Laure Toral

D'abord, enfant, l'imaginaire et la contemplation devant des livres illustrés. Ensuite, l'errance dans les musées, sans culture mais avec éblouissement, en jouant. Après un cri sauvage, la prise en main plus consciente, d'un pinceau, d'un couteau. Avec, l'envie de donner forme à quelque chose, arrivèrent les premiers cours de peinture, le soutien des professeurs. Suivirent de modestes études. S'imposa: donner forme à l'objet de mon choix.Une vie, une autre vie, une autre encore. Comme un fil entre chacune de ses perles étranges: peindre.

Le premier geste sur la toile, C'est un premier souffle. Le support, nu, se vêt du reflet de ce qui fuse en moi. S'il est adapté, il m'en révèle un instantané. Ensuite, levant le bras, et dessinant le premier trait, s'impose l'évidence de poursuivre mon geste.
Je cherche le parfum de ce que j'ai en moi prêt à surgir en peinture. Une fois trouvé, je m'en empare. J'en appelle au trait, à la couleur. Trop, pas assez. J'ajoute, j'enlève. Ce qui se compose devant moi tient, ne tient pas. Prend du poids. Commence à vivre. A moi de ne pas le vouer à une vie trop rapide.
Explorer la technique, aguerrit. Peindre, c'est poursuivre une quête sans objet, donc suivre l'infini. Qu'au sein de l'acte même on y soit pleinement.

Intimité de l'espace, proximité du sujet...

L'intérêt pour le monde, tout ce que je m'approprie et que je tiens quand je tiens le crayon, le pinceau et que je choisis la toile, le bois ou le papier. J'opère alors, avec ou sans mélange de techniques.