Caty Pech

Dans l’enceinte de la grande maison et du jardin sauvage de son enfance, seuls le ciseau du sculpteur et les notes de musique troublaient le silence. L’immersion dans le monde de l’art s’est faite dès le premier instant, auprès de son père, le peintre et musicien Eugène Pech. Ses albums de jeunesse avaient pour auteur Picasso, Hartung, Bosh, les enlumineurs du Moyen Age, l’art pariétal…

La fascination était intense… Et demeure.

Divers cours et stages (dessin et peinture pendant l’adolescence auprès de Jean Baubois, peinture et photographie avec le GRaph dans les années 90 ) et la fréquentation d’ateliers d’artistes (notamment du sculpteur catalan José Bonhomme) nourrissent son parcours éclectique.

De 1971 à 1977, Caty Pech délaisse la peinture pour se consacrer à des études littéraires (Langue et civilisations espagnoles et latino-américaines) à l’Université Paul Valéry (Montpellier III). Le "réalisme magique" des grands écrivains sud-américains - Borges d’abord, mais aussi Carpentier, Cortazar, Vargas Llosa, Onetti, et le Garcia Marquez de Cent Ans de Solitude, bien sûr, ainsi qu’un séjour en Colombie- influenceront sa vision du monde d’une façon définitive.

Au cours de ses pérégrinations, la peinture demeure toutefois une constante. En 2002, Caty Pech installe son atelier à Cassaignes (Haute Vallée de l’Aude), et organise son emploi du temps d’enseignante à mi-temps, passant ainsi d’une production confidentielle et narrative, à un engagement professionnel et une peinture devenue plus abstraite.

Elle expose essentiellement dans sa région, et au CHANTIER, à Cassaignes 11190.

Fortement marquée par Hartung, qu'elle découvre très jeune, elle tente sous de multiples formes, de privilégier la vivacité et la sobriété du geste. Pétrie d'influences aussi diverses que celles de Zao Woo Ki, Klimt, les peintures traditionnelles du Japon ou de la Chine, et les enlumineurs du Moyen Age, elle nous livre ses propres interrogations sur le langage et ses métaphores, insistant sur ce dont ils ne savent rendre compte.

Dans la série "Lascaux", née de la rencontre avec les "figures initelligibles" gravées dans les parois de la grotte de Lascaux, elle tente de restituer la minéralité du support, l'intemporalité des motifs, réitérant dans ses interprétations la permanence de l'acte mystérieux de peindre.

Cette série a ouvert deux voies:
Dans la première "Carrés"le leitmotiv du masque des apparenes est privilégié. L'élan et la sobriété du geste, enserrés dans des grilles dorées, ne sont qu'entrevus, inaccessibles. Incontournales néanmoins.

Avec les "Palimpsestes", en marge des codes et des signifiants, est mise en exergue, et peut-être ici déjouée, notre incapacité à rendre ompte de l'informel.