Ajouté le 3 déc. 2024
Comment faire pour se réapproprier l’espace public en tant qu’être humain ?
Comment fait-on pour se faire une place dans la ville ?En utilisant la ville d’Angers et l’histoire du squat, mon travail mêle le désir d’habiter autrement à notre échelle. En utilisant tous les médiums à ma portée : détournement d’objets, photographies, sons, vidéos, installations et maquettes. Je souhaite rendre Angers réellement habitable pour les gens qui parcourent la ville. J’augmente le réel à travers des cartes de flux, révélant des instants de lumières, d’ombres et de vents. Le corps devient aussi architecture par le camouflage. En nous rendant granite, béton ou roche, nous ne sommes plus visibles aux yeux de tous et nous retrouvons une intimité malgré l’exposition que nous impose la vie dans la rue. Nous pouvons pratiquer nos espaces différemment, en commençant par voir autrement nos espaces résiduels, morts ou inintéressants pour l’activité économique humaine. Le travail sur l’impasse rue de la Croix / rue de Crimée met en valeur l’intérêt de l’espace liminal 1. Ce rayon lumineux apporte quelques éléments supplémentaires à la compréhension de cet espace. C’est à nous de les dévoiler.
Ce travail s’inscrit sur la notion du squat et de ces enjeux entre la légitimité et la légalité. Le public de l’espace urbain peut-il s’ancrer à moyen terme dans une rue, une impasse, un bloc de béton ? Pouvons-nous vouloir disparaître dans l’espace public ? De vivre sans être vu ? Ce travail s’adresse à tout le monde souhaitant voir Angers différemment.
Les traces laissés par l’homme, ces mégots, ces tags, les restes de nourriture, témoignent d’un passage. Un endroit que l’on croit vide ne l’est jamais vraiment. Il y a toujours quelqu’un, un homme, une femme souhaitant se retrouver seul.e et cherchant alors, un lieu pour s’y mettre à l’abris. Cet abris n’est pas forcément cet abris de fortune que nous nous imaginons. Cela peut être un abris le temps de la pluie, pour se protéger de la chaleur, pour se rendre invisible, pour se retirer du bruit, pour être tranquille. Nos espaces sont-ils sous-exploités ? Ou est-ce simplement que nous ne le voyons pas ?
D’autre formes d’utilisations sont possibles. Ces espaces ne sont pas que des formes transitoires entre deux points. Ils peuvent exister autrement. En s’asseyant, en aménageant, en rendant habitable un volume et aménager un abris dans un espace non prévu à cet effet, ces endroits se réinventent.
Les flux, ces éléments invisibles régissent également nos modes de vie. La luminosité, le vent, les odeurs et les bruits font que nous allons plus ou moins rester dans un endroit. Tout ceci est bien sûr subjectif, nous ne possédons pas tous la même tolérance sonore ou à la chaleur. Comment se mettre à l’abris dans la ville ? Comment trouver ce concon qui nous permettra de faire une pause ?L’étude des flux de la ville permet de mieux réaliser ce qu’il nous entour et de prendre ces paramètres en compte. Ces espaces, ces interstices, ces lieux invisibles sont réaugmentés pour être accessible à tous. Il s’agit de donner des contours sensibles à ce non perceptible.