Ajouté le 17 déc. 2004
&forumTiens ! Elle tourne à droite vers une impasse. L’eau sur sa tenue l’a légèrement mise à vue ! Passant sous la glycine, elle commence à courir, entre les flips flaps de ses pas, le bruit de la rue semble avoir totalement disparu.
Elle rentre chez elle, déjà presque mise à nue.
D’emblée, elle avait aimé sa vision sur le monde sans trop d’effusion de sang, cela lui changeait des discours souvent cruels de la clientèle habituelle.
Le ciel grogne, elle frissonne.
Laura s’arrête.
Prends le temps mon ange.
Elle respire, sa poitrine se gonfle.
Elle se souvient !
Il était revenu le lendemain, les jours suivants aussi ! Evidemment, à tant de silence en présence, Laure lui parla d’elle, modula avec ses lèvres des souffles explicites :
- « Par le passé déjà, mes parents projetaient pour moi une vie toute tracée, de grandes études pour obtenir un emploi digne d’être reconnu, tu comprends pourquoi aujourd’hui, simple serveuse, je vis un peu dans la culpabilité…
- Nos crimes ne logent pas dans les aspirations des autres.
- En ce temps, mon corps se transformait et le silence toujours autour de moi…enfin t’imagines.
- Tu sais, on ne peut en vouloir à l’ignorance, elle est quelquefois le berceau du savoir. Regarde toi !
- Je cherchais les bras d’un garçon plus âgé ! Pourquoi ne m’avait-on pas expliqué qu’à cette période de la vie les jeunes hommes goûtaient au sexe par apprentissage ?
- Oui pourquoi ? !
- Pourvu qu’on me regarde, je me sentais ainsi un peu exister. Parfois, j’en faisais trop pour me faire remarquer et me retrouvais dans des lits défaits à me faire toucher et où jamais personne ne me disait : « je t’aime ».
- …
- Mes parents ayant divorcé alors que j’étais une jeune femme, je goûtais à une liberté totale, moi qui avait été bridée sévèrement jusque là ! Un soir d’hiver, appréciant mon café au lait que le charmant barman venait de me servir, je retrouvais un ami, un ex petit ami plus précisément ; il était accompagné de sa prétendante du moment. Combien avait-il pu en avoir après moi ? Ils passent un bon moment, puis elle le quitte, il me rejoint et me propose de venir dormir chez lui, il a une chambre d’amis.
- Tu m’étonnes !
- Je lui réponds : avec plaisir, j’étais à la rue !
- C’était couru d’avance, déjà il bande !
- C’est toujours mieux que de rentrer chez ma mère. Mince ! Aucune chambre d’amis, je me retrouve dans son lit, quelle conne !
- Tu déconnes ? !
- Il est nu comme un ver ce débile et me supplie de me laisser faire !! Je lui explique froidement que par respect pour sa copine, solidarité féminine oblige, je ne peux pas. Il insiste, me demande juste de le… enfin t’imagines ?
- Aisément.
