, aimé et vécu ici ? Au sol, il observait les traces encore visibles des fondations d'immeubles et les amoncellements de rebuts de démolition (bois, plâtre, ciment, mortier, pierre, brique, métal, macadam). Ces lieux inspiraient l'imaginaire de l'artiste dont l'oeil captait toute la beauté d'un univers visuel sans signification particulière au commun des mortels ; son oreille sensible à la trame sonore continue qui se rompait, par moments, en de courts silences, entrecoupés de bruits de pas, de chants d'oiseaux ou de joyeux cris d'enfants.
Retour aux sources
C'est avec le recul et au cours de pèlerinages dans les rues et les ruelles de son ancien quartier d'Hochelaga-De-Maisonneuve que Richard Caplette a réalisé à quel point, sa peinture avait été influencée par l'environnement de son enfance. Que d'aventures il a vécues dans les ruelles pleines de hangars mystérieux, de poteaux de cordes à linge aux poulies grincheuses, de fils électriques enchevêtrés, de clôtures de bois et de métal, de jeux de marelle et de graffitis tracés sur le macadam et sur les murs.
Les tableaux de cette période dite "des murs", ont été exécutés dans un esprit de réflexion et de questionnement entre 1976 et 1978. L'artiste semble avoir interrogé chaque pierre, chaque brique qu'il a scrutée en essayant d'en reconstituer l'histoire. Sans le savoir, il a peint ses tableaux comme s'il avait voulu recréer une histoire, celle d'une ville imaginaire et réelle à travers ses murs démolis, ses murs parés de graffitis et d'affiches superposées comme autant de vielles pages calendaires.
Dans un langage plastique qui lui est propre, l'artiste exprime ses émotions, ses interrogations et chaque tableau devient une tentative de réponse. La charge émotive de l'artiste se traduit dans l'espace pictural par des mouvements énergiques, impulsifs et spontanés. Les compositions picturales constituées de couleurs rabattues, de collages de papier journal et de papier d'emballage, de taches, de signes et de lignes, en superposition sur la toile, sont complétées par une sorte de graphie gestuelle. Paradoxalement, l'utilisation des couleurs rabattues et la superposition des couches de couleurs transparentes diffusent des jeux de lumières éclatants, presqu'éblouissants, opposés à de faibles lueurs tamisées. Certaines des toiles semblent dotées d'une dimension sonore, et l'observateur a l'impression, par moments, de percevoir des sons audibles (chuchotements, cris, murmures et pas).
Murs-Murs, c'est le Montréal d'autrefois et de maintenant, toujours en mouvement.
"C'est sur les murs que s'inscrit la culture et c'est à l'intérieur des murs que l'on retrouve les gestes de la culture."
"Lorsqu’on a vécu 28 ans dans un quartier ouvrier comme Hochelaga-De-Maisonneuve, on y conserve des racines profondes".
Né en 1951, Richard Caplette a habité au 2110 de la rue Davidson jusqu'en 1979. Comme tous les enfants du quartier, la ruelle était son terrain de jeux de prédilection. Au tout début des années soixante, bien avant la construction du métro, Richard à 10 ans, se voyait confier la tâche de porter le lunch de son père, alors chauffeur d'autobus de la CTUM sur la ligne 125 Ontario. Tous les soirs, à dix-sept heures trente, il attendait l'autobus au coin des rues Davidson et Ontario et ne ratait jamais l'occasion de faire, avec son père, le trajet aller-retour de la 125.
"Je m’assoyais à l’arrière de l’autobus et, silencieux, je regardais, soir après soir, saison après saison, le spectacle qui se déroulait, sous mes yeux d’enfant. Avec le recul, je crois que toutes ces promenades ont fait en sorte que j’ai pris énormément de plaisir à observer la ville et à m’imbiber de son atmosphère. La suite des événements était sans doute prévisible; on ne peut pas s'emplir continuellement d’images et d’impressions, sans un jour, les laisser sortir de soi par le biais de la création. Dans mon cas, c’est la peinture qui a été ma voie d'expression."
