Exposant pour la première fois en 1962, diplômée de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD) en 1968, Fabienne Quinsac se tourne vers l'architecture, puis enseigne les arts plastiques — la transmission et la réflexion sur le rapport art-société seront des constantes chez elle.
Elle revient à la création à la fin des années 1980, expérimente (aérographe, fresques murales...), tout en peignant des aquarelles à la forte personnalité, notamment des marines à la fois violentes et romantiques, où l'environnement naturel acquiert une force inquiétante, une sorte d'étrangeté intime (voir l'anthologie "Aquarelle et aquarellistes de France").
"J'ai décidé de considérer ce que j'avais appris comme une espèce d'humus, explique-t-elle, d'oublier les questionnements antérieurs pour essayer d'être moi-même, avec tous les dangers que cela représente : l'acceptation des qualités et des défauts, les hésitations et les rages de vaincre l'oeuvre qui se refuse."
Le travail de Fabienne Quinsac évolue rapidement, tant à travers les techniques que les couleurs, et tend de plus en plus vers une peinture informelle, puis vers l'abstraction. Ainsi, dans les goudrons du début des années 2000, le travail sur la matière est essentiel, évoquant des ambiances de contes surnaturels, de villages abandonnés, de grandioses paysages bouleversés. La puissance visuelle déployée est extrêmement évocatrice.
Au milieu des années 2000, l'acrylique prend le dessus. La suggestion domine un sujet latent. On s'approche de "l'abstraction lyrique". L'architecture et le mouvement demeurent prégnants, mais les oeuvres cherchent aussi le dépouillement et l'économie de la couleur : montrer peu, mais ne montrer que l'essentiel - ce qui, pour l'artiste, est une façon de se confronter à soi-même - avec une attention toute particulière pour la lumière et sa façon de voyager à travers la toile.
Fabienne Quinsac a réalisé plusieurs expositions personnelles et participé à des dizaines d'expositions collectives. Parmi ses récompenses : prix d'aquarelle à Dijon (1996, 1998) et à Olivet (2006), prix de peinture à Olivet (2003), grand prix à Issoudun (2004), prix du Lions Club de Bourges (2005), Prix de peinture du 100e salon des AO à Orléans (2007), prix du Conseil général à Olivet (2009). Fabienne Quinsac a été président de la Société littéraire et artistique de l'Orléanais, vice-présidente du collectif Traits Abstraits, sociétaire des Artistes Orléanais, membre fondatrice de la Route des Ateliers en Val de Loire, de l'association Sans Titre (Ingré) et de l'Association des Artistes du Château de l'Étang (Saran).
Clin d'Œil et Cie, Rue de la République, Saint-Jean-de-Braye, France
Figure marquante de la vie artistique orléanaise dans les années 1990-2000, Fabienne Quinsac (1940-2013) aura tout expérimenté : aquarelle, goudron, acrylique… Des marines tempétueuses aux représentations abstraites dépouillées, ses tableaux possèdent une puissance d’évocation qui, au-delà de la virtuosité technique, s’adresse au plus secret de notre intériorité.
Une quinzaine de tableaux (acryliques) issus des périodes "Planètes et feux d'enfer", "Rouge et noir toujours", "Jours de neige et de glace" et "Monochromes" seront présentés.
Vernissage le 17 novembre 2023 à 19h en présence de son fils, l'auteur Fabien Maréchal, intervenant pour Tu Connais la Nouvelle ?
Fabienne Quinsac's website in English is now online. Visit http://www.fabiennequinsac.fr/ENG/
Dozens of paintings online : watercolor, tar painting, acrylic...
Salle de la Chaussade, Impasse de la Madeleine, 58206 Cosne-Cours-sur-Loire
A l’initiative de l’association Formes & Couleurs, le Salon Automnal des Arts de Cosne verra sa 10ème édition en septembre 2015 du samedi 12 au dimanche 27, salle de la Chaussade. Ce salon se veut, une manifestation régionale de référence à plusieurs niveaux dans le domaine des Arts plastiques.
Avec les peintres Fabienne Quinsac, Guy Béraud, Daniel Girard, Claire Guillaumet, Nelly Madoulet, Christian Raffin et Walter Petrizzio (peintre sculpteur), la graveuse Gabriela Gonzales Segura et les sculpteurs-céramistes Robert Roy, Laurent Burgot et Marylène Millerioux.
Deux prix seront décernés, prix du Jury et prix du public.
Une cinquantaine d'oeuvres pour découvrir le cheminement de Fabienne Quinsac, depuis les marines déchaînées à l'aquarelle jusqu'aux acryliques abstraits épurés, via l'informalisme des goudrons.
(extraits de la biographie parue dans le catalogue
du 106e Salon des Artistes Orléanais, en 2013,
à l'occasion de l'hommage rendu à Fabienne Quinsac)
Pour Fabienne Quinsac, la peinture est la boussole d’une recherche intime ne refusant jamais l’aventure. (…) A la fin des années 1980, elle entreprend sa pérégrination. Tâte de l’aérographe. Du trompe-l'oeil et de la peinture murale. Trace des marbres arachnéens. Brosse des aquarelles évoquant des linges flottant dans le vent. Au début des années 1990, Fabienne consacre une série d’aquarelles bleu foncé à la Loire. « Archi » dans l’âme, elle développe bientôt des structures imbriquées, proches de l’onirisme, puis des navires dans la tempête. La figuration libre tend vers l’abstraction.
L’utilisation du goudron (et de la terre), qu’elle étale, fait couler et travaille à l’éponge, constitue un tournant. La question de la coexistence entre le mouvement instinctif de la vie et l’absurdité apparente de l’existence devient plus prégnante dans son expression.
Dans les années 2000, Fabienne passe à l’acrylique et explore plusieurs teintes. Les nuances du fond suggèrent un paysage mental, tandis que des formes rarement identifiable a priori, une esquisse architecturale, un contrepoint de couleur, une coulure donnent le mouvement d’ensemble, non sans violence parfois. De plus en plus, Fabienne cherche l’impact dans l’épure : une peinture informelle qui vise à l’essentiel dans le langage artistique comme dans l’interrogation intime. (…)
Les rapides évolutions de Fabienne Quinsac résultent-elles d’une volonté ou d’une peur de se trouver ? C’est par l’art qu’elle livre le combat – illusoire, elle le sait – contre le défi du néant. Mais il y a aussi chez elle une soif de découverte, de la curiosité et un goût jamais démenti pour… le jeu (…) Le message artistique de Fabienne Quinsac est bien celui-ci : il n’est de création véritable qu’à travers un cheminement personnel, lequel est nécessairement porteur de radicalité. Et, par souci d’honnêteté, l’artiste doit imposer cette radicalité à sa conscience avant même qu’à son art.