- Je me sens coincée, pourtant j’ai presque envie de le s…. Mais résiste. Il capitule, se déraidit et s’endort. Une bite à la place du cœur, quelle bande de nazes ces gamins ! Puis les minutes passent, je ne trouve pas le sommeil, je me tourne et me retourne. Lui semble déjà chez Morphée, je lui pose la fameuse question : « Tu dors ?». Pas de réponse. Je me dis que je suis trop conne, après tout il faisait assez bien l’amour, je me retourne, j’ai sa nuque à cinq centimètres de mes narines, et sa copine je ne la connais pas après tout, il sent la farine, je crois me rappeler qu’il était en apprentissage dans la boulangerie,
- petit meunier ton moulin va trop vite, tu lui demanderais bien de te câliner les miches…( dans un doux rire)
- Je réitérais ma demande : « Tu dors ? ». Pas plus de réponse de sa part, pourtant je présage qu’il est encore un peu éveillé, qu’il reste un soupçon d’espoir, allez je me jette, je lui loge un bisou dans le cou. Même pas un sursaut. Cette fois, je lui tourne le dos. J’essaie de penser à d’autres situations pour m’évader de mon désir qui ce soir ne sera pas assouvi. Je rêve et m’imagine devenue femme, à la tête d’une grande entreprise. Ce sera la mienne d’ailleurs ! A mes côtés, j’aurai un homme ! Mentalement, je m’amuse à le construire, je prends la tête « D’Arthur» je la remplis avec celle de « Charles », je veux qu’il soit beau mais aussi pas trop con, il sera musclé, juste assez, le trait saillant, il aura envie de me faire l’amour chaque jour ! C’est moi qui, quelquefois lui refuserai mon corps. En ces temps là, je serai devenue maîtresse de mes envies, lui ne m’en tiendra pas rancune, il m’aimera au-delà et pour moi aura dépassé son propre ego. Tiens, l’autre se retourne et se cale contre moi, je sens son sexe microscopique entre la raie de mes fesses. Une douce chaleur m’envahie, j’ai toujours envie, il respire lentement, je l’écoute, son souffle à ma nuque, je frissonne. Une douce chaleur se propage entre mes cuisses, je ferme les yeux et remue un peu mon bassin, l’envisageant déjà plus loin. Sa mécanique se gonfle suivant les rythmes tranquilles de ma musique intérieure sur le lisse de ses draps de soie tachés par ses doigts passés. Je me concentre sur sa respiration, elle est stable, je déloge mon petit bateau à carreaux, le fait glisser jusqu'à mes pieds, nos peaux forment désormais le contact doux aimant des amants. Son désir est à son apogée, je le fais glisser entre l’intérieur de mon extérieur, j’ai envie de prendre mon temps ce soir, pour une fois que j’ai la chance de ne pas être tombé entre des reins qui bousculent les miens. Je me retire, son sexe comme un ressort, frappe son pubis. Il semble être proche du paradis ; j’y songe et le loge en moi, en quelle compagnie est-il ce débile ? Dieu peut-être ? Je ne le saurai jamais, il gémit par instant, j’insiste, je m’applique, et j’expire enfin…
- Bien !
- Au matin, je suis partie sans le réveiller puisqu’il dormait à poings fermés. A-t-il gardé un agréable souvenir de notre séparation ? Je referme sans bruit la porte de son appartement, j’suis déjà dans les escaliers, j’appuie sur l’interrupteur.
- La gâche résonne et claque.
- Dehors la pluie, le vent, j’enroule mon écharpe et cache mon visage. J’ai toujours aussi froid même en plein été.
- Tiens en parlant du temps, dis-moi, t’es consciente de la tempête qui se devine là-bas ? !
- Dis toujours !
- Toujours…, Laure toujours.
Enfin, ils échangèrent des arguments parlants, entendirent des accords et aussi des désaccords et puis une fois d’accord sur une seule chose :
- … Après tout, nous ne sommes pas un ! Juste voisins !
Ensemble, ils mélangèrent leurs dissemblances.
Depuis, Laure, allez savoir pourquoi, était amoureuse.
Le ciel s’éclaircit, la pluie par enchantement a cessé.
Laure aime les odeurs de la nature au sortir de la douche des cieux.
Le sun brille à nouveau comme en été.
Elle se retourne. Les rais du plein midi interrompus par la cambrure de ses hanches projettent sur le sol l’ombre d’une aréole.
Laure se sent être toujours observée, elle frissonne, c’est lui.
La vieille dame à tête de sorcière accompagnée de son Kiki planqué sous le perron aux roses vertes grimpantes lui parle enfin :
- Ah ! Vous êtes là Sabrina ! Et un plus toute trempée.
Elle sursaute, surprise de ne plus être invisible à ses yeux et enfile sans réflexion le chandail sec et tiède que dame Thérèse lui tend. Laure renouvelle son :
- Bonsoir Madame!