"Toute ma peinture, depuis 1977, tourne toujours autour d’un même thème : L’homme face à lui-même et face à l’univers. C'était peut-être moi, me trouvant si souvent, face à moi-même et à mon environnement, dans l’autobus, que conduisait mon père. C'est ainsi que j'ai réalisé que la vie est un processus de création éternel et que nous, les humains, sommes tous des créateurs en cheminement et en devenir. Les graffitis sur les murs, les tatous sur la peau ou les gribouillages sur papier sont pour moi, les signes d'individus en quête d'identité, voulant laisser leur marque ou voulant être reconnus ou entendus."
Témoin de l'architecture urbaine en mouvement
Au cours des années 70, il a passé beaucoup de temps à observer et à photographier les murs des immeubles et les sites de démolition de sa ville, Montréal. Dans ce paysage urbain très angulaire, où dominent les composantes (rues, édifices, hangars, portes, fenêtres) rectangulaires ou carrées, seuls, les oeils-de-boeuf des églises, les poulies des cordes à linge, les rares rondeurs du fer forgé décoratif font exception. Sur les murs mitoyens restants, il découvrait les empreintes d'escaliers, de cheminées, de passerelles, de placards, de logements disparus. Qui avait construit, emprunté ces escaliers, aimé et vécu ici ? Au sol, il observait les traces encore visibles des fondations d'immeubles et les amoncellements de rebuts de démolition (bois, plâtre, ciment, mortier, pierre, brique, métal, macadam). Ces lieux inspiraient l'imaginaire de l'artiste dont l'oeil captait toute la beauté d'un univers visuel sans signification particulière au commun des mortels ; son oreille sensible à la trame sonore continue qui se rompait, par moments, en de courts silences, entrecoupés de bruits de pas, de chants d'oiseaux ou de joyeux cris d'enfants.
Retour aux sources
C'est avec le recul et au cours de pèlerinages dans les rues et les ruelles de son ancien quartier d'Hochelaga-De-Maisonneuve que Richard Caplette a réalisé à quel point, sa peinture avait été influencée par l'environnement de son enfance. Que d'aventures il a vécues dans les ruelles pleines de hangars mystérieux, de poteaux de cordes à linge aux poulies grincheuses, de fils électriques enchevêtrés, de clôtures de bois et de métal, de jeux de marelle et de graffitis tracés sur le macadam et sur les murs.
Les tableaux de cette période dite "des murs", ont été exécutés dans un esprit de réflexion et de questionnement entre 1976 et 1978. L'artiste semble avoir interrogé chaque pierre, chaque brique qu'il a scrutée en essayant d'en reconstituer l'histoire. Sans le savoir, il a peint ses tableaux comme s'il avait voulu recréer une histoire, celle d'une ville imaginaire et réelle à travers ses murs démolis, ses murs parés de graffitis et d'affiches superposées comme autant de vielles pages calendaires.
Dans un langage plastique qui lui est propre, l'artiste exprime ses émotions, ses interrogations et chaque tableau devient une tentative de réponse. La charge émotive de l'artiste se traduit dans l'espace pictural par des mouvements énergiques, impulsifs et spontanés. Les compositions picturales constituées de couleurs rabattues, de collages de papier journal et de papier d'emballage, de taches, de signes et de lignes, en superposition sur la toile, sont complétées par une sorte de graphie gestuelle. Paradoxalement, l'utilisation des couleurs rabattues et la superposition des couches de couleurs transparentes diffusent des jeux de lumières éclatants, presqu'éblouissants, opposés à de faibles lueurs tamisées. Certaines des toiles semblent dotées d'une dimension sonore, et l'observateur a l'impression, par moments, de percevoir des sons audibles (chuchotements, cris, murmures et pas).
Murs-Murs, c'est le Montréal d'autrefois et de maintenant, toujours en mouvement.
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