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Sophie Daumy

Retour à la liste Ajouté le 15 déc. 2018

Analyse et critique de l’œuvre de l'artiste Sophie DAUMY par Dr. Fabienne Eva WOLFF Expert en Art

Sophie Daumy est une artiste-peintre née en 1959 à Bordeaux, dans la Nouvelle-Aquitaine, en France. Si sa mère peignait occasionnellement, sa famille ne possédait cependant pas de tradition ancrée sur plusieurs générations.
A l'école, vers sept ou huit ans, le dessin était une des rares matières qui lui plaisait. Sa vocation première fut la danse à laquelle elle dut renoncer faute d'appui familial. De cette frustration enfouie naîtra une pulsation picturale qui se solidifiera vers la fin des années 2000, quand Sophie Daumy rouvrira une ancienne mallette de peinture.
Depuis juin 2015, Sophie Daumy participe à de nombreuses expositions à Toulouse, Argelès, Théza, Sorèze, Cannes ; bientôt, elle sera exposée à Paris.
Ses maîtres se comptent parmi les anciens et les modernes tels Sandro Boticelli, Marc Chagall, Slavador Dali, Vassili Kandinsky, Paul Gauguin, Pierre Bonnard, David Hockney.
Sa première période créative, située entre 2008 et 2012, il convient de l'appeler celle de la découverte : c'est la période du bonheur de peindre à l'état pur.
La seconde période qui court jusqu'en 2018 correspond à un approfondissement de son art. Le hiératisme des premiers temps disparaît au profit d'une souplesse d'exécution plus importante, d'un lâcher prise, d'une liberté conquise teintée d'une spiritualité issue de l'Extrême-Orient: c'est la période de la sérénité.
"Je suis comme une chasseuse du temps qui n'est que le reflet des formes et des couleurs dans l'espace."
C'est ainsi que l'on peut classer de prime abord la peinture de Sophie Daumy dans le mouvement de la peinture naïve, ayant pour origine le douanier Rousseau, selon un style figuratif libre, ou bien selon le style si particulier d'un Picasso à la recherche de l'innocence de l'enfant qui peint; cependant, ses couleurs si vives, gorgées de soleil, l'entraînent irrémédiablement vers le mouvement du réalisme magique (issu des années1925) dont le chef de file fut la flamboyante peintre mexicaine Frida Kahlo. On découvre aussi chez Sophie Daumy un certain parallélisme avec l'oeuvre de Bettina Shaw-Laurence.
Au fil de ses thèmes, se côtoient la palette d'un Van Gogh et celle d'un Gauguin ou d'un Matisse, avec la passion d'une harmonie en mauve, ocre et bleu. Sophie Daumy ne cherche pas à représenter fidèlement une réalité ambiante mais sa réalité intérieure. L'art japonais par l'entremise de la verticalité des espaces, la somptuosité des paysages rencontrés dans ses voyages (tels le Grand Canyon, le Colorado ou le spectacle des collines du Sud de la France car elle a vécu à Nice et à Carcassonne) la fascinent.
Son travail se partage en quatre grandes catégories : les paysages de campagne, les chats, les natures mortes, les femmes.
Toutes ces toiles respirent une bouillonnante joie de vivre, une harmonie. On y décrypte des sentiments de féérie, de sérénité, de recherche de soi mais aussi un discret humour.
Ses paysages audois sont un tapis de champs, pièces colorées d'un grand manteau d'Arlequin, mouvements donnés par le territoire des lignes, des stries, des verticales, des ondulations parallèles surréelles sous l'apparence de collines où le bleu s'entremêle au rouge ou au vert; chapelle, maisons dont la pierre est magnifiée , fenêtres bleues, roses ou jaunes, maisons rouge et orange, espaces où vibre l'intense bleu du sud, terre où l'ocre puissant s'impose, arbres statufiés dans un vert intemporel. Ce sont des assemblages oniriques, fruit d'une recherche d'une réalité reconstituée.
Les chats sont le propre de l'intime. Ils dorment, semblent pensifs, la queue enroulée autour du corps pour ne rien laisser paraître de leurs pensées, avec leurs yeux égyptiens aux couleurs hors du monde. Ce sont les gardiens du temps suspendu. Ils veillent sur un fauteuil ou une chaise et offrent le spectacle d'une ambiance paisible.
Les natures mortes, des vases aux roses en forme de moulins de toutes couleurs, des fruits dont certains volent à travers la pièce ou dans un verre, dans un décor élaboré, un fauteuil qui se mire dans un miroir, font des clins d'oeil aux natures mortes vivantes d'un Dali, au symbolisme surréel d'un Magritte.
Les femmes, entre les premières femmes lointaines, de face, implacables, placées sur un piédestal, et les femmes de la "terre", la femme-crocodile, ou la femme de trois-quarts, mi-assise, mi-allongée sous une ombrelle, l'artiste a représenté sa revanche sur une vie qui ne lui plaisait plus. Ses portraits féminins affrontent le spectateur en le provoquant tout en demeurant impénétrables. Leur bouche toujours maquillée sourit ou bien demeure énigmatique ; ce sont des reines inaccessibles, détachées d'un fond uni vivement coloré, parfois constitué d'une série de quatre carrés vifs. Ces femmes incarnent une victoire toute-puissante sur le monde. Elles possèdent mille facettes, se redressent face à la domination masculine et retrouvent leur identité propre, tout comme leur créatrice.
Sophie Daumy dont l'oeuvre joyeuse est illuminatrice, nous entraîne irrémédiablement vers le bonheur. "Mon crédo, c'est mes couleurs !"
Tout public, à la recherche de ce même esprit de vie, de cette joie semblable, la suivra et appréciera son harmonie originale et forte.
Fait à Bourg la Reine, le 25 avril 2018
Dr. Fabienne Eva WOLFF Expert en Art, Membre de l'association internationale Ars Mathématica Conférencière scientifique, Ancien professeur en Master 1 de l'école supérieure de Restauration d'art, Ecole de Condé à Paris 15ème, Email : wolff.fabienneeva@yahoo.fr 22 avenue du Général Leclerc 92340 Bourg-la-Reine, FRANCE 06 70 80 46 11

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