- Oui, bonjour jeune fille
- Mais, mon prénom c’est Laur…
- Pour moi ! Vous devez savoir ! Ici, vous êtes devenues toutes les mêmes et vous semblez ne pas être au courant de l’heure du moment mon enfant, il est déjà midi et c’est jour d’ennui, et puis aussi VOUS DIREZ A VOTRE DRÔLE D’AMI, du dessus, là haut « » , QUE J’SUIS PAS VOT’ EMPLOYEE !
- J’entends bien Madame.
Son cœur bat la chamade.
- Et que votre courrier ne doit pas atterrir chez moi parce Que…
Laura était moite de toute l’agressivité de cette société, de ce genre de propos oppressants qui perdurait depuis des temps et fatiguée de son écoute aimable au milieu des dents acérées du vieux laideron déblatérant ses allusions, elle réfléchissait à ses propos.
- J’ai même dû lui signer un reçu à ce drôle d’oiseau et ça ! Je n'aime pas beaucoup ça ! PAS Beaucoup ça…D’être redevable de quoi que ce soit ! Avec qui que ce soit jolie colombe !
Dans son esprit, les mots se précipitent plus vite qu’à l’accoutumé. Elle aurait aimé lui dire à voix forte : « Merde la vieille, taisez-vous donc ! Et donnez moi des nouvelles de lui, comment il va et tout le tralala », mais l’autre n’en terminait pas avec ses bla-bla. Ou encore lui dire : « donnez-moi vite ce qu’il vous a laissé juste pour moi ! ». Mais elle préféra adopter le silence en guise de soumission...
Sagement, Laure patienta.
- Qu’est-ce qui vous arrive jeune femme ? Vous êtes bien pâle.
Prendre le chien de dame Ermesse en otage aurait pu être la meilleure des solutions, mais sa bonne éducation interdisait à Laure tout excès de bravoure.
Et puis au bout d’un temps incertain, deux secondes je crois, elle l’interrompit d’un
- Vous avez l’air d’allez bien Madame Thérèse ? » Et rajouta « Moi aussi merci. Je peux, s’il vous plaît dame Ermesse, enfin savoir où se trouve ce qu’il vous a laissé pour moi ? »
- Que… ? Mais ! C’est dans votre boîte aux lettres ! Croyez pt’être, jeune enfant , que j’suis une voleuse et que…
Que de que dans la bouche de la vieille femme !
N’entendant plus les bavardages de la maîtresse du kiki, Laure se dirigea vers son casier rectangulaire à la quête du pli.
Contre Champs
Au toucher, du bout des doigts, elle distingua de suite la texture du papier qu’il utilisait. Faisant le tri, elle jeta dans la gueule de la corbeille gourmande papiers glacés et papiers grisés aux allures de facture devant la surprise d’une autre voisine anonyme.
La couverture de l’écrit écru entre les mains, elle n’eut plus aucun doute sur l’identité de l’expéditeur.
Elle le reconnut.
Pas à l’écriture sur le devant, non ! A son parfum sucré sous ses doigts.
C’était lui, son voisin du dessus, c’était certain.
Plan large
Les sacs au bout des mains, les marches quatre à quatre, elle monte l’escalier patiné par les pieds passés.
Elle souffle encore.
Le plis entre les dents, quatre à cinq les marches dans l’escalier, sa poitrine gonflée qui valse en rythme tranquille sous son chandail, elle faillit le «trébuchement », lâche les sacs et rattrape ses mains sur la rampe précieuse.
Une bouteille de lait sur le plancher se casse.
Hum ! je salive déjà « Cut* ». !
En chemin vers chez elle, Laure sait : derrière la porte de l’enveloppe, il sera là. Il y aura la saveur soudaine de l’inattendu.
Elle cherche sa clé.
Pas dans cette poche Laure, pas dans l’autre non plus, ni ici et encore moins là, cherche ailleurs mon ange !
- Eh ! Vous croyez qu’ça m’amuse d’vous rapporter vos clés ? J’suis pas : « St Pierre » Clara. Vous finirez par perdre vot’tête ma pauvre fille à courir comme ça dans tous les sens. Et c’est quoi tout ce bordel dans l’escalier ?
