Fanny Fradin

« Le mouvement initial, essentiel, à la base, tel qu’on le ressentirait les yeux bandés » Henri Michaux
Depuis 15 ans, je trace des dessins que je travaille justement les yeux fermés pour
quitter le concret et aussi travailler de façon fluide, légère et rapide. Libérer mon bras et le laisser bouger sans accroc sur un rythme, une vitesse et arriver ainsi  à une sorte d’abstrait qui se décante en figures symboliques et affirmées.
C’est pourquoi je travaille cette précarité sur des surfaces nues
En somme, je suis un peu comme un instrumentiste, je m’accorde avant de commencer !!!!
Suis-je assez curieuse ? Ouverte ? Nuancée ? En fonction du score je lance l’expérience !

Les encres et aquarelles... j'ouvre les yeux !
J’aime ces matériaux liquides qui bougent et se mélangent, se répartissent la surface, bref s’étalent.
Et suivent aussi les légers mouvements que j’imprime à la feuille.
Les accidents sont plus ou moins inattendus et c’est ce que j’aime.

Je m’intéresse aussi bien sûr à la vie intérieure qui se construit autour de la représentation, s'en enrichit, s'y déverse.
Ces travaux sont mon journal intime et la trace tangible de mon cheminement.