Les Temps Modernes (2007) Peinture par Fabrice Réhel

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Une femme en bikini vert à la peau jaune doré hansa soleil, sur un vélo attend en levant les yeux vers rouge en pleine ville. Elle a les mains sur le guidon et un pied à terre. Elle est au premier plan à droite. C'est la seule couleur soleil du tableau. Elle tire derrière elle une charrette sur laquelle repose une planche de surf blanche à la[...]
Une femme en bikini vert à la peau jaune doré hansa soleil, sur un vélo attend en levant les yeux vers rouge en pleine ville. Elle a les mains sur le guidon et un pied à terre. Elle est au premier plan à droite. C'est la seule couleur soleil du tableau. Elle tire derrière elle une charrette sur laquelle repose une planche de surf blanche à la dérive rouge et décorée d'une fleur d'hibiscus. Elle est cernée d'automobiles, pick-ups, autobus dont les occupants, téléphones portables à la main ou bras dehors sur la carosserie de la portière, la regardent avec curiosité. Des immeubles gris barrent l'horizon, un ascenseur extérieur en verre entraîne deux personnes vers les hauts d'un des immeubles. Une moto fonce sur le boulevard principal. Entre deux immeubles apparait un ciel rouge, la fin de la ville et une plage lointaine, paraissant inaccessible. Un panneau interdit de tourner dans la direction de ce bout de nature, de plage. Au pied du feu rouge, sur le trottoir couleur saumon, un autre petit feu rouge se penche vers la femme en maillot de bain et semble menaçant. Un chien bleu lève la patte sur le pied du feu, une falque d'urine se répand sur le trottoir. Les ombres projetées du chien et de la fille en maillot de bain se dessinent sur le trottoir saumon. L'ombre de la demoiselle est différente de la position de celle-ci. Son ombre ne tient plus le guidon mais fait le signe de l'aloha hawaiien, le shaka, et sourit.

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Le patronyme Fabrice Réhel embusque un mouvant ramassis de modestes artistes d’exception, entre autre connus pour leurs tribulations littérales et allégoriques autour du dessein de se (re)lever. Nés pour[...]

Le patronyme Fabrice Réhel embusque un mouvant ramassis de modestes artistes d’exception, entre autre connus pour leurs tribulations littérales et allégoriques autour du dessein de se (re)lever.

Nés pour la plupart dans les seventies, certains membres parvinrent à l’état de conscience au moment où la chanson 'Kokomo' des Beach Boys engluait les ondes comme un marshmallow, provoquant dans leurs fraîche boîte crânienne des accidents neuropsychiatriques remarquables.

Ils ont, leur jeunesse durant, toujours entendu que c'était la crise et qu'il fallait travailler, travailler. Un prattien et impérieux « désir d'être inutile » les guida alors sur les noirs chemins de l’art.

Une philosophie du soulèvement 

N’ayant pas prévu d’entrer dans la vie active, non moins de faire carrière dans quoique ce fut, ces âmes intranquilles face à l’absurde du travail, de la religion, de l’ignorance nuisible et de croyances automutilantes, engagèrent délibérément leurs recherches vers une constante démarche sur les moyens de ne plus demeurer couché (que pour les bonnes causes). Ainsi se façonna dès leurs plus jeunes années une vie imbibée des plus indispensables activités : peindre leurs envies, dessiner leurs incompréhensions, écrire leur volonté de puissance et exposer leurs tentatives de dérision.

"Ma parole, vous êtes plusieurs !"

Soucieux de ne pas être catalogués dans seul un mode d’expression, une étiquette, une patte reconnaissable ou un style, ils choisirent au 1er avril 2005 de se noyer dans le doux sein d’un collectif au patronyme anodin et néanmoins rempli de sens, Fabrice Réhel. Le collectif travaille toujours avec impatience à de nouvelles aventures, de multiples parutions, expositions, rencontres, ventes et errements. Une entreprise de longue haleine dans laquelle ils persévèrent sans faille et avec la félicité d’être en vie.

Finalement, rien de bien sérieux.

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