Elle l’interrompit d’un «Merci !», cette fois sincère et saisit le trousseau.
Barillet qui clique, la clé fait son tour dans la serrure.
Arrêt sur image !
Laure se fixe et prend la pose.
Les choses autour d’elle osent et se dosent.
Plus rien ne bouge !
Flash back !
Mon maître, au milieu de ce cirque, ne pouvait accéder à rien de bien grand. Sa petite taille lui permettait uniquement de contempler les derrières généreux de ces pressantes géantes devant lui.
De là, sans grande conviction, Ray regardait par dépit les plis du tissu formés lors de la marche par le bas de leurs fesses en haut de leurs élégants vêtements.
Dans les pliures, il croyait y voir des sortes de bouches aimables lui souriant à chacun de leur pas ! Je concède qu’il avait beaucoup d’imagination ! Vous en jugerez pleinement par la suite.
- « Regarde devant toi quand tu marches ! Ou tu finiras par tomber sur quelqu’un… » lui formula cette fois sa maman.
Le papa s’interrompit au moment où je les dépassais. Ma présence ici lui sembla pour le moins insolite. A la suite de l’oiseau rencontré précédemment, une mésange souvenez vous, je me faufilais entre les jambes d’une femme juste devant eux, une colombe tout de rouge cru vêtue, belle et supposée pour le moins tendre.
Ray la regardait (devait avoir entre… grande et… grande).
Quand son père délogea lui aussi ses yeux des sourires éphémères de la belle demoiselle, il constata sa main définitivement vide.
L’enfant, bousculant, bondissant, se faufilant, tentait de suivre la route de mon ombre en partance entres les jambes douces des dames en vacances.
J’étais Miaou, le chat de la maison ! Mr ! Miaou, j’vous prie !
Drôle de nom de baptême pour un animal sauvage ! Je vous le concède. Néanmoins, depuis notre première rencontre qui faillit, pour nous deux, être fatale, je me soumettais sans plus de rébellion aux ultimes décisions de mon petit maître. Lui devait bien savoir, au-delà du ridicule de paraître, ce qu’il m’était impossible de faire apparaître en mon esprit d’incrédule.
A cet âge, bête, je me souviens bien, j’étais pour le moins très bondissant, ivre d’aventures et sans aucun discernement ; je griffais et mordais à tout vent en toute insouciance. Je m’entendais bien avec mon jeune chef. Il tentait à l’époque, je m’en souviens bien, de m’apprendre à parler. Et moi en échange, je lui montrais comment j’écoutais sans complaisance ses « je t’aime » soufflés à mes oreilles !
Ray, accompagné de sa petite famille, trois sœurs, mère, père, la bonne, moi et le pépère, venions de séjourner quatorze jours ici, et aussi treize nuits !
Il me semble important de comptabiliser également l’envers des jours car les pensées engendrées dans l’obscurité chez ces êtres à petite taille que sont les enfants, sont immuables à l'inverse de la réalité qui, elle, change sans cesse ; un perpétuel mouvement dans lequel Raymond se sentait totalement étranger, entraîné, bousculé, sans avoir un seul mot à dire.
- Tais toi et mange, l’enfant !
Ray se rendait bien compte que tous les adultes sur son chemin pensaient être les propriétaires du monde sur lesquels ses pieds reposaient ! Ils avaient même, à son insu, instauré leurs propres règles, leurs lois, avaient calibré le temps et institué une monnaie bien peu compliquée, une valeur pour chaque choses. Et à les entendre, ici tout était à vendre :
« For Sale » sur chaque visage.
Dans tous les yeux, une même et unique question :
« Eh ! Toi, le mioche, ton chat qui parle ! Tu me le vends combien ? ».
Et des rires absurdes en partir.
L’enfant avait l’impression de ne rien valoir en ce bas monde, sur cette terre ! Car à part dans le regard un «sourire espiègle sur les lèvres », il n’avait rien d’autre à offrir à cette société mercantile.
