Reflet du Vide (2020) Rzeźba autorstwa Evin Tison

Reflets du vide EVIN TISON
2021
Oeuvre en hommage à la Petite Chatelaine de Camille Claudel
Que serait l’œuvre de la Petite Châtelaine dans l’esprit collectif si elle venait à disparaître ?
L’éphémère le fascinant, l’artiste Evin Tison a composé sa création en hommage à la sculpture de Camille Claudel à partir de cette interrogation : quelle trace laisse-t-on lorsque l’on crée ?
C’est avant tout du vide qu’a pu ressentir Camille Claudel en sculptant le buste de cette petite fille, alors qu’elle avait connu fausse couche et avortement, dont a voulu s’inspirer Evin.
Il a songé retranscrire la tristesse et la douleur qu’a peut-être éprouvées la sculptrice face
à ce jeune modèle qui posait. Par un jeu de manques et de reflets trompe l’œil, Evin expose
son idée de la disparition d’un enfant. Ainsi, sur ce socle en marbre blanc en référence à la matière de l’oeuvre originale, subsiste un espace vide entouré de quatre miroirs, le chiffre quatre correspondant à la quantité de réalisations existant de la Petite Châtelaine que Claudel a sculptée. Ces mêmes miroirs reflètent la jeune châtelaine, comme si elle était présente au centre de ce piédestal. Mais il n’en est rien, elle est introuvable.
Les images, elles, sont flottantes sur des miroirs sans tain, invitant le spectateur à les contempler aussi bien de l’extérieur, là où il peut se voir également, plongeant ainsi lui-même dans l’œuvre et dans son propre souvenir qu’il crée en l’observant. Mais c’est bien à l’intérieur que la magie opère et qu’une infinité de reflets se dévoile, mélangeant ainsi toutes les faces de la sculpture photographiées par l’artiste.
Ces images fantomatiques abordent des couleurs iridescentes et fantasmagoriques semblables à des bribes de souvenirs déformés de la sculpture originelle. Comme si, après la disparition, le souvenir s’altère pour ne laisser place qu’à des images transformées de la réalité.
Le socle quant à lui est creux en son centre, travaillé tel Camille l’a fait, en évidant le buste de l’intérieur pour accentuer d’autant plus le sentiment de malaise possiblement ressenti. Cependant le socle, lui, apporte une lumière comme une lueur d’espoir qui viendrait sublimer
le souvenir de ce sentiment amer qu’est la perte. Car tel on le dit, seul le temps atténue les chagrins et les peines en les transformant en fardeaux légèrement moins douloureux à porter.

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