Mais si ! Suis-je bête ! Cette fameuse pièce colorée dorée donnée d’un père à un fils en échange d’un peu de paix.
Ray, buté, la glissa dans sa poche revolver et à sa place saisit une vulgaire pierre bien plus lourde trouvée lors de ses ballades en solitaire dans le cours d’une rivière ; il la jeta de toutes ses forces vers moi tentant de mettre fin à ma course folle.
Le saillant de la pépite, frôlant, évitant de justesse encore quelques têtes ne fit pas plus qu’un flop dans les remous d’un caniveau gris égout, et juste les gouttes passagères, éclaboussèrent le plumage de l’oiseau à la gorge jaune et noire désormais entre mes crocs.
D’un bond, je passais par l’épaule d’un passant ; plus haut, j’atterris sur une tête à casquette, chute sur le couvercle d’une poubelle et je me catapultais en avant sur le bord d’un muret.
Je relâchais ma proie pour que la chasse gagne en classe.
J’arquais les ossements de ma belle machine faite pour la traque et me remis en place, pattes rampantes sous l’ombre d’énormes hortensias comme posés là ! Je l’observais : l’oiseau semblait comme ébahi d’être encore en vie.
Le piaf vit une fenêtre ! Elle était ouverte.
Je regardais Ray surpris.
Il regardait la mésange à nouveau entre mes crocs.
D’ici, maintenant riche d’ailes sous le revers de mes lèvres, je fis mine de m’envoler dans le vide au-dessus de la cohue des passants déambulant vers leur lent aboutissement.
Devant ma métamorphose, Ray retint son souffle.
Devenu aigle, mes cerfs, plus loin, accrochèrent de justesse le glissant d’une gouttière en cuivre étamé, un peu plus en hauteur.
J’étais encore bien jeune et pas tout à fait à l’aise avec mes nouveaux pouvoirs, je revins en mon état initial.
Le postérieur dans le vide, ma queue s’agitant en tous sens, appréciant néanmoins le vertige sous ma précaire assise, le crisse sous le bout de mes ongles, intimement, j’estimais la qualité de mon envol.
La mésange entre mes dents, elle, était presque aux anges, j’hésitais à la faire taire définitivement.
A la force de mes jeunes muscles, je me hissais sur le toit en face de l’impasse où Laure avait disparu auparavant. D’ici, j’avais une vue plus qu’exceptionnelle. Ray ne put s’empêcher d’applaudir.
Il m’enviait.
Je l’observais en bas, tout petit maître, ses yeux pétillaient d’impatience : allais-je la croquer d’emblée pour le plaisir simple de faire réapparaître la couleur sur son écran chimérique ? Je regardais en face, j’imaginais Ray en cet endroit.
La surprise me tentait.
Je déposais ma proie sous mes coussinets et pris le temps de la toilette.
Car plus que tout autre chose, vous devez savoir, j’affectionne un tant soit peu le paraître.
Aujourd’hui, cette petite famille devait rentrer chez elle dans un coin de ciel gris logé au-dessus d’une grande ville du Nord. Et il leur était impératif d’emporter un souvenir, pour plus tard, se souvenir.
C’était la consigne donnée au matin par la mama. Mes grandes oreilles bien ouvertes, j’avais tout bien écouté.
A l’avenir, Ray, placerait certainement cet objet sur le rebord d’une étagère de sa chambre débordante déjà de multiple trésors. Puis, il rejoindrait, après avoir été dépoussiéré, l’intérieur d’un carton sans fond, en route via l’inconscient de ses songes.
Jamais Ray n’arrivait à rien garder pour lui seul, il fallait sans cesse qu’il partage ses images avec les mortes peuplades de son imagination.
Plus tard, au hasard de la vie, l’adulte venu retrouverait peut-être ce souvenir coincé entre les plis d’un divan ou sur une toute autre assise à fondement et se souviendrait peut être, par la même occasion, des échos de nos conversations.
Mais le bleu de la mer ne tiendrait jamais sur son étagère à ressouvenir